mardi 30 décembre 2008 | By: Mickaelus

La collection Lettres gothiques

La collection Lettres gothiques du Livre de Poche est une très bonne collection pour découvrir la littérature du Moyen-Âge dans les meilleures conditions, puisqu'elle rend abordable pour le lecteur désireux de découvrir ce pan formidable de notre patrimoine littéraire, historique et culturel un choix représentatif d'oeuvres qui sont éditées dans leur version originale (donc en ancien français la plupart du temps) mais aussi dans un français moderne.

On peut lire dans cette collection : des témoignages directs sur nos rois de France, comme la Vie de Saint Louis de Joinville et des Lettres choisies de Louis XI ; des récits à caractère historique, de diverses formes, tels que La Chanson de la Croisade albigeoise, les Mémoires de Philippe de Commynes ou bien encore les Chroniques de Jean Froissart ; des romans qui ont pour thème la matière de Bretagne et la légende arthurienne, comme les romans de Chrétien de Troyes, La Quête du Saint-Graal, Le Haut Livre du Graal, le cycle de Lancelot ou encore Tristan et Iseut ; des romans qui s'inspirent de la matière antique, comme Le Roman d'Enéas ; des chansons de geste dont la célèbre Chanson de Roland, mais d'autres aussi comme La Chanson de Girart de Roussillon ; des oeuvres poétiques, en vers ou non, comme Le Roman de la rose de Guillaume de Lorris et Jean de Meun, les Poésies complètes de François Villon ou les Ballades et Rondeaux de Charles d'Orléans, etc.

lundi 22 décembre 2008 | By: Mickaelus

Au roi, élégie provençale sur la paix, par Barthélémy Deborna (extrait)

Victor Jean Adam, Henri IV après la bataille de Coutras


Au temps où la guerre faisait rage,
votre pouvoir victorieux laissait coi l'ennemi ;
tantôt devant, tantôt derrière, en bon chef,
vous étiez toujours vainqueur dans les combats douteux ;
un jour on vous voyait au milieu d'une troupe ;
un autre avec vingt escadrons à l'avant, à l'arrière :
coups, chocs, heurts, raclées volaient de toutes parts ;
aussi des dangers et des embuscades,
devenus pour vous si communs, vous ne faisiez pas plus de cas
qu'un Provençal de sucer un citron,
Comme en ce jour, Sire, où vous avez sauvé mon frère
en le soustrayant à l'ennemi
après avoir, à la tête d'une vingtaine d'hommes,
donné l'étrenne à plus de cent soldats en troupe !
On vous tient, de ce fait, pour le plus grand guerrier
qui ait jamais mérité de porter les lauriers de la victoire,
en tout vous êtes parfait, en tout votre mémoire
est digne d'être placée au sommet de la gloire ;
parce que vous surpassez tous les meilleurs esprits,
parce que vous savez par cœur ce qui est dans les livres,
personne n'est votre égal, personne n'est à votre hauteur,
car en vous seul résident la plus haute sagesse et prévoyance.

Barthélémy Deborna, extrait d'Au rey, elegio prouvensalo sur la pas (1609) [traduction de l'occitan chez R. Laffont] ; source : Histoire et anthologie de la littérature occitane, t. II

Le gentilhomme gascon, par Guillaume Ader (extrait)

Jacob Bunel, Henri IV vainqueur de la Ligue
représenté en Mars


La nuée qui s'était répandue sur le ciel,
comme, en plein mois d'août, un sombre orage,
se coiffe de rouge, lance un éclair,
déchaîne aussitôt le fracas du tonnerre
et, poussée par le vent, laisse choir, en se déchirant
au-dessus du champ de bataille, une rondache dorée,
un bouclier protecteur que le forgeron Vulcain
par ordre des dieux a forgé et battu de sa divine main,
avant d'y graver l'histoire
d'Henri, le plus illustre à jamais dans les mémoires,
Henri qui, de sa main, a livré mille fois plus
de batailles que je n'en ai contées.
Les dieux n'ont pas confié l'art de la guerre
aux seuls Gascons, qui l'exercent avec bonheur et panache :
ils désirent, sans jalousie, que le reste du monde
apprenne à faire la guerre en suivant le modèle
de ce grand Gascon, de ce dieu de la guerre
auquel ne suffisent pas les seules gloires terrestres.
Henri, rejeton divin, Mars des Gascons,
puisque, la lance à la main, le bras furieux,
tu fais briller par le monde l'or battu de tes armes,
la vigueur de ton cœur au plein feu des périls,
puisque tu es le modèle à partir duquel, en toute nouveauté,
j'ai dressé au métier le chevalier gascon,
laisse-moi dire trois mots de la troupe guerrière
que le grand dieu Vulcain a gravé sur ta rondache ;
et, qu'en chantant par le monde ton immortel renom,
je célèbre à travers toi ton parler de nature
et la Gascogne, ta nourrice, qui peut se louer
- ce qu'aucune autre nation par le monde n'oserait faire -
d'avoir porté dans ses bras et emmailloté au berceau
le soleil couronné des princes chevaliers ;
la Gascogne, si fière d'une éducation si réussie
qu'elle désire imposer sa loi au reste du monde.

Guillaume Ader, extrait de Lou gentilome gascoun, IV, 2242-2276 (vers 1610) [traduction de l'occitan chez R. Laffont] ; source : Histoire et anthologie de la littérature occitane, t. II

samedi 20 décembre 2008 | By: Mickaelus

Les Rois Maudits


La version de 1973 (la meilleure !) :


"Retrouvez l'intégrale restaurée "Les Rois Maudits", dans son coffret DVD. Au XIVème siècle, Philippe le Bel règne en maître absolu sur le royaume de France ! Pour ce roi de fer et ses descendants, une destinée cruelle et passionnante s'annonce... Epidode 1 : le roi de fer Episode 2 : la reine étranglée Episode 3 : les poissons de la couronne ; Episode 4 : la loi des mâles Episode 5 : la louve de France Episode 6 : le lys et le lion"


La version de 2005 :

"Tous maudits, jusqu'à la septième génération ! : telle est la funeste malédiction que le chef des templiers, depuis les flammes du bûcher, lance au visage de Philippe le Bel, roi de France. Nous sommes en 1314 à la veille de la Guerre de Cent ans et la prophétie va se réaliser : pendant plus d'un demi-siècle, les rois se succèdent sur le trône de France, mais n'y restent jamais bien longtemps. D'intrigues de palais en morts subites, de révolutions dynastiques en guerres meurtrières, c'est la valse des Rois Maudits..."

-> Le site internet






A lire en complément :

"Les Rois maudits..., le cycle historique écrit par Maurice Druon, mis en scène par Claude Barma, repris aujourd'hui par Josée Dayan, évoquait la fin dramatique des Capétiens au XIVe siècle : Philippe le Bel et ses trois fils - les futurs rois Louis X le Hutin, Philippe V le Long et Charles IV - maudits à jamais par Jacques de Molay, le grand maître de l'ordre du Temple, qui se vengeait ainsi du haut de son bûcher, le 19 mars 1314. Enfin, si l'on en croit la légende. Car, en réalité, le grand maître est mort sans un mot pour personne et la trop puissante Mahaut d'Artois n'a jamais été une empoisonneuse... Alors où est le vrai, où est le faux ? Que penser du roi de fer " faux monnayeur ", de la funeste malédiction, des " orgies " de la Tour de Nesle, des pratiques magiques à la cour du roi ? Construit par thèmes, l'ouvrage fait surgir la vérité. Au final, la vraie histoire des rois maudits se révèle tout aussi passionnante que la saga. Mensonges, trahisons, machinations : et si tout n'était pas faux ?"


Et bien sûr les romans de Maurice Druon :


Non à la propagande homosexuelle à l'école

Je relaie ici cette pétition qu'il est de bon ton de signer, même si je n'approuve pas exactement sa première phrase introductive et excessivement concessive, ni ne partage un quelconque souci pour une "laïcité positive" :

"OUI, je demande que soient respectés les choix éducatifs des parents et la conscience des enfants à l'école :

Appel à Xavier Darcos ministre de l’Education nationale

Monsieur le ministre,

L’homophobie et toutes les formes de manque de respect aux personnes en raison de leur race, de leur religion, ou de leur orientation sexuelle sont inacceptables.

Mais cette lutte légitime ne doit pas dissimuler une campagne de propagande en faveur des comportements homosexuels, réalisée par des militants de la cause gay et lesbienne.

En ce sens, la campagne « Homophobie : savoir et réagir » ne respecte pas les règles de la laïcité positive : en proposant un modèle unique de conception de la sexualité, le « pluralisme sexuel », cette campagne est une atteinte aux autres convictions et croyances. Je demande qu’elle soit suspendue.

Je demande que l’éducation sexuelle des jeunes soit respectueuse des valeurs et des normes éthiques de chacun, surtout quand nos enfants sont concernés.

Les parents doivent rester souverains des choix éducatifs pour leurs enfants.

Veuillez agréer, Monsieur le ministre, l’expression de ma haute considération."


Signer la pétition ici.

mercredi 17 décembre 2008 | By: Mickaelus

A l'heureuse mémoire d'Henri le Grand, par Pierre Godolin

Frans Pourbus le Jeune, Henri IV (1553-1610),
roi de France, en armure


Gentils pastoureaux qui sous les ombrages
sentez s'apaiser le chaleur du jour,
tandis que les oiselets, pour saluer l'Amour
enflent leur gosier de mille chansonnettes ;

petits ruisseaux dont l'argent joliment folâtre,
pré mignons où le plaisir enchante nos regards,
quand la jeune saison vous charge de bouquets,
entendez comme se plaint une nymphe de Toulouse :

"Quand un nuage, noir du malheur public,
obscurcit la clarté de mon plus bel astre,
je veux dire quand la mort d'un tranchant de couteau
biffa le grand Henri sur le livre de la Nature,

de ronces de douleur mon âme emprisonnée,
fuit la crinière d'or du grand soleil
pour aller en un antre pleurer de l'œil et du cœur
la belle fleur tombée du parterre français.

Aujourd'hui je reprends mon souffle pour emplir ma musette,
car sur le roi déploré j'entonne une chanson ;
l'air en rejaillira sur le brave Louis :
au raison revient l'honneur de la souche.

Que ne vienne plus résonner à mes oreilles
[le nom de] César ni du Grec qui mourut par le talon ;
au-dessus de la foule des princes valeureux
un Henri a comblé le monde de merveilles.

Les rois fortunés dont le monde fait fête
sont comme des rubis posés en rose d'or,
où le vaillant Henri, par le bras et le cœur,
était le diamant ornement de l'ensemble.

La terre, tremblant au bruit de ses armées
le laissait parler comme son premier seigneur :
aussi, pour l'introduire au temple de l'Honneur,
le Ciel l'avait-il formé de vertus rapportées.

Que fleurît la paix, que sonnât l'alarme,
la Justice, la Foi, la Force, la Bonté
et tout ce que le Ciel accorde rarement
comme l'eau à la mer s'écoulaient en son âme.

Aussitôt que sur son front fut posée la couronne,
la terreur se noya au fleuve de l'oubli ;
la paix vint, qui de son olivier
fit une belle greffe au laurier de Bellone.

De ses mille vertus la précieuse richesse
achetait d'un chacun le cœur et l'affection,
Son corps se montrait, ciel de perfection
à la lumière de son esprit, éclair de sagesse.

C'était lui qui remettait d'aplomb de le bras de la balance,
dès que la raison se plaignait d'un affront ;
c'est lui qui prenait la fortune aux cheveux
pour la clouer sur le sceptre de France.

A la foire aux coups il fallait qu'on le vît
avec le foudre de son bras frapper l'éclat du fer,
foudre qui faisait courir une averse de sang
et rejaillir une grêle de têtes.

D'ennemis animés se conjurait un monde
pour faire de l'endroit envers, qui de droit lui revenait ;
mais il était l'Atlas qui soutenait tout,
et puis l'Hercule qui abattait tout.

Comme s'effraie la biche dans le bocage
quand le son du cor résonne à son oreille,
au nom du grand Henri l'ennemi aveuglé
fuyait marri de peur et veuf de courage.

L'un sentait d'un estoc ses côtes disjointes,
par où se tarissait son sang à grands jets ;
l'autre, que mille coups étendaient au sol,
voyait son pauvre corps dispersé en éclats.

Ainsi dans une bergerie le lion se débat
au milieu des chiens, du pâtre et des agneaux,
ainsi à coups de dents, de queue, de griffes, d'œil,
il les effraie, déchire, assomme et mord.

Heureux alors celui qui était au pillage,
ou qui s'était enfui les armes basses ;
pour vivre il ne fallait que des jambes, non des bras
et se montrer plutôt cerf que Briarée.

Jamais aucun autre roi n'avait fait pareille jonchée,
de corps de soldats quittes avec la mort,
et Charon plus jamais ne trouva à son port
d'esprits sans os suite si pressée.

Donc, ô tigre cruel, pire que l'ours sauvage
les Furies de l'Enfer t'avaient bien possédé
quand ta traîtresse main alla s'armer de fer,
Seigneur Dieu ! contre un roi qui dorait notre temps.

Qui donc soutint ton bras d'une telle assurance
qu'il ne pût pas fléchir sous l'horreur d'un tel coup !
Sans doute l'Esprit de Nuit qui avait trop de hâte
de voir mis au cercueil le soleil de la France.

De l'orage malsain d'une guerre civile
tu voulais troubler le calme de la paix,
mais tes coups en néant furent dissipés,
aussitôt que d'un dauphin Dieu fit un Neptune.

Disparaisse le gueux dont la main sacrilège
vient de jeter à terre l'autel de la vertu !
Son coup passe celui de cet autre damné
qui fit un brasier du temple de Diane.

Éteint est le flambeau, usé est le beau meuble
dont la terre faisait l'honneur de sa maison ;
la mort défigurée, d'un coup tranchant,
endort dans le tombeau la paysan et le noble.

Le monde est une mer où, comme sous des voiles,
l'homme sent chaque jour quelque vent d'affliction.
Mais notre roi, comblé de toute perfection,
heureux hôte du Ciel, foule aux pieds les étoiles.

Pierre Godolin (1610) [A l'hurouso memorio d'Henric le gran, traduction de l'occitan chez R. Laffont] ; source : Histoire et anthologie de la littérature occitane, t. II

mardi 9 décembre 2008 | By: Mickaelus

Pétition et action pour soutenir le Grand-Duc du Luxembourg

"Le 1er décembre dernier, le grand duc Henri de Luxembourg a annoncé qu'il ne signera aucune loi autorisant l'euthanasie.

Le 11 décembre, une proposition de loi dépénalisant l'euthanasie et le suicide assisté, émanent notamment d'un député vert fondateur de l'ADMD luxembourgeoise, devrait être discutée en deuxième lecture au Parlement luxembourgeois, malgré les très nombreuses oppositions qu'elle suscite.

Pour faire échec au grand duc Henri, le Premier ministre Jean-Claude Juncker envisage de modifier la Constitution afin de lui retirer le pouvoir de sanctionner la loi. Ce projet constituerait un véritable coup d'État constitutionnel.

En prenant cette position courageuse, le grand duc s'est inscrit dans la lignée tracée par le roi Baudouin de Belgique lors du vote de la loi belge autorisant l'avortement.

Avec les députés français, Jean-Marc Nesme, Marc Le Fur, Dominique Souchet, Véronique Besse et Bernard Depierre, j'apporte mon soutien au grand duc Henri."

-> Signer la pétition en cliquant ici.


On peut également s'inscrire sur un groupe Facebook, Soutien au Grand Duc de Luxembourg à propos de l'euthanasie, qui a déjà atteint plus de 4000 membres en quelques jours d'existence. Je relaie également une action de ce groupe qui propose d'écrire au Premier ministre luxembourgeois en ces termes (le plus rapidement possible, avant la modification effective de la Constitution du Grand-Duché de Luxembourg) :

"M. et Mme XXX Le X décembre 2008
Adresse à compléter


Monsieur Jean-Claude JUNCKER
Premier Ministre
33 boulevard Roosevelt
2450 Luxembourg
Grand-Duché du LUXEMBOURG


Monsieur le Premier Ministre,

Nous comprenons la complexité de la situation que vous devez gérer actuellement au Luxembourg, face au projet de loi autorisant, dans certaines conditions, l’euthanasie.
La position du Grand Duc est une occasion pour votre pays de manifester au monde à quel point toute vie mérite le respect.
Nous vous encourageons très vivement à tenir bon derrière votre souverain.
Le Luxembourg et l’Europe ne pourront qu’en sortir grandis.

Veuillez croire, Monsieur le Premier Ministre, en notre respectueuse considération.

Signature"

Soutien au Grand-Duc Henri de Luxembourg et à la souveraineté des monarques

J'écrivais il y a quelques temps en ces pages, pour m'étonner de la position peu enviable de nos monarques européens, un article sur la polémique qui fut suscitée par la reine Sofia d'Espagne parce qu'elle avait osé à titre personnel avoir une opinion contraire à une loi validée par le parlement, et un autre à propos de la couronne de Danemark dont les lois de succession seront soumises l'année prochaine à un référendum pour savoir si une fille aînée sera successible y compris en présence d'un frère cadet, donc à la vox populi de façon irrationnelle et en opposition complète avec une logique de tradition.

Le point commun entre ces affaires et celle qui m'intéresse aujourd'hui, à savoir le refus par le Grand-Duc Henri de Luxembourg (qui, il convient de le rappeler, est un prince capétien qui descend de Charles X, dernier roi de France, par les femmes) de signer et donc de valider une loi légalisant l'euthanasie voulue par les députés, est cette cohabitation difficile qui existe entre la part de souveraineté que détient le monarque - une part qui est plus ou moins étendue selon les monarchies européennes mais qui n'est évidemment jamais absolue comme à la bonne époque - et celle - massive et nécessairement première, impérieuse et écrasante selon les dogmes démocratiques -, que détient le peuple, ou plutôt les députés et autres élites politiques à travers lui. Malgré les droits constitutionnels du Grand-Duc, il n'y a pas à douter que pour le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker cette cohabitation, ce partage de la souveraineté ne soit plus que symbolique :

"Je ne suis pas d'accord que le grand-duc ne veuille pas sanctionner une loi", a déclaré M. Juncker à la radio luxembourgeoise RTL, estimant que cela serait "très grave".

"[...] Je suis d'avis que si la Chambre des députés vote une loi, elle doit pouvoir entrer en vigueur." [source]

"J'ai dit au Grand-Duc, il y a des mois de cela et également ces derniers jours, que je ne pensais pas que, sur notre pratique constitutionnelle, il puisse s'opposer à la volonté d'un parlement élu." [source]

Nous autres Français sommes bien au fait de ces pratiques constitutionnelles, nous qui - à mon corps défendant - en fûmes les initiateurs pendant la période de la Révolution française (si j'excepte les pratiques libérales anglaises), qui avait à ses tout débuts tenté d'établir une monarchie constitutionnelle qui aurait fait cohabiter souveraineté royale et souveraineté populaire, un partage qui s'est vite révélé impossible parce que la Révolution et le peuple ne partagent pas le pouvoir. Il m'est ainsi impossible de ne pas songer devant le refus de ce prince chrétien qu'est le Grand-Duc, au roi de France Très-Chrétien Louis XVI, alors devenu bien malgré lui roi des Français, qui fut confronté à un cas de conscience terrible à cause de cette constitution civile du clergé qu'on lui imposait. Ce roi qui fut jadis celui de France et à qui on a de prime abord laissé un semblant de pouvoir exécutif pour mieux le livrer à la mort parce qu'il avait voulu continuer à remplir son devoir et à exprimer ses vues conformément à ce dernier, nous connaissons son histoire et son sort final. Nous savons par quels coups d'État les tenants de la souveraineté populaire se débarrassent des monarques qui les gênent dans l'expression et l'application de leur idéologie totalitaire. Non plus par la mort et la violence comme jadis, mais par la violation pure et simple du droit, par son aménagement au gré des circonstances. Nous avons déjà été confrontés, il n'y a pas si longtemps, au cas de conscience de l'oncle du Grand-Duc, le roi des Belges Baudouin Ier, qui avait refusé en 1990 d'approuver une loi qui libéralisait l'avortement : on avait pour la promulguer constaté l'impossibilité pour le roi de régner pendant quelques jours. C'est dire quel cas on fait du pouvoir exécutif du roi, que les représentants du peuple ne reconnaissent que quand cela les arrangent. Et c'est bien un tel coup d'État, selon un tel mépris du droit et de la valeur du pouvoir souverain du monarque, qu'a préparé le Premier ministre Jean-Claude Juncker, européiste habitué à ces méthodes totalitaires et arbitraires, coup d'État qu'il annonce avec la plus grande sérénité du monde en ces termes :

"Étant donné que le Grand-Duc ne peut pas approuver le contenu de cette loi si jamais elle était votée, que nous voulons éviter une crise institutionnelle tout en laissant au Grand-Duc le droit à la liberté d’opinion et de conscience, nous biffons de l’article 34 de la Constitution le terme qui dit que le Grand-Duc doit sanctionner les lois. Mais le Grand-Duc continuera à promulguer les lois, ce qui signifie qu’il les fera techniquement entrer en vigueur, si je puis m’exprimer ainsi." [source]

De cette affaire sordide il faut conclure que la Révolution et son rejeton, la souveraineté populaire, ne partagent pas le pouvoir, n'en déplaise à une frange de "royalistes" français qui rêvent de monarchies parlementaires et constitutionnelles et pèchent gravement ou par manque d'ambition, ou par manque de fidélité à notre tradition. La leçon vaut aussi bien pour ce qu'on appelle droite réactionnaire ou nationale, qui ne parle que de souveraineté populaire contre un arbitraire technocratique, sans voir que le pouvoir émanant de ce peuple et ses représentants sont les plus terribles des tyrans puisqu'il n'ont aucun censeur autre qu'eux-mêmes. Les amoureux de la vieille France, ceux des monarchies européennes dans leurs pays, devraient soutenir une véritable souveraineté des monarques chrétiens sacrés devant Dieu, des monarques qui ont à cœur le bonheur de leur peuple, comme le roi Baudouin Ier et le Grand-Duc de Luxembourg, et une vue bien plus longue, lointaine, désintéressée et morale que les arrivistes qui font profession de politique. Le monarque détenteur de la souveraineté n'a lui rien à gagner, sinon l'amour de son peuple, de Dieu, et leur gloire. Si on veut un exercice vraiment souverain, indépendant, moral du pouvoir, il faudra bien un jour se débarrasser du pouvoir des partis, des professionnels de la politique et de la démagogie.
samedi 6 décembre 2008 | By: Mickaelus

Tableaux de Henri IV, roi de France et de Navarre (1553-1610)

Frans Pourbus le Jeune, Henri IV,
roi de France et de navarre (1553-1610)

Henri IV

Frans Pourbus le Jeune, Portrait de Henri IV

Henri IV le Grand

Frans Pourbus le Jeune, Henri IV (1553-1610),
roi de France, en costume noir

Frans Pourbus le Jeune, Henri IV (1553-1610),
roi de France, en armure

Marie Victoire Jaquotot, d'après Pourbus le Jeune,
Portrait de Henri IV (miniature)

Henri IV à cheval

Frans Pourbus le Jeune, Henri IV, la famille royale
et Fouquet de la Varenne

Jean Auguste Dominique Ingres, Don Pedro
de Tolède baisant l'épée d'Henri IV

Victor Jean Adam, Henri IV après la bataille de Coutras

Jacob Bunel, Henri IV vainqueur de la Ligue
représenté en Mars

Pierre Nolasque Bergeret, Henri IV sur son lit de mort

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