vendredi 18 juillet 2008 | By: Mickaelus

La laïcité

Pour appréhender un tel sujet, bien imparfaitement et très rapidement, je pense qu'il faut le faire historiquement et d'après les principes structurels de la civilisation française et non d'après notre époque et des principes abstraits hérités des Lumières.

Ainsi, il est bon de rappeler de prime abord que la civilisation française a été bâtie et a prospéré à la lumière de deux principes : le trône et l'autel. Clovis en se faisant baptiser a initié cette civilisation française que nous défendons et placé ses pas dans une certaine continuité de l'Empire romain, catholique à sa disparition. Cette formule un peu convenue, usée tant politiquement que, par exemple, sous la plume d'un écrivain comme Balzac dans son avant-propos à la Comédie humaine, éveille instinctivement le soupçon chez nos contemporains qui la traduisent par l'idée d'un régime théocratique et d'oppression, habitués qu'ils sont à l'utopie de la liberté humaine.

Pourtant, Clovis, en choisissant le catholicisme et non pas un christianisme arien comme les rois goths, a d'emblée embrassé un christianisme respectueux d'une distinction des pouvoirs temporel et spirituel, différent d'un arianisme qui penchait dangereusement vers un totalitarisme chrétien gothique. Avec ce baptême, Clovis a initié la véritable laïcité française, qui est à la fois union et distinction des pouvoirs temporel et spirituel, soit de la royauté et de la religion catholique. C'est ce dont témoignera le sacre des rois de France et le titre de fille aînée de l'Eglise pour la France. La France est donc structurellement et ontologiquement, si je puis dire, un pays catholique sans être pour autant une théocratie.

Bien différente est la conception des républicains, qui d'après la pensée des Lumières ne s'occupent ni de réfléchir d'après l'identité et la tradition d'une civilisation comme la France, ni de vérité : tout part selon eux d'un homme abstrait, de l'individu, dégagé de toute racine comme de toute transcendance autre qu'un rationalisme imparfait. Dès lors la religion doit être contrôlée impitoyablement ou sanctionnée et cantonnée dans la sphère privée. Tel est le sens du sacre inversé de Napoléon, qui place lui-même sa couronne d'empereur sur sa tête en montrant qu'il n'y a plus d'union du trône et de l'autel mais que l'autel est le serviteur du trône. Telle est l'attitude des gens de gauche qui veulent faire croire que l'homme est double et que la sphère publique et politique et la sphère privée et religieuse doit être dissociée. Ces deux tendances nient aussi toute fidélité historique, comme toute notion de vérité et de transcendance en faisant se valoir toutes les religions - ainsi la religion catholique, l'"infâme" de Voltaire, sera et est encore la cible privilégiée en tant que lien privilégié avec la tradition et la vérité de la France. Cela a culminé en 1905 avec la séparation de l'Eglise et de l'Etat, coup qui fait écho à 1793 et à la mort du roi.

Ainsi, sachons distinguer une laïcité française, pleinement respectueuse de notre civilisation : la distinction des pouvoirs temporel et spirituel dans l'union du trône et de l'autel, d'une laïcité républicaine qui est séparation du politique et du religieux pour nier la civilisation française.
mardi 8 juillet 2008 | By: Mickaelus

Le drapeau de la France



De nos jours il peut sembler que le drapeau bleu blanc rouge a toujours été celui de la France, alors que même parmi des partis de droite dure comme le MPF, le MNR ou le FN il est un symbole de patriotisme incontestable, au même titre que la Marseillaise. Pourtant, on ne peut d'un point de vue royaliste se satisfaire d'un patriotisme d'opérette non réfléchi, car il s'agit de servir la France et sa vraie tradition, et non pas une façade symbolique dont on n'interrogerait pas le sens profond. Et quel sens profond en effet si on y regarde d'un tout petit peu plus près ! Il est bien évident que ce drapeau, loin d'être celui de la France, est celui de la république et des valeurs qui ont présidé à sa création. Il est anti-traditionnel car il a été imposé par la force et la terreur à la monarchie, comme quand on a forcé Louis XVI à se coiffer du bonnet phrygien ; la cocarde tricolore est dès sa fondation le symbole de la haine de la tradition française - d'où le terrible contresens, malheureusement habituel, de la prétendue réaction républicaine des partis précités.


Pourtant, alors que les Vendéens et les Chouans se sont battus pour le drapeau blanc des Bourbons, d'autres royalistes n'ont pas attendu longtemps pour trahir. Continuant l'usurpation de Bonaparte, Louis-Philippe a arboré les couleurs tricolores avec La Fayette à l'Hôtel de ville de Paris après avoir trahi Charles X. Tous les royalistes qui acceptent ces couleurs tricolores sont gens qui acceptent du même coup la Révolution et sont traîtres à la cause qu'ils prétendent défendre ; ceux qui ne se prononcent pas par pragmatisme sont des lâches. Aujourd'hui on nous affirme que le drapeau est trop bien installé : foutaises, quand on s'est débarrassé si facilement du franc et que lors de toutes les apparitions officielles, il apparaît à égalité avec le drapeau européen qui attend son heure pour l'éclipser. N'oublions donc pas que le royaliste français sert les lys et le drapeau blanc, jamais les trois couleurs du mensonge et de la Terreur. Lisons donc ce témoignage du comte de Chambord qui a su refuser la trahison pour conserver tout son honneur à la Maison de France :

FRANÇAIS !

Je suis prêt à tout pour aider mon pays à se relever de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde. Le seul sacrifice que je ne puisse lui faire est celui de mon honneur. Je suis et je veux être de mon temps, je rends un sincère hommage à toutes ses grandeurs, et quelle que fut la couleur du drapeau sous lequel marchaient nos soldats, j’ai admiré leur héroïsme, et rendu grâce à Dieu de tout ce que leur bravoure ajoutait aux trésor des gloires de la France. Entre vous et moi, il ne doit subsister ni malentendu, ni arrière-pensée. Non, je ne laisserai pas, parce que l’ignorance ou la crédulité auront parlé de privilèges, d’absolutisme, ou d’intolérance, que sais-je encore? de dîme, de droits féodaux fantômes, que la plus audacieuse mauvaise foi essaie de ressusciter à vos yeux, je ne laisserai pas arracher de mes mains l’étendard d’Henri IV, de François 1er et de Jeanne d’Arc. C’est avec lui que vos pères, conduits par les miens, ont conquis cette Alsace et cette Lorraine dont la fidélité sera la consolation dans nos malheurs. Il a vaincu la barbarie sur cette terre d’Afrique, témoin des premiers faits d’armes des princes de ma famille. C’est lui qui vaincra la barbarie nouvelle dont le monde est menacé. Je le confierai sans crainte à la vigilance de notre armée : il n’a jamais suivi, elle le sait, que les chemins de l’honneur. Je l’ai reçu comme un dépôt sacré du vieux Roi mon aïeul, mourant en exil. Il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente, il a flotté sur mon berceau et je veux qu’il ombrage ma tombe.

Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l’Ordre et la Liberté.

Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d’Henri IV.

Chambord, 5 Juillet 1871

Henri.

Lire aussi :
Le drapeau blanc, par Henry de Saint-Léon (histoire)
Henri V, sa vie et ses principaux écrits, par un partisan du droit national (1874) (histoire)
Le drapeau blanc (littérature)
L'étendard des lis (littérature)

lundi 7 juillet 2008 | By: Mickaelus

Les Inconnus : La Révolution

Comment un instituteur de banlieue, ravi de célébrer le bicentenaire de la Révolution française devant Jack Lang, est malmené pendant la répétition par le bon sens naïf des deux "interprètes". Voici quelques exemples de ce qu'on peut trouver dans la vidéo qui suit :

- L'instituteur : Le peuple à cette époque il n'a pas de travail : c'est pour ça qu'il a fait la Révolution ! C'est ça qui a tout changé aujourd'hui.
- L'élève : C'est pour ça qu'on a l'ANPE alors...

- Instit' : Mais enfin les enfants la Bastille c'est un symbole !
- Élève : Monsieur, c'est quoi un symbole ?
- Autre élève : Mon frère il fait de la batterie, il a des symboles.
- Instit' : Vous comprenez rien à rien, la Bastille c'est un bouleversement quand on l'a prise ; mais vous vous rendez pas compte du changement que ça a fait quand on a pris la Bastille enfin !
- Élève : Quand on prend le métro ça fait un changement à République.

- Élève (avant la scène de la guillotine) : Je veux pas faire la scène "décapiter la tête" monsieur ; et les Droits de l'Homme ?