« L'Hiver vient »,
telle est l'expression utilisée par George R. R. Martin dans sa
célèbre saga médiévale-fantastique Le Trône de Fer, afin
d'annoncer non seulement une longue période hivernale, mais aussi
voire surtout une période de troubles et de difficultés
incalculables. En France, ou plutôt dans ce pays qui fut la France
et qui s'appelle désormais la République, l'hiver est déjà venu,
c'est-à-dire cet hiver des idées et de la spiritualité qui
paralyse les consciences, les esprits, et empêche tout espoir de
renouveau, ou pour employer un terme chrétien plus judicieux, de
résurrection. Car si la France éternelle n'est pas morte dans le
cœur de ses derniers fidèles, elle se trouve dans un état de
non-existence politique – la République étant là comme une
régence illégale qui n'en finit pas. Et l'on se prend à prier pour
son retour, comme jadis on espérait outre-Manche le retour du roi
Arthur, défait dans la guerre contre son fils Mordred mais pas tout
à fait mort, coincé quelque part entre les deux mondes sur l'île
d'Avalon. Certes, l'attente peut s'avérer longue quand son objet se
fait de plus en plus mythique ! Ou bien elle peut être brisée,
comme quand Henri II Plantagenêt découvre opportunément le tombeau
du roi Arthur pour dire à ses sujets : n'attendez-plus,
n'espérez plus, c'est terminé.
Depuis les attentats
commis à Paris en ce sinistre vendredi 13 du mois de novembre, des
hommes politiques se complaisent à déclamer que les choses ont
changé, que plus rien ne sera jamais comme avant – comme pour
faire montre de leur détermination à leurs électorats, ou à leurs
clients qui veulent encore essayer de croire que la grande entreprise
démocratique est encore capable d'assurer leur sécurité. La grande
entreprise bourgeoise – à la communication démocrate et aux
pratiques totalitaires, délocalisée depuis quelques décennies à
Bruxelles, a pris acte de l'état de guerre : on veut toucher au
grand marché libéral et libertaire par la Terreur verte. Pourtant,
l'attaque du 11 janvier menée contre Charlie Hebdo était déjà
sans ambiguïté à cet égard : on avait mené une mission
militaire en plein Paris, certes à une échelle bien moindre qu'en
ce 13 novembre, pour signifier que le territoire de la République
était déjà une terre d'Islam et que critiquer le prophète Mahomet
constituait un délit de blasphème. On avait ensuite connu une
grande manifestation dite républicaine, qu'on avoua plus tard avoir
rassemblé une majorité de gens de gauche... Et puis on a attendu :
on a laissé les imams prêcher contre les « porcs chrétiens »,
sans comprendre qu'on mettait aussi bien les Français anciens –
réactionnaires au sens large ou nationalistes – que les nouveaux –
comprendre, les républicains athées de tout poil – dans
l'équation. On a laissé les frontières grandes ouvertes pour
accueillir toute la misère du monde, celle-là même créée de
toute pièce par les États-Unis dans la région irakienne et
syrienne, et par tous ses alliés, dont la France, vendant des armes
à des groupes rebelles islamistes pour le moins troubles, fermant
les yeux sur le double-jeu de la Turquie dont la vocation serait
toujours d'intégrer l'Europe à terme, ou sur les prétendus alliés
sunnites comme l'Arabie Saoudite ou encore le Qatar, qui rachètent
la France par morceaux dans les grandes villes. François Hollande et
le gouvernement de Manuel Valls ont été incapables de prendre la
mesure de la situation, mais le pouvaient-ils seulement du fait que
tous ces gens utilisent le même logiciel idéologique périmé, pour
ne pas voir une réalité méprisée ?
En vérité, cet aveuglement aussi volontaire que traître envers la France éternelle et royale, ne date pas d'hier. On se souviendra peut-être des débats engendrés par l'élection présidentielle de 2007, à l'occasion de laquelle le candidat du Mouvement pour la France Philippe de Villiers avait écrit un livre intitulé Les mosquées de Roissy, et où il annonçait, pour reprendre sa formule, que les sociétés multiculturelles devenaient nécessairement multiconflictuelles. Je me souviens fort bien comment Jack Lang avait répondu, lors d'une émission télévisée, à ce qu'il considérait comme des fantasmes délirants, avec une morgue bien attristante quand on connaît les développements actuels entraînés par l'accueil sans borne ni mesure de l'islam sur notre territoire : il avait estimé que de telles prévisions auraient eu plutôt leur place dans le scénario d'un film hollywoodien... Les images de guerre diffusées en boucle par nos télévisions n'en sont pas très éloignées il est vrai, mais elles sont, mille fois hélas, bien réelles. Réelle est également la compétence des forces de police dont il faut saluer l'efficacité, quand bien même le régime actuel est illégitime. Mais le panache de la réaction gouvernementale sur la forme, ne peut pas faire illusion sur le déficit criant qui existe sur le fonds, à cause du logiciel périmé auquel je faisais référence ci-dessus. La classe politique républicaine dans son ensemble, et pas seulement la gauche, ne veut plus savoir ce qu'est la France, non seulement politiquement comme peut le déplorer un royaliste, mais également culturellement. C'est pourquoi si garder les frontières fermées, comme le réclame le Front National depuis des décennies, est une urgence et relève du simple bon sens, cela ne saurait être suffisant dès lors que ce sont les héritiers de la France de jadis, ceux-là même qui vivent à l'intérieur de ces frontières, qui ne veulent plus de la France. Que propose-t-on en effet comme figures de rassemblement au peuple après ces événements traumatisants ? Le drapeau tricolore et la Marseillaise, ce chant de guerre aux paroles sanguinaires qui rappelle un autre terrorisme, celui de la Convention et de Robespierre contre la Vendée génocidée... On brandit l'étendard de la laïcité, cette école de pensée du nihilisme, cette machine à faire le vide, grâce à laquelle l'islam progresse de plus en plus. L'assemblée des maires tenue récemment a parlé d'en finir avec les crèches publiques, avec la présence des politiques aux dernières processions et rassemblements religieux populaires. Dans les mosquées, on commence à s'emparer des symboles républicains, pour bien montrer que l'islam est compatible avec la république : tant les adeptes les plus rusés de ce culte conquérant ont bien compris que la pérennité de ce régime relativiste est leur meilleure garantie de succès, avec un peu de patience et une natalité qui tient le rythme. Comment ne pas prendre conscience, en effet, qu'alors même que des musulmans – et non des islamistes, ce terme étant une invention – commettent des violences partout dans le monde au nom de la domination de leur culte, ce sont les chrétiens traditionnels et les pseudo-fascistes qu'on trouve encore le moyen d'accuser de ne pas vouloir accueillir la grande figure de l'Autre, de l’Étranger ? Les grands ténors médiatiques de la réaction, du reste, qu'on les appelle Le Pen, Zemmour, Villiers, et s'ils font des constats justes régulièrement, buttent toujours sur ce même point, parce qu'ils n'osent pas franchir le Rubicon : la république et la laïcité.
En effet, le régime
républicain et la religion des droits de l'homme – hélas adoptée
par un certain nombre de prélats catholiques, tristes héritiers
« spirituels » des prêtres constitutionnels sous la
Révolution – ne sont pas la solution aux problèmes culturels et
religieux que nous rencontrons, ce sont au contraire la source de
tous nos problèmes, le symbole absolu de tous nos reniements. On ne
cesse d'en appeler à l'unité, sans nul doute en écho au grand
principe de ce régime qui se voulait à l'origine « un et
indivisible », on invente des concepts hallucinatoires qu'on
appelle par exemple l'« identité heureuse » avec Alain
Juppé. Seulement, les gens ne sont ni unis ni heureux dans ce pays,
ils sont divisés par tous les éléments constitutifs de l'identité
qu'il soit possible d'imaginer : par les partis politiques, par
le genre, par la culture, par la religion, par la nationalité même
parfois, etc. Personne ne regarde dans la même direction, mais
faut-il s'en étonner quand on a volontairement remisé le culturel
et le religieux au placard, pour devenir une contrée de marchands et
de consommateurs, comme les Américains, en prévision notamment du
traité transatlantique qui sera comme la fameuse goutte d'eau ?
Chacun sait que le relativisme religieux, sous le couvert de
l'égalité, n'est jamais qu'une manière de détruire la France
chrétienne traditionnelle, pour qu'elle ne puisse plus jamais
ressusciter, comme je l'invoquais au début de ce texte. Les
dignitaires catholiques qui ont souscrit à la liberté religieuse et
renoncé à leur mission de conversion pour le salut des âmes, sont
également de grands coupables à cet égard. Car dans un contexte
monarchique sain(t) d'esprit, la solution au problème musulman
s'imposerait d'elle-même : quand une religion comporte dans son
ADN la nécessité du djihad contre les nations infidèles, sa
présence n'est pas souhaitable quand notre religion traditionnelle
n'est pas l'islam mais le catholicisme. Fermer les mosquées
radicales est insuffisant, la vérité est qu'il aurait fallu imposer
la conversion aux immigrés musulmans, ou bien ne pas les accueillir.
Quand certains maires ne souhaitaient accueillir que des réfugiés
syriens chrétiens, on sent bien qu'une partie de la population
comprend encore cela. Mais pas les républicains qui voient dans les
droits de l'homme une religion et ont renié la France catholique et
royale, ou même plus simplement son héritage cultuel et
civilisationnel. C'est celle-ci qui peut seule proposer l'unité à
travers la figure du roi de France, celui que l'on appelle
Très-Chrétien : « un roi, une foi, une loi »,
proclamait-on jadis avec fierté. Certains pays comme la Russie
commencent à retrouver cette fierté des racines, à travers
notamment le renouveau du christianisme orthodoxe, qui est une
religion véritablement sœur de la nôtre. Nos républicains ne s'y
trompent pas, quand ils ont voulu désigner ce pays et Vladimir Poutine comme l'ennemi
idéologique numéro un, presque devant l’État islamique. C'est
dire combien l'inflexion diplomatique récente, après toutes les
malhonnêtetés de Laurent Fabius, doit faire mal à l'ego d'un grand
nombre.
Quoi qu'il en soit,
l'Hiver vient, écrivais-je, ou plutôt n'en finit-il pas de se
durcir, afin de pétrifier par les ardeurs des glaces idéologiques
de gauche, les dernières forces vives et naturelles de ce pays. Il
appartient néanmoins aux familles chrétiennes et royalistes, et à
celles qui ont encore de la sympathie pour ces grands principes, de
survivre, de résister, car viendra un temps où la république sera
écartelée entre ses principes libéraux-libertaires et son jeu
dangereux avec l'islam ; il faudra convaincre toutes les
familles patriotes ayant survécu dans ce pays, de se rallier à
bannière aux Fleurs de Lys, à l'Oriflamme et au panache blanc des
Bourbons, pour la grande Reconquête. C'est la condition même d'un
avenir encore possible pour la France, à travers non pas une
restauration, mais une véritable résurrection, car ce sont le Trône
et l'Autel qui devront se retrouver : les institutions ne pourront
rien sans la religion, et la religion a besoin de la tradition pour
se ressourcer. Cette alliance est celle-là même qui constitue le
véritable modèle indépassable de la laïcité à la française, la
distinction des pouvoirs temporel et spirituel mais aussi et surtout leur union, parce que l'Homme ne fait
qu'un, il est de chair et possède une âme. Il faudra alors en finir
avec la Terreur rouge, cette république au déguisement démocratique
qui ne s'est jamais repentie des massacres commis en Vendée, et avec
la Terreur verte, cet Islam dont le Dieu est si loin des hommes,
ayant refusé le principe d'Incarnation du Christ sauveur. Ainsi,
pour que vive l'Homme, vive la France royale et catholique, vive Louis XX !
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire