jeudi 29 septembre 2011 | By: Mickaelus

Lettre de M. le Marquis de La Rochejaquelein


Mon Révérend Père,

Frappé de l'imprévoyance avec laquelle des gens de bonne foi s'inclinent devant le fait accompli, vous croyez utile de rappeler au peuple de Vendée les luttes héroïques que ses pères ont soutenues « pour les autels et pour leurs foyers ».

Dieu permet que notre pays se débatte en ce moment sous des épreuves plus pénibles encore : la fidélité est méconnue et condamnée, on nous blâme de conserver les principes qui avaient élevé la France à la tête des nations et qui seuls pourraient lui rendre le premier rang. Dans le vain espoir de ramener à la justice et au respect de la liberté les ennemis de l'Église, on se soumet placidement à leur tyrannie.

En opposant au découragement et à la défection un passé de dévouement et de sacrifice, vous glorifiez la cause que la Vendée représente dans l'histoire. Il est bon de donner comme modèles à nos générations les ancêtres qui, suivant l'exemple des Macchabées, ont mis en pratique leur noble devise : « Mieux vaut mourir eu combattant, que voir la ruine de son pays et de la religion. »

Vous faites sentir que les principes ne peuvent point se modifier au hasard des temps, au gré des circonstances. Quand ils sont violés, la France décline ; elle se régénère, quand ils reparaissent ; elle succomberait, s'ils périssaient à jamais.

Recevez mon Révérend Père, avec mes félicitations et mes remerciements, l'expression de tout mon respect.

La Rochejaquelein



Clisson, 6 janvier 1897.

Souvenirs du bocage vendéen (1898)