Un ruisseau de pourpre erre et fume dans le val.
(V. Hugo, Légende des siècles.)
Westermann, dont la rage avait pour aiguillon
La haine de Satan, — un jour dans la Vendée,
L'insulte sur la lèvre et l'âme possédée,
Pour y verser le sang, courait à Châtillon.
Il voulait, disait-il, détruire le repaire
Des brigands qui luttaient contre la liberté ;
Il fallait pour cela la froide cruauté,
L'incendie et le sang, le meurtre et la colère.
Il venait allumer, pour vaincre tous espoirs,
Un immense brasier aux dévorantes flammes,
Et faire ainsi périr hommes, enfants et femmes,
Taillis, fermes, troupeaux, bourgs, villes et manoirs.
Westermann s'avançait avec ses dix mille hommes,
Mais il trouva bientôt La Rochejacquelein,
Lescure, qui tous deux lui barraient le chemin,
En disant : « Résistons, si faibles que nous sommes ! »
Ils n'avaient en effet que trois mille soldats,
Mais des guerriers brûlants d'ardeur et de vengeance,
Des chrétiens dont les cœurs débordaient de vaillance
Et qui n'avaient jamais reculé d'un seul pas.
Westermann se présente et le combat s'engage,
Terrible, échevelé, sur les flancs d'un coteau ;
Dans le fond du vallon, le sang coule en ruisseau...
Les Vendéens d'abord remportent l'avantage.
Westermann, furieux, va, vient, vole partout,
Excite ses soldats par mille stratagèmes,
Et leur crie, au milieu de sauvages blasphèmes :
« Passons ! car c'est la mort ou la victoire au bout ! »
Chez les Blancs, Duplessis et de La Bigotière,
Le corps criblé de coups, tombent aux premiers rangs.
Les Bleus jonchent le sol de leurs soldats mourants ;
Ils traversent pourtant des Blancs la troupe entière.
Westermann est vainqueur... mais il reste impuissant.
Il en pleure, et, dit-on, il perd dans la mêlée
Quatre mille soldats... Au fond de la vallée,
Un vieux moulin tourna, trois longs jours, dans leur sang.
Dom Joseph Roux, Souvenirs du bocage vendéen (1898)
Un immense brasier aux dévorantes flammes,
Et faire ainsi périr hommes, enfants et femmes,
Taillis, fermes, troupeaux, bourgs, villes et manoirs.
Westermann s'avançait avec ses dix mille hommes,
Mais il trouva bientôt La Rochejacquelein,
Lescure, qui tous deux lui barraient le chemin,
En disant : « Résistons, si faibles que nous sommes ! »
Ils n'avaient en effet que trois mille soldats,
Mais des guerriers brûlants d'ardeur et de vengeance,
Des chrétiens dont les cœurs débordaient de vaillance
Et qui n'avaient jamais reculé d'un seul pas.
Westermann se présente et le combat s'engage,
Terrible, échevelé, sur les flancs d'un coteau ;
Dans le fond du vallon, le sang coule en ruisseau...
Les Vendéens d'abord remportent l'avantage.
Westermann, furieux, va, vient, vole partout,
Excite ses soldats par mille stratagèmes,
Et leur crie, au milieu de sauvages blasphèmes :
« Passons ! car c'est la mort ou la victoire au bout ! »
Chez les Blancs, Duplessis et de La Bigotière,
Le corps criblé de coups, tombent aux premiers rangs.
Les Bleus jonchent le sol de leurs soldats mourants ;
Ils traversent pourtant des Blancs la troupe entière.
Westermann est vainqueur... mais il reste impuissant.
Il en pleure, et, dit-on, il perd dans la mêlée
Quatre mille soldats... Au fond de la vallée,
Un vieux moulin tourna, trois longs jours, dans leur sang.
Dom Joseph Roux, Souvenirs du bocage vendéen (1898)
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