Louis de Bonald dénonce dans ce texte ces hommes qui se sont efforcés de faire passer la Révolution française pour une revanche du peuple gaulois oppressé par les envahisseurs francs depuis tant de siècles. Or cette division bien commode en recouvre évidemment d'autres bien plus réelles et récentes... Cette tentative de diversion ridicule n'était qu'une des premières pour faire oublier la véritable origine et nature de la Révolution et lui substituer une mythologie acceptable ; il en est toujours de même en ce début de XXIe siècle sous d'autres dehors, plus pervers et efficaces, pour réécrire l'histoire et manipuler les masses.
"Le crescendo des doctrines révolutionnaires en France doit frapper d'étonnement et de terreur les hommes vertueux et sensés de tous les pays.
Qui n'aurait cru, après tout ce que nous avons lu et entendu depuis le commencement de nos malheurs, qu'il n'était plus possible désormais de rien imaginer de plus absurde et de plus perfide ; et que, soit dans les principes, soit dans leur application, on avait atteint le dernier degré de l'extravagance et de l'atrocité ? Et cependant voilà qu'un homme, longtemps dans les premiers emplois de l'administration supérieure, et à qui un grand maniement d'hommes et d'affaires aurait dû, s'il en eût été susceptible, inspirer des théories plus raisonnables et des sentiments plus modérés, en voulant, après trente ans, nous apprendre ce que c'est que cette révolution que nous n'avons tous que trop bien connue, laisse bien loin derrière lui en déraison et en malignité les écrivains qui l'ont précédé dans cette déplorable carrière d'erreurs, de calomnies et de provocations au désordre.
Nous avions jugé depuis longtemps, et toute l'Europe avec nous, que la révolution avait été une grande journée dans la guerre des infériorités jalouses contre les supériorités nécessaires ; de la pauvreté contre la propriété, de l'impiété contre la religion, de l'orgueil contre l'autorité légitime, de toutes les passions contre tous les freins destinés à les contenir, de l'homme enfin contre la société, guerre qui a commencé avec le monde et ne finira qu'avec lui, et qui, semblable au brigand qui marche dans l'obscurité, pour me servir de l'expression de Livres saints, surprend au milieu de la nuit les gouvernements endormis dans une fausse sécurité, ou égarés par de faux systèmes. Nous nous trompions : la révolution française n'a rien été de tout cela ; elle a été la suite inévitable et naturelle de la guerre qui a commencé avec la monarchie et qui a subsisté à travers les siècles, entre le peuple conquis et le peuple conquérant, les vaincus et les vainqueurs, les Gaulois et les Francs.
S'il n'y avait dans cette assertion que du délire et de l'ignorance, l'auteur aurait certainement remporté le prix sur les écrivains de son école les plus ignorants ou les plus furieux, et je défie que dans ce genre on puisse aller plus loin.
Je croirais faire injure à ma nation, à mes lecteurs, à tous nos historiens, à l'histoire elle-même, si je discutais sérieusement un paradoxe si monstrueux.
Après treize siècles de l'union la plus compacte dont les annales des peuples offrent l'exemple, sous les mêmes races de rois, les mêmes institutions, les mêmes lois politiques, les mêmes mœurs, la même religion, au moins jusqu'à ces derniers temps ; faire revivre, pour les mettre aux prises l'un avec l'autre, deux peuples, dont les noms oubliés même de l'histoire et confondus dans le nom commun et si doux de Français, n'avaient laissé tomber en désuétude dans son acception historique le nom de Franc, que pour lui donner une acception morale comme caractère distinctif de la nation et l'expression fidèle de sa franchise et de sa loyauté ; deux peuples dont le mélange ou l'alliance et les conditions auxquelles elle s'était opérée, cause d'obscurité dans les temps anciens, source de systèmes contradictoires dans les temps modernes, s'explique bien mieux par les événements subséquents et par le développement rapide de tous les moyens de prospérité ; phénomène qui serait impossible au milieu de ces divisions intestines dont on suppose la France travaillée depuis son origine ; et l'état de notre monarchie, à commencer à ses premiers temps, et tout ce qu'elle a montré depuis de force, de stabilité et d'expansion, annonce bien moins la conquête violente par l'un des deux peuples que la délivrance de l'autre d'un joug odieux, et le bienfait d'un gouvernement jeune et fort substitué à la faiblesse d'un esprit vieilli, incapable de gouverner un peuple toujours agité tant qu'il n'avait eu d'autre maître que lui-même ; vouloir aujourd'hui, dis-je, diviser en deux peuples une nation de siècle en siècle devenue plus une, et qui, dans l'hypothèse que nous combattons, aurait dû à toutes les époques manifester des dispositions à la séparations de ses parties et à la dissolution de ses institutions, si même aucune institution avait pu s'y affermir : en vérité, c'est une gageure ou plutôt l'extravagance est trop forte pour n'être pas calculée.
L'auteur mettra-t-il sur le compte de cette guerre entre deux peuples ennemis les émeutes populaires, les troubles de religion, les guerres causées par l'ambition des grands ou des princes, la ligue, la fronde, etc., etc. Ce serait une insigne mauvaise foi, et il n'y a pas de société en Europe, où, sans trouver deux peuples ennemis dès l'origine, l'histoire ne nous offre l'exemple de semblables désordres. La contrebande, qui se faisait quelquefois à main armée sur toutes les frontières, était-elle une tentative des Gaulois pour secouer le joug des Francs, et Mandrin commandait-il une des divisions de l'armée gauloise ? Tous les attentats à l'ordre public et privée étaient-ils des actes d'hostilité de la part des Gaulois, et tous les malfaiteurs qui ont été pendus ou qui ont mérité de l'être faisaient-ils cette guerre en partisans et pour leur compte ? Croit-il sérieusement, l'auteur de ce beau système, qu'il y ait aujourd'hui en France une seule famille qui, par elle-même ou ses alliances, ne tienne aux deux peuples, et y distinguerait-il une famille de race pure de l'un ou de l'autre côté ? N'y avait-il pas des grands chez les Gaulois qui sont restés grands même après le mélange, et de simples soldats chez les Francs qui sont restés dans un rang inférieur, même après la conquête ? Tous les grands hommes qui ont illustré notre monarchie, magistrats, prélats, capitaines, savants, hommes de génie dans les lettres ou les arts, ont-ils été Gaulois ou Francs ? Quelqu'un en France depuis mille ans a-t-il réclamé des droits comme Gaulois, et tous les habitants de notre belle patrie ne se sont-ils pas honorés d'être Français ? Et plût à Dieu que nous pussions en refuser le nom et le caractère, et assigner une autre origine à cette horde révolutionnaire qui, sous tant de noms et de déguisements divers, s'est jetée sur notre belle France, veut y perpétuer sa coupable domination, et, prise en flagrant délit, médite de mettre le feu aux quatre coins de l'Europe pour se sauver dans le désordre !
Si c'est là l'histoire telle que l'enseignait l'auteur lorsqu'il était suppléant à je ne sais quelle chaire d'histoire, ou qu'il la faisait lui-même lorsqu'il était sous-ministre, il ne faut pas s'étonner que la jeunesse ait pris dans ces étranges leçons des sentiments de révolte et de haine contre l'ordre établi, ou que la France, sous de pareils principes dans une administration qui avait eu une si grande part aux affaires, ait eu sans cesse à lutter contre les principes et les agents de la révolution.
Mais non, il y a trop de venin dans ce système pour le mettre sur le compte de l'ignorance et de la préoccupation, et il faut y chercher des motifs plus profonds.
Les excès de la révolution pèsent à ceux qui les ont commis et à ceux qui désirent aujourd'hui en recueillir les fruits.
C'est un héritage qu'on ne veut pas répudier : mais on voudrait faire disparaître les traces honteuses de son origine. Qu'au siècle des lumières, au sein de la plus profonde paix, dans l'état le plus prospère de la France, sous le gouvernement le plus modéré et lorsque les classes supérieures aspiraient à l'envi à se distinguer par plus de bienfaisance ou de philanthropie, lorsqu'il ne restait même plus de prétexte aux mécontentements ; et qu'un reste de servitude de la glèbe, la torture, les ordonnances sur les religionnaires, etc., avaient été abolis, des Français se soient jetés sur des Français comme sur une proie ; que les serviteurs se soient élevés contre leurs maîtres, les clients contre leurs bienfaiteurs, les enfants contre leurs pères, les fidèles contre leurs prêtres, les sujets contre leur roi ; que pendant vingt ans une succession d'usurpateurs et de tyrans aient disposé de la vie, de la liberté, de la propriété de leurs frères et de leurs concitoyens, comme d'une chose qui leur était légitimement acquise et non pas pour les appeler au partage du territoire, comme les Gaulois et les Francs firent les uns envers les autres, mais pour bannir même du sol de la patrie ceux qu'ils étaient las d'égorger ; que l'enfance, le sexe, la vieillesse, n'aient pas été une sauvegarde, la majesté des temples pas un refuge, la sainteté des tombeaux pas un asile, la royauté même pas un abri, que dans cette guerre plus que civile, pour parler avec Lucain, le manifeste ait été la calomnie, le mépris des serments, le mensonge et l'injure ; le champ de bataille, les échafauds ; le traité de paix, une extermination totale, c'est ce qu'on voudrait cacher à la jeunesse qui n'a pas lu l'histoire sanglante de notre révolution, qui ne la lira pas, qui, pour l'honneur de ses pères, ne voudraient pas croire ce qu'ils ont fait et ce que nous avons souffert. On voudrait, s'il était possible, faire oublier cette communauté d'origine, cette concitoyenneté qui a rendu la révolution si criminelle et si odieuse, en faisant des Français les victimes et d'autres Français les bourreaux. Les vains motifs qu'on a imaginés pour en colorer les excès sont usés ; l'oppression des classes supérieures, même la dîme et les droits féodaux, passeront comme Pitt et Cobourg et le cabinet autrichien ; certes nous avons vu d'autres oppressions, nous avons payé d'autres dîmes, même celle de nos enfants ; les droits révolutionnaires sont d'autres droits que les droits féodaux ; et les privilèges que se sont arrogés sur les lois, les biens et les personnes, les législateurs de la constituante, les bachas de la révolution, les satrapes de Bonaparte, d'autres privilèges que les privilèges de la noblesse et du clergé. Il faut, si on le peut, asseoir la révolution sur des bases moins chancelantes, lui créer une origine moins honteuse, et se débarrasser enfin de cet odieux échafaudage d'impostures et de crimes. Ce n'est plus le peuple qu'il faut tromper, ce sont les gens habiles qui veulent être trompés, et qui, pour n'être plus les Français qui ont fait la révolution, préfèrent d'être les Gaulois qui ont souffert la conquête.
Dès lors ce n'est plus une guerre civile entre des enfants d'une même patrie, mais une guerre étrangère entre deux peuples différents ; ce ne sont plus des Français oppresseurs et des Français opprimés, mais des Gaulois et des Francs qui vident en champs clos une querelle de quatorze siècles ; et si l'un des deux peuples s'est servi quelquefois d'armes défendues, le motif de sa guerre était légitime, et une longue oppression absout d'injustice et de crime le peuple qui ressaisit ses droits. Je ne sais si le lecteur se rappelle les monstrueuses réponses de l'assassin de notre infortuné prince : il y démêlera quelque chose qui ressemble à cette opinion ; il semble que dans les idées que ce monstre s'était formées du forfait qu'il allait commettre, il se soit cru citoyen d'une autre patrie que sa victime, et dans ce cas ce serait à l'auteur que je combats à défendre contre Louvel la priorité de son invention.
Non seulement on veut déguiser ainsi le caractère odieux et atroce de notre révolution, mais on ménage des excuses, on prépare des motifs aux révolutions de toute l'Europe. La lutte qui dans ce moment agite l'Angleterre ne sera que la guerre des Angles, des Saxons, des Danois ou des Pictes contre les Normands derniers conquérants, bien plus récents que les Gaulois et dont l'usurpation féodale existe encore dans toute sa vigueur ; la révolution d'Espagne sera la guerre des Cantabres contre les Goths ou les Wisigoths ; partout on trouvera à l'origine des peuples, des invasions, des conquêtes, des colonies guerrières, des peuples vaincus et des peuples vainqueurs ; et si une révolution éclatait dans toute l'Italie, on pourrait y voir la guerre des peuplades du Latium contre les compagnons de Romulus, et à défaut d'autre motif, on alléguerait comme un grief l'enlèvement des Sabines.
Qui sait même si, pour augmenter le désordre et rajeunir les germes du trouble en donnant aux idées de la jeunesse une direction nouvelle, on n'a pas espéré qu'à l'instar des étudiants d'Allemagne, qui, tout à coup métamorphosés en Teutons, en ont pris le costume bizarre et les manières sauvages, en signe de haine contre les institutions existantes, et d'amour effréné d'indépendance, nos jeunes gens aussi voudraient n'être plus des Gaulois, et à la faveur de cette nouveauté, principe actif de nouvel enthousiasme, répudier le beau nom de Français, et se légitimer ainsi à eux-mêmes le mépris de l'autorité, la révolte contre nos institutions, et le déchirement de notre patrie ?
Ainsi donc les peuples de l'Europe, abjurant le nom qu'ils reçurent au sortir de la barbarie du premier âge, à ce baptême de civilisation qui les fit enfants de la royauté et du christianisme, ce nom qu'ils ont tous illustré par la sagesse de leurs lois, la douceur de leurs mœurs, l'éclat de leurs victoires, par tant de monuments de bienfaisance publique, de si grandes découvertes, et par cette hospitalité réciproque qui en faisait les enfants d'une même mère, Français, Allemands, Anglais, Espagnols, devenus tout à coup Gaulois, Teutons, Cantabres, Scandinaves, Pictes, Bataves, en reprendraient les costumes, l'esprit et les mœurs. Ces peuplades, au premier âge, instruites par la nature, obéissaient à des chefs ; devenues de grandes nations, mais égarées par une fausse philosophie, elles n'obéiraient qu'à elles-mêmes, et portant la démocratie dans l'état sauvage, elles ajouteraient toutes les erreurs politiques à toute la brutalité de la vie inculte et insociale.
Ces hommes nouveaux n'auraient retenu de la vie policée que l'art de détruire, et n'auraient acquis de la vie sauvage que la férocité ; mais bientôt toutes les lumières s'éteindraient : car tout finit avec la société. Une sauvage indépendance naturelle aux passions prendrait le dessus, et si ces misérables peuplades ne finissaient pas, faibles et dispersées comme celles du nord de l'Amérique, elles ouvriraient le jardin de l'Europe aux Tartares, comme jadis leurs ancêtres l'ouvrirent aux Romains. "Les Tartares deviendront un jour nos maîtres ; cette révolution est infaillible, et tous les rois de l'Europe travaillent de concert à l'accélérer," dit J.-J. Rousseau ; insensé de ne pas voir que c'étaient les philosophes de son temps, et lui-même plus que tous les autres, qui, en soufflant aux peuples la haine de la royauté et de la religion, et aux rois la tolérance de la démocratie et de l'impiété, étaient les véritables auteurs de cette révolution infaillible !
A mesure que notre auteur est devenu plus absurde dans ses doctrines il est devenu plus atroce dans leur application ; et je ne sais à quelle époque de notre révolution ou à quel écrivain on pourrait rapporter une maxime aussi monstrueuse que celle qu'il n'a pas tremblé d'avancer, lorsqu'il dit "qu'il faut que celui qui a succombé cède absolument le terrain à celui qui a vaincu." Et le Constitutionnel, développant la pensée de son ami, dit plus clairement : "Jamais les vaincus ne peuvent être les amis des vainqueurs, et la mort des uns est nécessaire au salut des autres." Et il ne faut pas perdre de vue que les révolutionnaires se regardent comme les vainqueurs. Rien de plus odieux et de plus coupable n'avait été écrit dans toute la révolution de la part des pamphlétaires les plus furibonds, et l'on pourrait appliquer à cet écrit ce que Hume dit du Covenant d'Écosse, parti aussi d'une plume calviniste, "composé des plus furieuses invectives qui puissent enflammer les cœurs d'une haine sans relâche contre les créatures de leur espèce."
Voilà donc le masque tombé, et nos révolutionnaires paraissent à visage découvert. Nous savons désormais à quoi nous en tenir sur l'oubli et l'union, la liberté et l'égalité : l'oubli du mal qu'on a fait ; l'union entre les méchants pour le faire encore ; la liberté est l'extermination, et l'égalité la mort. Mais quels sont donc les intérêts humains qui commandent de si grands sacrifices ? "Ce sont, vous dira l'auteur, les intérêts nouveaux." Ah ! sans doute ils sont nouveaux, ils sont même inouïs les intérêts qui ne peuvent être affermis que par la destruction d'un peuple tout entier, d'un peuple concitoyen ; et jamais depuis le culte de Moloch, ou les ravages des Attila ou des Genséric, de pareils intérêts avaient-ils paru parmi les hommes ? Prenez garde, imprudents écrivains, que vous portez sans le vouloir une terrible accusation contre vos intérêts nouveaux ; et que jamais la raison, la vertu, l'humanité, tout ce qui distingue l'homme et qui honore l'espèce humaine, ne consentiront à regarder comme légitimes des intérêts qui exigent de pareils excès ou inspirent de pareilles horreurs. Mais non, il ne faut pas remonter aux Francs et aux Gaulois, pour trouver en France deux peuples ennemis, et vous déguisez sous des noms depuis longtemps oubliés des divisions plus récentes et que vous connaissez mieux que personne. Ne remontez pas plus haut que la Réformation prétendue, ce premier coup de cloche de la fin du monde, ne descendez pas plus bas que la révolution française qui en est le second, et vous trouverez là des protestants et des Catholiques qui avaient oublié leurs divisions, et depuis cinq ans des orateurs et des écrivains s'obstinant avec une effroyable persévérance à réveiller les ressentiments ; ici des athées et des Chrétiens, seuls partis aujourd'hui qui divisent la société, et que vous n'osez nommer ; et vos Francs et vos Gaulois ne sont que le voile assez transparent de votre allégorie.
C'est donc avec de pareilles doctrines dans l'esprit et de pareils vœux dans le cœur que nous avons été gouvernés pendant quatre ans, et c'est à ces doctrines et à ces sentiments qu'ont été confiées les destinées de la France. Sans doute alors les emplois que l'on exerçait commandaient quelques ménagements ; mais aujourd'hui qu'on les a perdus, on ne se félicite pas, comme ce Grec, de ce qu'on a trouvé des hommes plus capables de les remplir : de pareilles vertus, qui n'étaient pas rares dans les républiques anciennes, ne sont plus à l'usage de nos modernes républicains ; l'orgueil humilié se venge en exhalant le venin dont il est gonflé, et il voudrait que tout finît avec les rêves de son ambition.
Le gouvernement sait aujourd'hui le secret des partis. Ces hommes, qui ne vivent que pour haïr et tuer, renoncent au titre de Français, et bravent ce que le nom de Gaulois a d'étrange dans nos idées, et que nous appliquons à tout ce qui choque les mœurs, les manières, l'esprit français ; ils semblent nous dire avec le poëte :
Par charité rendez-moi ridicule,
Pour rétablir ma réputation.
Pour rétablir ma réputation.
A la bonne heure ; qu'ils soient Gaulois s'ils veulent ; les Gaulois aussi immolaient des victimes humaines ; nous, nous ne cesserons pas d'être Français, et malgré eux nous en aurons l'humanité."
Louis de Bonald, Sur les Francs et les Gaulois (1820), dans Œuvres complètes de M. de Bonald, tome III
Louis de Bonald, Sur les Francs et les Gaulois (1820), dans Œuvres complètes de M. de Bonald, tome III
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