Paul Delaroche, Napoléon à Fontainebleau
Air : Dirai-je mon Confiteor ?
Mon père, je viens devant vous,
Avec une âme de furie,
Me confesser à vos genoux
De tous les forfaits de ma vie. (bis)
Ah ! je voudrais (bis) les faire encor ;
Dirai-je mon Confiteor ? (bis)
Mon premier exploit dans Paris
Fut cimenté par le carnage ;
C'est en mitraillant que je fis
De mon règne l'apprentissage.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour le plaisir de massacrer,
Dans l'Égypte portant la guerre,
Gaiement je me fis exécrer
En en faisant un cimetière.
Ah ! je voudrais, etc.
Sous prétexte de conserver
Un fantôme de république,
Je l'abattis pour élever
Un empire de ma fabrique.
Ah ! je voudrais, etc.
Au sein des bourreaux de mon Roi,
Pour me trouver plus à mon aise,
Je fis égorger de sang-froid
Un des parents de Louis seize.
Ah ! je voudrais, etc.
Enviant de mes généraux
L'honneur et la gloire immortelle,
J'ai lâchement proscrit Moreau,
Que vainement la France appelle.
Ah ! je voudrais, etc.
J'ai fait étrangler Pichegru,
Pour être sûr de son silence :
C'est ainsi que j'ai toujours cru
Devoir affermir ma puissance.
Ah ! je voudrais, etc.
Je fis charger de fers un roi
Qui m'offrait sa main tutélaire ;
A l'Espagnol j'offris ma loi
En incendiant sa chaumière.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour faire sentir en tout lieu
De mon sceptre le joug sinistre,
Ennemi déclaré de Dieu,
J'allai détrôner son ministre.
Ah ! je voudrais, etc.
J'écrasai le peuple d'impôts,
Et portai partout le ravage ;
Chaque jour j'aggravai ses maux
Pour mieux énerver son courage.
Ah ! je voudrais, etc.
Je ne permettais de parler
Que pour célébrer ma puissance ;
Mes censeurs faisaient museler
Qui ne vantait ma bienfaisance.
Ah ! je voudrais, etc.
Tromper, dévaster, détrôner,
Tel fut constamment mon système,
Et tous ces crimes, pour donner
A mes parents un diadème.
Ah ! je voudrais, etc.
Sept millions d'hommes en dix ans,
De mon orgueil tristes victimes,
Ont péri sous mes yeux, contents
De voir leur sang laver mes crimes.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour m'illustrer par la terreur,
Je mis toute l'Europe en armes ;
Le carnage était mon bonheur :
Veuves, je riais de vos larmes.
Ah ! je voudrais, etc.
Je menai vos derniers enfants
A la dernière boucherie,
Et, sur leurs cadavres sanglants,
Je criai : Vive la patrie !
Ah ! je voudrais, etc.
J'ai rencontré dans mon chemin
Guillaume, le grand Alexandre,
Qui tendaient aux Français la main ;
Je leur défendis de la prendre.
Ah ! je voudrais, etc.
En dépit de ma cruauté,
L'étendard de la bienfaisance,
Déployé par l'humanité,
Flotte sur les tours de la France.
Moi, lâchement (bis) je vis encor.
Dirai-je mon Confiteor ? (bis)
Réponse du Confesseur
Ciel ! que d'horreurs, que de forfaits !
Je crains que malgré sa clémence,
Dieu ne te pardonne jamais
Les maux que tu fis à la France,
Pour expier (bis) ces crimes-là,
Suffit-il d'un mea culpa ?
J'entends tous les rois outragés,
Tous les peuples dans l'indigence,
Et tous leurs enfants égorgés,
Du ciel implorer la vengeance :
Retire-toi (bis) : ces crimes-là
Repoussent ton mea culpa.
Le Chansonnier des amis du roi et des Bourbons, Lille, 1815-1816
Le Chansonnier royaliste ou l'Ami du Roi, 1816
Air : Dirai-je mon Confiteor ?
Mon père, je viens devant vous,
Avec une âme de furie,
Me confesser à vos genoux
De tous les forfaits de ma vie. (bis)
Ah ! je voudrais (bis) les faire encor ;
Dirai-je mon Confiteor ? (bis)
Mon premier exploit dans Paris
Fut cimenté par le carnage ;
C'est en mitraillant que je fis
De mon règne l'apprentissage.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour le plaisir de massacrer,
Dans l'Égypte portant la guerre,
Gaiement je me fis exécrer
En en faisant un cimetière.
Ah ! je voudrais, etc.
Sous prétexte de conserver
Un fantôme de république,
Je l'abattis pour élever
Un empire de ma fabrique.
Ah ! je voudrais, etc.
Au sein des bourreaux de mon Roi,
Pour me trouver plus à mon aise,
Je fis égorger de sang-froid
Un des parents de Louis seize.
Ah ! je voudrais, etc.
Enviant de mes généraux
L'honneur et la gloire immortelle,
J'ai lâchement proscrit Moreau,
Que vainement la France appelle.
Ah ! je voudrais, etc.
J'ai fait étrangler Pichegru,
Pour être sûr de son silence :
C'est ainsi que j'ai toujours cru
Devoir affermir ma puissance.
Ah ! je voudrais, etc.
Je fis charger de fers un roi
Qui m'offrait sa main tutélaire ;
A l'Espagnol j'offris ma loi
En incendiant sa chaumière.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour faire sentir en tout lieu
De mon sceptre le joug sinistre,
Ennemi déclaré de Dieu,
J'allai détrôner son ministre.
Ah ! je voudrais, etc.
J'écrasai le peuple d'impôts,
Et portai partout le ravage ;
Chaque jour j'aggravai ses maux
Pour mieux énerver son courage.
Ah ! je voudrais, etc.
Je ne permettais de parler
Que pour célébrer ma puissance ;
Mes censeurs faisaient museler
Qui ne vantait ma bienfaisance.
Ah ! je voudrais, etc.
Tromper, dévaster, détrôner,
Tel fut constamment mon système,
Et tous ces crimes, pour donner
A mes parents un diadème.
Ah ! je voudrais, etc.
Sept millions d'hommes en dix ans,
De mon orgueil tristes victimes,
Ont péri sous mes yeux, contents
De voir leur sang laver mes crimes.
Ah ! je voudrais, etc.
Pour m'illustrer par la terreur,
Je mis toute l'Europe en armes ;
Le carnage était mon bonheur :
Veuves, je riais de vos larmes.
Ah ! je voudrais, etc.
Je menai vos derniers enfants
A la dernière boucherie,
Et, sur leurs cadavres sanglants,
Je criai : Vive la patrie !
Ah ! je voudrais, etc.
J'ai rencontré dans mon chemin
Guillaume, le grand Alexandre,
Qui tendaient aux Français la main ;
Je leur défendis de la prendre.
Ah ! je voudrais, etc.
En dépit de ma cruauté,
L'étendard de la bienfaisance,
Déployé par l'humanité,
Flotte sur les tours de la France.
Moi, lâchement (bis) je vis encor.
Dirai-je mon Confiteor ? (bis)
Réponse du Confesseur
Ciel ! que d'horreurs, que de forfaits !
Je crains que malgré sa clémence,
Dieu ne te pardonne jamais
Les maux que tu fis à la France,
Pour expier (bis) ces crimes-là,
Suffit-il d'un mea culpa ?
J'entends tous les rois outragés,
Tous les peuples dans l'indigence,
Et tous leurs enfants égorgés,
Du ciel implorer la vengeance :
Retire-toi (bis) : ces crimes-là
Repoussent ton mea culpa.
Le Chansonnier des amis du roi et des Bourbons, Lille, 1815-1816
Le Chansonnier royaliste ou l'Ami du Roi, 1816
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