Il est sans doute inutile de préciser d'entrée de jeu que le 14 juillet n'est pas jour de fête pour un royaliste, qui ne peut se réjouir ni de la prise de la Bastille (14 juillet 1789), ni de la mascarade qui a nom Fête de la Fédération (14 juillet 1790). Quand le président de la république profitait de cette journée pour exercer un droit de grâce très contestable, c'était sans doute le bouquet ; je me trouve donc relativement d'accord avec Nicolas Sarkozy, pour une fois, quand il se refuse à l'idée de "grâce automatique". Seulement, ce n'est sans doute pas pour les mêmes raisons. En effet, sous l'Ancien Régime, c'est au Roi de France qu'appartenait ce droit de grâce, et il me semble injustifiable qu'un président en soit lui aussi pourvu pour une raison très simple : alors que le président reçoit son pouvoir du peuple, de la nation, par le truchement du suffrage universel, le Roi, lui, régnait selon les lois fondamentales du royaume et tenait son pouvoir de Dieu à qui il rendait des comptes. Par son sacre à Reims, le Roi de France était donc investi par l'Eglise catholique et rendu apte à user du droit de grâce. Il est, réciproquement, bien évident qu'un président, ne bénéficiant pas de ce lien sacré - en dehors même du fait qu'il est un usurpateur - ne peut prétendre à cette fonction purement régalienne, sans compter que le principe de séparation des pouvoirs, s'il est inutile dans une monarchie absolue de droit divin, est fondamental en république. Sans lien avec Dieu, un chef d'Etat n'a aucune légitimité à se substituer à la justice des hommes.
Si tout se vaut, plus rien ne vaut.
L'hôte de céans
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mardi 10 juillet 2007
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By:
Mickaelus
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