A quelques jours de distance des faits ou plutôt de leur relation publique, il me faut écrire combien le gros plan médiatique sur la petite "affaire Devedjian" m'a amusé ; il le faut parce qu'elle est l'occasion de rappeler quelques évidences, ce dont se privent bien les médias et les partis politiques traditionnels, tous imbriqués dans le même système politique.
On a feint de découvrir que les hommes politiques pouvaient être naturels et que de leur bouche pouvait s'exhaler quelque mot ordurier et fétide ; voilà une hypocrisie qui m'est apparue fort plaisante. Qui ne se souvient par exemple du ton, fort détendu dirons-nous, de Jacques Chirac avant une certaine interviewe avant qu'il ne se reprenne très soudainement, ayant compris que les caméras étaient déjà actives, ou bien, tout simplement et plus prêt de nous, lors de la campagne présidentielle, de ces accès de civilité feints entre Marie-Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ? Et pourtant, Patrick Devedjian n'a fait qu'appliquer le programme de Jean-François Copé : arrêter la langue de bois.
Le mot de Devedjian à l'égard de Mme Comparini, "salope", a choqué. Et pourtant, il n'est pas difficile aux Français de se rendre compte que les hommes politiques se détestent, se haïssent, et s'étriperaient bien volontiers la plupart du temps. Non seulement lorsqu'ils appartiennent à des camps opposés, comme on peut le constater à l'envie en se délectant des séances puériles de l'Assemblée nationale, qui peuvent tourner au pugilat, de même que lors des débats politiques à la télévision, mais également quand divers courants ou plusieurs personnalités s'affrontent au sein d'un même parti. On n'a pas oublié comment la vieille garde chiraquienne s'est retirée un peu maussade au profit des jeunes loups sarkozystes, et encore moins les règlements de compte entre les éléphants socialistes. On ne parle même pas des affaires conjugales du couple Hollande-Royal, qui auraient, me suis-je laissé dire, conduit la seconde à voler la vedette au premier en se présentant aux élections présidentielles dont il rêvait.
Les hommes politiques se haïssent, c'est un fait incontestable. Le pouvoir fait s'entrechoquer en permanence les orgueils et les ambitions, il véhicule nécessairement une violence intense. Toutefois le régime républicain me semble accentuer cet état de fait qui puise dans la nature du pouvoir et surtout dans la nature humaine. Dans un système politique voué à la recomposition perpétuelle et à l'instabilité par ces élections et cette lutte des partis que je qualifie de guerre civile à blancs, chacun s'estime digne du pouvoir et se sent lésé dès lors qu'il ne l'obtient pas, de même qu'au contraire il s'agit d'écraser un adversaire qu'on a vaincu. Il ne faut pas non plus s'étonner qu'un régime né dans le sang et vivant par le mensonge engendre des ambitions aussi mal dégrossies que celles que nous voyons dans cette société où tout le monde se croit apte à devenir député, chanteur, écrivain, que sais-je encore. Les haines de cour au temps jadis avaient au moins le mérite de se manifester avec art, avec quelque bon mot, quelque épigramme ; la haine elle-même était comme civilisée par la grandeur de la France d'alors. La haine à la républicaine est donc le reflet de notre médiocratie.
Qu'on ne feigne donc plus de s'étonner de la grossièreté de Devedjian qu'on a surtout accablé parce qu'il avait eu le malheur de dévoiler maladroitement un défaut partagé par tous ses semblables en politique, alors même que le président de la république n'a pas ménagé ses efforts avant et après son élection pour faire croire à son respect de l'opposition. Il n'est pourtant pas difficile de comprendre que la politique policée n'a jamais été que celle du Roi de France, seul arbitre concevable et possible dont le respect pour des collaborateurs qu'il choisit ne peut être mis en doute. La république ne sera jamais autre chose que le régime de la haine, de l'envie, quelque soin qu'on prenne pour cacher cette vérité.
On a feint de découvrir que les hommes politiques pouvaient être naturels et que de leur bouche pouvait s'exhaler quelque mot ordurier et fétide ; voilà une hypocrisie qui m'est apparue fort plaisante. Qui ne se souvient par exemple du ton, fort détendu dirons-nous, de Jacques Chirac avant une certaine interviewe avant qu'il ne se reprenne très soudainement, ayant compris que les caméras étaient déjà actives, ou bien, tout simplement et plus prêt de nous, lors de la campagne présidentielle, de ces accès de civilité feints entre Marie-Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ? Et pourtant, Patrick Devedjian n'a fait qu'appliquer le programme de Jean-François Copé : arrêter la langue de bois.
Le mot de Devedjian à l'égard de Mme Comparini, "salope", a choqué. Et pourtant, il n'est pas difficile aux Français de se rendre compte que les hommes politiques se détestent, se haïssent, et s'étriperaient bien volontiers la plupart du temps. Non seulement lorsqu'ils appartiennent à des camps opposés, comme on peut le constater à l'envie en se délectant des séances puériles de l'Assemblée nationale, qui peuvent tourner au pugilat, de même que lors des débats politiques à la télévision, mais également quand divers courants ou plusieurs personnalités s'affrontent au sein d'un même parti. On n'a pas oublié comment la vieille garde chiraquienne s'est retirée un peu maussade au profit des jeunes loups sarkozystes, et encore moins les règlements de compte entre les éléphants socialistes. On ne parle même pas des affaires conjugales du couple Hollande-Royal, qui auraient, me suis-je laissé dire, conduit la seconde à voler la vedette au premier en se présentant aux élections présidentielles dont il rêvait.
Les hommes politiques se haïssent, c'est un fait incontestable. Le pouvoir fait s'entrechoquer en permanence les orgueils et les ambitions, il véhicule nécessairement une violence intense. Toutefois le régime républicain me semble accentuer cet état de fait qui puise dans la nature du pouvoir et surtout dans la nature humaine. Dans un système politique voué à la recomposition perpétuelle et à l'instabilité par ces élections et cette lutte des partis que je qualifie de guerre civile à blancs, chacun s'estime digne du pouvoir et se sent lésé dès lors qu'il ne l'obtient pas, de même qu'au contraire il s'agit d'écraser un adversaire qu'on a vaincu. Il ne faut pas non plus s'étonner qu'un régime né dans le sang et vivant par le mensonge engendre des ambitions aussi mal dégrossies que celles que nous voyons dans cette société où tout le monde se croit apte à devenir député, chanteur, écrivain, que sais-je encore. Les haines de cour au temps jadis avaient au moins le mérite de se manifester avec art, avec quelque bon mot, quelque épigramme ; la haine elle-même était comme civilisée par la grandeur de la France d'alors. La haine à la républicaine est donc le reflet de notre médiocratie.
Qu'on ne feigne donc plus de s'étonner de la grossièreté de Devedjian qu'on a surtout accablé parce qu'il avait eu le malheur de dévoiler maladroitement un défaut partagé par tous ses semblables en politique, alors même que le président de la république n'a pas ménagé ses efforts avant et après son élection pour faire croire à son respect de l'opposition. Il n'est pourtant pas difficile de comprendre que la politique policée n'a jamais été que celle du Roi de France, seul arbitre concevable et possible dont le respect pour des collaborateurs qu'il choisit ne peut être mis en doute. La république ne sera jamais autre chose que le régime de la haine, de l'envie, quelque soin qu'on prenne pour cacher cette vérité.
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