Il y a environ deux
semaines de cela déjà, après le sinistre attentat perpétré à
Nice le 14 juillet, j'avais hésité à écrire quelques mots sur le
sujet, me demandant si j'avais plus à offrir que de la compassion et
des prières – très nécessaires mais s'effectuant dans
l'intimité, ou bien encore une analyse toujours la même que la
précédente, alors que les causes et les conséquences étaient déjà
les mêmes lors des dernières tueries, dont les plus marquantes
avaient été celles de Charlie Hebdo et du Bataclan. Peut-être
avais-je le pressentiment que quelque chose de terrible allait encore
se produire, qui allait justifier l'écriture d'un point de vue plus
complet en quelque sorte. Il n'était certes nul besoin d'avoir les
dons d'un Nostradamus pour savoir quasiment avec certitude que le
débat sur le renouvellement de l'état d'urgence était une façade,
quand chaque acteur de la vie politique et religieuse prenait acte,
depuis des mois, que la France était en guerre, quand bien même
cette guerre était une « drôle de guerre » pour
reprendre un terme historique. Ce n'est sans doute pas une guerre de
tranchées où l'on se contemple à quelques mètres de distance
avant de s'étriper, mais la terreur musulmane qui s'est instaurée
et qui se resserre produit bien le même enlisement et provoque le
même sentiment d'impuissance. Tout le monde s'accorde pour dire que
« ce sera long. » Cette terreur verte a franchi un
nouveau pallier symbolique avec le martyre du prêtre Jacques Hamel
en Normandie, qui nécessite de rendre une certaine perspective à la
problématique que ne peut analyser et encore moins résoudre le
pouvoir public républicain, ni le haut clergé catholique qui s'est
volontairement dépossédé de toute une partie de son héritage
théologique et politique.
L'horreur et le mal se
répètent bien qu'ils ne se ressemblent pas tout à fait dans leurs
concrétisations ; des petits délinquants et/ou des apprentis
terroristes fichés S, traités avec une bienveillance à peine
croyable par la justice socialiste, décident de passer à l'action
tout seuls ou en petit groupe, avant de causer le plus de morts
possibles, dont la leur, qui seraient censées servir la cause
d'Allah contre les Infidèles, en référence à l’œuvre de guerre
du prophète Mahomet – saint homme de tous les musulmans, quoi
qu'on en dise. Certains parmi les dirigeants républicains ou
catholiques de gauche, nous déclament de grands discours
moralisateurs nous invitant à ne point faire d'amalgame entre
l'islam et un terrorisme islamique qui n'aurait rien à voir avec
lui, nous expliquant que la stratégie de l’État islamique
consisterait à vouloir instaurer une guerre civile ou une guerre de
religions en France pour nuire à la démocratie, un prétendu
bouclier d'après le président Hollande. Ainsi, quand la France est
frappée à de nombreuses reprises par la terreur musulmane, il est
impératif et urgent de traquer les islamophobes qui risqueraient de
miner une unité nationale républicaine fantasmée, tandis que les
apprentis terroristes courent toujours et que la justice complaisante, pour ne pas dire traîtresse, à la Christiane Taubira
est toujours en vigueur : c'est d'une logique imparable.
Le 14 juillet aurait
pourtant pu commencer à faire réfléchir certains de nos
moralisateurs républicains, tant cette journée renvoie à un
symbole fort pour l'histoire de leur mouvance et pour
l'établissement, à peine postérieure de quelques années, de la
première république. Je crains pourtant que la plupart n'ont pas vu
dans le choix de ce jour, pour commettre un attentat, autre chose
qu'une attaque contre la démocratie, la république, ou bien
peut-être la France de manière générale, incapables qu'ils sont
de penser la France autrement que sous le prisme démocrate et
révolutionnaire. Il est assez indubitable que le boucher de Nice
n'avait pas vu plus loin lui non plus, même si l’État islamique
hait autant la France des rois catholiques et des croisés de jadis,
que la république des athées et autres dhimmis d'aujourd'hui. Mais
l'analyse d'un événement, comme d'une œuvre littéraire par
exemple, n'appartient pas toujours à son auteur. Ainsi et pourtant,
si l'on s'interroge un instant, comment ne pas observer que le 14
juillet 1789 fut, en France monarchique, le début ou tout du moins
le déclencheur d'une période de Terreur instaurée par les
républicains contre un État royal affaibli par divers facteurs
économiques et la fronde insidieuse d'une partie de la noblesse,
sans parler de l'agitation d'une bourgeoisie aux dents longues et
prête à tout ? Quand bien même ce ne fut pas un ou quelques
hommes qui commirent un assassinat de masse, ce fut bien un acte
violent ayant fait couler le sang, orchestré par la secte
franc-maçonne et républicaine, et qui a divisé le pays jusqu'à
aujourd'hui encore par ses conséquences. On pourrait même aller
plus loin et poser que, malgré le temps passé et les divers avatars
de la république depuis ces deux-cents et quelques autres années (avec quelques entractes plus ou moins monarchiques),
la Terreur républicaine, devenue dogme d’État, récolte ce
qu'elle a semé, non seulement en ayant coupé la tête du Roi de
France qui était le rassembleur légitime de ses peuples, de par la
Tradition et la religion encore pleinement catholique, mais aussi en
promouvant dès l'origine un relativisme religieux et culturel que
l'on appelle la liberté de culte et de conscience.
La république, de par la
Révolution, est en effet née par le sang, la violence, la division,
le mépris de l’État de droit : la république est issue d'un
coup d’État, légalisé par une assemblée illégale ayant
instauré une souveraineté populaire de façade, au profit d'un club
de franc-maçons et de libres penseurs, contre la souveraineté
légale, celle du Roi, issue des siècles et des lois fondamentales
du royaume. Il me frappe alors, aujourd'hui, de lire le chef de
l’État François Hollande et son premier ministre Manuel Valls, en
appeler à l'unité nationale pour gagner la guerre contre les
terroristes, quand les « valeurs républicaines » qu'ils
s'acharnent à soutenir et à promouvoir contre tout bon sens, ont
été érigées en dogme quasiment religieux par cette même méthode
de terreur, de violence et de division. Faut-il vraiment s'étonner
de la polémique qui a eu lieu entre le maire de Nice Christian
Estrosi et le gouvernement à propos d'une sécurité mal assurée,
ou que les partis de droite osent critiquer le pouvoir exécutif de
gauche, que ce soit par la bouche d'un Alain Juppé, d'un Nicolas
Sarkozy ou d'une Marine Le Pen, chacun à leur manière ?
François Hollande ne devrait pas s'étonner qu'il existe dans cette
démocratie dont il soutient pourtant les valeurs, une opposition qui
s'impatiente de ses échecs patents ; il n'est de plus que le
président de la république, ou plutôt d'un parti qui a remporté
des élections, et non pas roi de France. En somme, il ne représente
que les personnes qui ont voté pour lui, d'autant plus en cette
période où la fonction présidentielle est décrédibilisée depuis
longtemps, au moins depuis que le souveraineté a commencé à être
abandonnée à l'Union européenne. Ainsi, le gouvernement n'est ni
en droit ni en mesure d'exiger l'unité nationale du pays au nom de
la morale ni de quelque chantage pratique et politique : non
seulement la république qu'il défend est née par la division et la
violence, mais également par la mise à mal de l'héritage français.
Seul le roi de France, qui n'était pas le chef d'un parti et qui
était garant de la culture française par son sacre catholique,
avait l'aura et l'autorité nécessaires pour rassembler les Français
en temps de difficulté. Un chef d’État républicain, un chef de
parti, médiocre au possible qui plus est, ne disposera jamais d'un
tel pouvoir moral, de l'auctoritas comme on disait jadis.
L'assassinat barbare,
mais pourtant méthodique (il a été mis à genoux pour être
égorgé, comme de nombreux chrétiens d'Orient l'ont été), du
prêtre Jacques Hamel, octogénaire martyrisé par deux musulmans,
permet de revenir sur ce rôle sacré qui était celui du roi de
France, et de souligner ce problème insoluble du relativisme
religieux qui est consubstantiel à la république, ainsi que
désormais, bien malheureusement, au haut clergé catholique qui a
été contaminé, politiquement, par les dogmes du libéralisme et de
la franc-maçonnerie, que l'on appelle alors doucereusement
œcuménisme (lequel ne devrait valoir que pour les autres cultes chrétiens, alors que l'on essaie de nous imposer un "club d'Abraham"). De même que pour le 14 juillet, initiateur de la
Terreur ayant atteint son point culminant en 1793-94 en France, il
est presque cocasse d'avoir vu se rassembler tous ces représentants
républicains à Notre-Dame de Paris, à la mémoire du père Hamel,
avec le cardinal André Vingt-Trois. Une réaction de François Fillon, peu
après la mort du « saint prêtre », comme l'a désigné
le pape François, m'a paru très éclairante : il a rappelé en
effet qu'à ses yeux, l'islam et le terrorisme étaient complètement
dissociés, et qu'il fallait que l'islam s'intègre dans la sphère
républicaine, comme la religion catholique avait dû le faire, à
travers un bras de fer de deux-cents ans. De fait, si l'avènement de
la république s'est fait dans le sang du roi et de la noblesse
encore fidèle à la France, il s'est également largement effectué
en versant celui des prêtres comme autant d'agneaux du Christ. Ce
n'est pas ici le lieu pour rappeler les conditions de l'établissement
de la Constitution civile du clergé imposée à Louis XVI, la lutte
secrète et héroïque des prêtres réfractaires, c'est-à-dire
ayant refusé de se soumettre à la république plutôt qu'au pape
(et donc au pouvoir spirituel, comme à l'époque où étaient
martyrisés les chrétiens qui refusaient de rendre un culte divin à
l'empereur romain), mais le fait est celui-ci : la religion
catholique a été mise à genoux par la république, par les armes,
de manière bien plus violente et méthodique que ne le furent jamais
les dragonnades de Louis XIV qu'elle se plaît pourtant à dénoncer
au sujet des protestants. La neutralisation de la religion catholique
d’État telle qu'elle existait sous la monarchie capétienne, était
impérative pour la république afin d'y substituer le dogme
républicain, que l'on invoque encore de nos jours comme une manière
de religion nihiliste dont les contre-valeurs sont d'abord
l'égalitarisme, le relativisme et avant tout l'athéisme, la laïcité
n'ayant jamais eu pour vocation d'instaurer un quelconque
vivre-ensemble, mais de mettre à mal la religion catholique qui
avait cimenté la culture des Français depuis Clovis et même avant
cela à la fin de l'Empire romain. C'était au roi de France, sacré
selon le rite catholique, d'incarner cette unité de la France, de sa
culture et de sa religion, alors que le vide culturel et religieux
d'aujourd'hui, ne renvoyant l'homme qu'à des questions sans réponse
et à des peurs primaires, ne fait que semer le chaos et le doute. Il
est de ce fait très grave que le haut clergé catholique souscrive à
la logique du relativisme religieux républicain et considère
l'islam à place égale avec le catholicisme en France, contribuant à
la perte des repères de ses fidèles comme des non-croyants. Comme
la république, l’Église d'aujourd'hui ne hiérarchise plus les
religions, ce qui laisse à penser qu'elle ne croit plus en son
message, comme si le Dieu des chrétiens et des musulmans était le
même, à quelques nuances rituelles et liturgiques près. Pourtant,
Dieu sait s'il y a plus que des divergences historiques entre le
catholicisme et l'islam, et que ce dernier ne peut se voir donner le
statut d'un cousin comme le christianisme orthodoxe.
La mort du prêtre
Jacques Hamel montre, comme en Orient, que les chrétiens de France
peuvent désormais être une cible privilégiée des soldats de
l'islam, non pas seulement en tant qu'ils sont français, mais en
tant qu'ils sont chrétiens. A cet égard, ce n'est pas l’État
islamique et sa méthode terroriste qui sont seulement en cause, mais
bien l'islam dont l'impératif de conquête est défini dans ses
gênes et par l'exemple de Mahomet le conquérant des terres
chrétiennes. La république, en ayant privé la France d'un roi
sacré et rassembleur, et de la hiérarchisation politique et
culturelle des religions selon notre tradition, a supprimé les
défenses immunitaires du pays depuis bien longtemps, et les
musulmans ont fini par s'engouffrer dans cette faille béante, en feignant de respecter un pacte démocratique incompatible avec leur dogme théocratique. La
république n'a aucune réponse à donner face à ce défi,
puisqu'elle est athée par nature et anti-catholique par naissance.
Les catholiques de gauche n'ont pas plus de réponse à donner,
puisqu'ils refusent de confronter l'islam théologiquement et avec
honnêteté. Pire encore, ils demandent aux Français catholiques
encore conscients de leur héritage, de pactiser avec l'ennemi, qu'il
soit républicain ou musulman, et de fermer les yeux, un peu comme le
pape François, récemment, a demandé aux Arméniens de ne plus
penser au génocide perpétré à leur encontre par la Turquie. Les
musulmans, eux, temporisent, se disant prêts à collaborer contre
les radicaux, mais poussant des cris d'orfraie dès que l'on en
désigne précisément – comme François Bayrou a tenté de le
faire tout récemment. Du reste, tous ces gens-là ne comprennent pas
que l'amélioration de la situation ne passera ni par un élan
sécuritaire, ni par la promotion des « valeurs républicaines »
qui sont au contraire la source du problème ; c'est ainsi que
Marion Maréchal Le Pen se fourvoie fort en voulant rejoindre une
réserve militaire qui aura pour mission de soutenir les partisans de
l'islamisation et de la soumission. En vérité, le retour à la
France ne peut se faire que de manière culturelle, religieuse et
méta-politique, en dehors des institutions existantes coupables de
trahison : il faut que de plus en plus de Français trouvent en
eux-mêmes le courage, l'intelligence et la sagesse de renouer le fil
de l'histoire qui a fait la gloire et le rayonnement de notre pays,
son unité également. Il faut avoir le courage de proclamer, comme
catholiques, que non, ce n'est pas la laïcité qui doit être
première en terre de France, mais le catholicisme, celui-là même
qui distingue les pouvoirs temporel et spirituel depuis le moyen-âge,
mais qui irrigue tout notre territoire de ses églises et de sa
sagesse. Il faut avoir le courage de renouveler notre fidélité aux
Capétiens, dont est issu aujourd'hui le duc d'Anjou Louis de
Bourbon, Louis XX, l'aîné de la lignée, afin qu'existe au-dessus
de tout ce chaos et ce relativisme installés depuis le coup d’État
républicain de 1789, un véritable rassembleur au nom de notre
souveraineté, de notre culture et de nos traditions.
Que vive le roi par le trône et l'autel !
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