Madame, Mademoiselle, Monsieur, mes chers compatriotes,
Le monde politique s'est saisi d'un
sujet remettant en cause l'institution universelle et intemporelle
qu'est la Famille, ce qui constitue une menace aux fondements mêmes de
notre société. L'humanité toute entière et, en particulier, notre
histoire commune, celle de la France, s'est bâtie sur le seul socle
familial. Mille ans de notre histoire reposent sur une famille dont je
suis l'héritier, le fils aîné, et que j'ai l'immense charge de
représenter auprès de vous.
Or, certains souhaitent que
l'institution du mariage, sur laquelle repose toute la structure
familiale, soit banalisée au point de l'étendre aux personnes du même
sexe et, par voie de conséquence, de permettre l'adoption et donc la
filiation d'enfants résultant de cette union.
De tous temps, l'homme et la femme se
sont unis, naturellement, pour concevoir et élever des enfants. Que
serions-nous si nos parents, nos aïeux n'avaient pas suivi ce processus
naturel, institutionnalisé et sacralisé ensuite par le mariage chrétien ?
Comment accepter d'établir un droit à l'enfant au risque d'aller à
l'encontre des droits de l'enfant ?
Nos hommes politiques ne peuvent prendre
la responsabilité de redéfinir les lois immémoriales de la nature
humaine. Certes, nous devons nous adapter continuellement aux évolutions
de notre société mais certains principes immuables tels que l'union
d'un homme et d'une femme pour fonder une famille et éduquer des enfants
ne peuvent être remis en cause.
Nous avons le devoir de nous manifester
auprès des responsables politiques qui souhaitent traiter ces questions
d'une extrême gravité pour leur faire part de nos réflexions et de nos
craintes. Il n'est nullement question de stigmatiser la communauté
homosexuelle, dont je sais qu'elle est loin d'être unanime sur la
question du mariage pour des personnes de même sexe, de l'adoption des
enfants par ces derniers et de leur filiation. Il faut, au contraire,
l'écouter tout en s'assurant que la cellule familiale n'est pas menacée.
Je refuse que cette discussion soit traitée sous un angle politicien ou
idéologique. La défense de l'institution du mariage entre un homme et
une femme est un sujet de civilisation que la France doit aborder sans
passion.
La vision de mes aïeux, et notamment
celle d'Hugues Capet, de Saint Louis, d'Henri IV ou encore de Louis XIV,
était de construire, dans l'intérêt de tous, une Nation française qui
rayonnerait pendant des siècles. Elle ne s'arrêtait pas aux intérêts
particuliers susceptibles de compromettre ses valeurs fondatrices. Mon
regretté père, le prince Alphonse, dans la lignée duquel je m'inscris,
disait qu'"il ne saurait y avoir dans quelque société que ce soit de
permanence et de continuité sans le respect des droits fondamentaux de
la Famille qui est la cellule de base de toute société constituée selon
l'ordre naturel et chrétien. Il appartient à chacun d'y réfléchir.
Puisse la miséricorde divine pourvoir à cette utile méditation pour que
chacun se reprenne à espérer. ".
J'appelle donc aujourd'hui, hors de
toute position politique partisane, tous les Français à défendre les
valeurs si chèrement défendues pendant des siècles par nos aînés et à
faire connaître leur soutien aux défenseurs de la Famille et des droits
de l'enfant. Il en va de notre avenir. Les Français doivent montrer
l'exemple aux autres nations.
Paris, le 8 janvier 2013.
Louis, duc d'Anjou
Source : Institut duc d'Anjou
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