CULANT (Louis, baron DE), seigneur de Châteauneuf, amiral de France sous Charles VII, était issu d'une des plus anciennes familles du Berry, alliée aux Bourbons, aux Châtillons, aux Gamaches, aux Sully, etc., et qui remonte à Jobert, sire de Culant, vers l'année 1122 (voy. La Thaumassière, Histoire de Berry). Il fut longtemps prisonnier en Turquie, et fit construire au château de Culant, situé sur une haute montagne à dix lieues de Bourges, une tour sur le modèle de celle où il avait été détenu. Il était capitaine général des frontières du Lyonnais, du Mâconnais et du Charolais, lorsqu'il fut nommé (1417) bailli de Melun, charge alors très importante, et amiral de France en 1422. Il se signala au siège d'Orléans avec Dunois, Xaintrailles et La Hire, força plusieurs fois les quartiers de l'armée anglaise, introduisit des convois, et, après le combat sanglant de Rouvray-Saint-Denis, se jeta lui-même dans la place, et contribua beaucoup à la délivrer. Il était de tous les braves de ce temps celui dont Jeanne d'Arc faisait le plus de cas, et les historiens parlent des prodiges de sa valeur. La même année, il fut chargé, avec les maréchaux de Boussac et de Rais, de porter la sainte ampoule au sacre de Charles VII. L'année suivante, adjoint avec Chabannes à Charles de Bourbon, comte de Clermont, il veilla à la défense des pays nouvellement reconquis. Il mourut sans enfants en 1444.
Biographie universelle de Michaud
Château de Culan |
C'est vers 1370 que naît Louis de Culan, une des figures les plus étonnantes de cette période troublée. La carrière militaire de Louis de Culan l'emmènera très loin de son Berry natal. En 1395, il guerroie aux côtés de Jean, fils du duc de Bourgogne, dans la croisade contre le sultan Bayazid Ier. Capturé par les Turcs à la bataille de Nicopolis, dans l'actuelle Bulgarie, il reste neuf mois captif. En 1399, il repart combattre les Turcs qui menacent Constantinople et la Terre sainte. Cette expédition dure plusieurs années. Louis de Culan s'y illustre pendant le siège de Tripoli, où son armée parvient à repousser les forces turques, pourtant sept fois plus nombreuses. Par une cruelle ironie du destin, Culan est capturé par les Vénitiens sur la route du retour, et ce n'est qu'en 1410 qu'il revient en France, où il se met à la disposition du roi.
Il survit par miracle au désastre d'Azincourt, le 25 octobre 1415, où la fine fleur de la chevalerie française est massacrée par l'armée anglaise. En 1420, Louis hérite de la baronnie de Culan de sa cousine Éléonore. Fidèle au dauphin, le futur Charles VII, Louis de Culan participe alors activement à la reconquête du royaume contre les Anglais, ce qui lui vaut le titre d'amiral de France. En 1429, il est aux côtés de Jeanne d'Arc lors de la prise d'Orléans. Après ces exploits, Louis de Culan met un terme à son existence aventureuse et se retire dans son château des bords de l'Arnon, dont l'austérité s'accorde avec son tempérament guerrier. Vers 1440, il complète la défense en érigeant un puissant châtelet d'entrée, aujourd'hui disparu.
Châteaux et manoirs du Berry, Éditions Atlas, p. 91-92
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire