En cette ère de politiquement correct et de totalitarisme mental où la religion républicaine écrase et tente de s'approprier toute pensée déviante au moyen de vagues et de tourbillons médiatiques hystériques, on trouve le moyen d'instrumentaliser tous les sujets et de leur faire prendre des proportions délirantes dès lors qu'il s'agit de s'en prendre à la tradition et donc, en France, à l'Eglise catholique : dernier sujet en date, qui était un "classique" sous Jean-Paul II également, le préservatif.
Il suffit que Sa Sainteté Benoît XVI et donc l'Église catholique à travers lui exprime la simple vérité que le préservatif n'est pas le meilleur moyen pour lutter contre le sida, en Afrique ou ailleurs, pour qu'on le qualifie d'irresponsable voire d'assassin et de complice des ravages de cette maladie pour les plus hystériques. Or, si on est sérieux ne serait-ce qu'un seul instant et qu'on abandonne la démagogie gauchiste et libertaire de bas étage, il n'est pas difficile de constater que le préservatif n'est pas une fin en soi et qu'il est absolument inutile de plaquer de l'idéologie sur cet objet - sauf, évidemment, quand on est comme chez les gens de gauche et les libéraux directement intéressé politiquement par le lynchage de l'Église et des divers avatars de la tradition.
En effet, le but ultime pour ces derniers est-il de porter des préservatifs et d'avoir des relations sexuelles nombreuses à toute force, ou bien de ne pas attraper le sida ? A écouter les détracteurs du Souverain Pontife, je me pose la question, car il n'est pas possible de superposer nécessairement de bonne foi (dans les deux sens) ces deux objectifs. Prétendre que l'Église serait coupable parce qu'elle rappelle, d'après l'idéal moral qu'elle a pour mission d'annoncer conformément aux Commandements de Notre Seigneur mais aussi d'après le bon sens le plus élémentaire (car la vérité catholique, c'est la foi et la raison), qu'il est juste et bon de n'avoir des relations sexuelles que dans le cadre du mariage et de s'abstenir en dehors de cette institution, est une abomination. C'est comme si l'on disait à un soldat que l'on enverrait au front, qu'il aurait plus de chance d'échapper au feu de l'ennemi en se trouvant au front, en première ligne, protégé par un gilet pare-balles, qu'en restant derrière les lignes et sans ce même gilet. Dans le cas du sida, c'est la même chose : c'est en évitant une vie sexuelle déréglée et immorale qu'on a le plus de chances de ne pas l'attraper, et non pas en la pratiquant avec une protection qui est faillible ; car oui, le préservatif n'est pas infaillible et n'est qu'un pis-aller. L'Église catholique à travers Benoît XVI est donc la plus responsable quand elle affirme que l'amour dans le seul mariage est le meilleur moyen de lutter contre le sida, et que le préservatif n'est pas la solution ni un but en soi.
Évidemment, on aura bien compris, comme l'ont exprimé quelques trop rares voix françaises, religieuses et laïques, qu'il s'agit là encore d'une occasion de se venger bassement, facilement et sans débat intellectuel, d'un pape jugé par trop réactionnaire (terme qui n'a aucun sens au regard de l'Église qui représente une religion avec un dogme, pas une démocratie, et qui n'a donc ni gauche ni droite mais une vérité et une tradition), et qui est systématiquement épié par les médias, de façon très nette en France. Depuis ses propos sur le problème des rapports entre l'islam et la raison, plus encore depuis la levée de l'excommunication contre les évêques traditionalistes de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, Benoît XVI est littéralement craint par nos élites politiques et médiatiques parce qu'il se fait aujourd'hui la voix la plus subversive du monde occidental, conformément à la mission de l'Église qui est d'amener l'homme vers le Seigneur et le Bien en dérangeant ses mauvaises habitudes - combat qui sera de toute éternité, jusqu'au Jugement dernier. Et ce n'est rien de dire qu'il gêne les mauvaises habitudes de ce système, comme jadis Jean-Paul II l'a fait pour le bloc communiste de l'est : il gêne, il dérange parce qu'il est, comme tous les catholiques traditionnels, le reliquat d'un monde où la Vérité et le Bien comptaient encore, parce que l'Église a un fonctionnement monarchique où ce n'est pas la base qui définit les dogmes mais le Souverain Pontife et ses conseils en accord avec la tradition - comme jadis en France le pouvoir souverain était au roi qui gouvernait selon les lois fondamentales du royaume. Point de relativisme libéral, point de nécessité de calquer son discours sur un besoin électoraliste : le pape est celui qui guide le troupeau des fidèles vers le Seigneur et le salut de leurs âmes.
On comprend donc bien pourquoi, que ce soit pour le sujet du préservatif ou pour un autre (comme les Juifs servent d'alibi à la gauche "antiraciste" depuis des décennies), nos "élites" françaises, même quand elles se disent encore catholiques, ne digèrent pas le fait que Benoît XVI ne se soumette pas (comme elles !) à la rumeur du monde, à l'éphémère baromètre de l'opinion, aux bas instincts arrivistes et électoralistes, etc. Bref, qu'il ose encore dans cette mondialisation relativiste et consumériste où les droits de l'homme ont remplacé Dieu, proclamer la Vérité du Christ, œuvrer pour le Bien commun, soit pour le salut des âmes dans le domaine religieux ! Ces "élites" sont en train de se demander jusqu'où Benoît XVI est capable d'aller sur cette voie : oser mettre en doute la rationalité de l'islam, renouer avec les traditionalistes, et puis quelle suite, pourquoi ne pas, tant qu'on y est, dénoncer les contre-valeurs nihilistes qui sont à la base de la Révolution française et qui se sont exportées dans le monde entier pour son malheur (lire dans ce sens cette critique de l'idéologie du progrès) ? De cela beaucoup de nos hommes politiques ont peur, particulièrement ceux qui se disent catholiques, parce qu'ils savent très bien, malgré le fait qu'on dise de Benoît XVI qu'il est réactionnaire, qu'il est loin d'avoir déployé toute la force subversive de l'Eglise catholique telle qu'elle était avant la Révolution et jusqu'au XIXe siècle et qu'il reste dans une position encore diplomatique (avoir pu supporter le discours néo-bonapartiste et relativiste sur les religions de Nicolas Sarkozy lors de son voyage en France est une marque de profonde humilité, grande vertu chrétienne s'il en est).
La peur de ces hommes est qu'on leur demande un jour de choisir entre leur foi et la république en ce qu'elle a d'incompatible avec la première, parce qu'ils savent qu'ils ont déjà depuis longtemps choisi la seconde et qu'ils sont de fait excommuniés, en s'associant à la destruction de la cellule sociale de base qu'est la famille, à la promotion de l'avortement, à l'installation de l'islam en France, et j'en passe car on ne peut résumer deux siècles en quelques lignes. Ainsi, quand Alain Juppé ose, lui qui n'est en rien théologien, comme tous ses amis des médias, déclarer publiquement que "ce" pape (formulation ô combien méprisante !) commence à poser un problème, il ne croit pas si bien dire (mais c'est pour lui qu'est le problème), et il n'est pas la peine de se dire encore catholique comme Nadine Morano, secrétaire d'État à l'anti-famille, quand elle se dit choquée par le pape parce qu'il défend les valeurs que l'Église a toujours défendues. Comme je l'ai déjà rappelé, l'Église n'est pas une démocratie, le dogme catholique n'est pas une invention intellectuelle de l'homme, et les Révélations de Dieu et de Son fils Jésus Christ n'ont pas vocation à être décidées par une base, révoltée et schismatique en puissance qui plus est. Car la vérité est que ces catholiques qui se permettent de critiquer à tout va le pape, comme une partie du clergé français qui met en œuvre un néo-gallicanisme progressiste anti-papiste, jouent le jeu dangereux d'une attitude schismatique au cœur même de l'Église qui sent le protestantisme, pour ne pas dire pire. Si ces gens ne veulent plus assumer le fait que l'Église a pour mission de perpétuer une tradition conformément aux Commandements de Dieu et à l'enseignement du Christ pour le salut des âmes, et que cela n'a rien à voir et ne peut être soumis à la mondanité qu'est le relativisme de la démocratie et de l'opinion, eh bien qu'ils en tirent les conséquences : qu'ils quittent l'Église et arrêtent de se proclamer catholiques.
1 commentaires:
Quel merveilleux article vous nous avez écrit là, Mickaelus !
La "religion républicaine" a, depuis le 14 août 2009, un nom : l'athécratie n.f. Dictature de l'athéisme, néologisme que j'ai inventé car il m'a paru utile de donner un nom à la véritable nature de la république française, et d'inventer l'antonyme du mot "théocratie".
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