C'est hier que s'est jouée une farce sinistre à Versailles, ce château de la gloire de Louis XIV, l'un des plus grands rois de cette douce France dont il a porté la puissance à son apogée. Il y aurait déjà matière à gloser sur le choix d'un tel endroit : des gens de gauche et autres héritiers de la Révolution pourraient penser que cela, finalement, symbolise bien la continuité d'une élite qui n'écoute pas le peuple, alors que le royaliste que je suis y vois forcément un blasphème, une profanation. Quand le roi de France incarnait son pays sans qu'il lui soit aucunement possible d'en brader l'indépendance - ni même d'en avoir l'idée -, les élites actuelles viennent d'accomplir un acte de tyrannie inouï, un acte dont aucun roi n'eût jamais possédé la puissance, en poussant plus avant la dépendance du pays.
Cependant, ne soyons pas dupes et avouons que la farce n'a pas été que du côté des élites traîtresses ; elle a aussi été du côté des souverainistes républicains, qui déplorent avec cette révision de la constitution française la mise à mal de la démocratie et de leur république. Certes, il est bien évident que je ne goûte guère le cynisme de ces élites républicaines qui prétendent représenter un peuple français qui a déjà dit non par le référendum du 29 mai 2005, mais cela ne doit pas empêcher d'avoir quelques lumières historiques qui doivent faire dépasser le contexte actuel du droit français ou plutôt républicain.
Car si l'on se plonge dans l'histoire de notre pays avec bonne foi, on ne manquera pas de remarquer que cette république dont certains déplorent la perte prochaine dans le magma européen est précisément la responsable de cette perte progressive de l'indépendance de la France. Ainsi, dès l'explosion qu'a constitué la Révolution française, la première république proclamée à la chute de la royauté, et donc du principe même de souveraineté que constituait le souverain déchu, baigne dans un messianisme révolutionnaire qui bouleverse l'ordre européen et poursuit le but de répandre une idéologie qualifiée de libératrice. Libératrice, elle l'a été au point d'être nihiliste : le messianisme révolutionnaire, élan du républicanisme, est un mouvement abstrait de contestation de toute tradition et de toute légitimité, et constitue par là l'anti-patriotisme complet. Napoléon, dont on dit parfois qu'il a fixé la Révolution française, continuera sur cette voie en installant certains de ses frères sur des trônes d'Europe, avec la mission de répandre les valeurs de la Révolution, de gré ou de force - on en verra le beau résultat en Espagne, qui opposera une belle résistance à cette première Europe politique révolutionnaire que l'Empereur n'aura pas la force d'achever.
Dès lors qu'on a compris cela, il est bien vain de pleurer la perte du responsable de ses maux : la république d'aujourd'hui ne fait qu'accomplir ce qui lui est consubstantiel dès l'origine. Elle ne disparaît pas, loin s'en faut, elle s'amplifie, elle s'accomplit dans cette grande Europe jacobine qui est l'expression la plus achevée qui fut jamais de la Révolution française, révolution qui a initié la démocratie de façade et le terrorisme idéologique. C'est la contamination progressive des pays de l'Europe par les valeurs révolutionnaires initiées par la France, c'est la destruction de l'ordre ancien des monarchies - quand bien même certaines survivent bien diminuées - qui ont rendu possible ce monstre politique. Le fameux "plan B" des souverainistes ne saurait consister en la défense d'une république patriote qui n'est qu'un non-sens, comme vouloir défendre la France avec un drapeau bleu blanc rouge et en chantant la Marseillaise l'est aussi. Le plan B ne peut être que le retour à la véritable tradition de la France, soit la restauration d'un roi légitime, aîné des Capétiens, sacré à Reims et qui n'accepte au-dessus de sa souveraineté que celle de Dieu.
Hier, la république a magnifié ses fondamentaux hypocrites. Comme Louis XVI, incarnation de la souveraineté légitime de la France, a été condamné jadis pour trahison envers la nation, quand il était justement le dernier rempart pour éviter la guerre comme le démantèlement de la nation par le relativisme républicain, la république a signifié à Versailles à qui en doutait encore qu'elle n'avait rien à faire de la France, de son peuple, de sa tradition, et que son ambition était universelle et nihiliste : la boucle est bouclée.
Cependant, ne soyons pas dupes et avouons que la farce n'a pas été que du côté des élites traîtresses ; elle a aussi été du côté des souverainistes républicains, qui déplorent avec cette révision de la constitution française la mise à mal de la démocratie et de leur république. Certes, il est bien évident que je ne goûte guère le cynisme de ces élites républicaines qui prétendent représenter un peuple français qui a déjà dit non par le référendum du 29 mai 2005, mais cela ne doit pas empêcher d'avoir quelques lumières historiques qui doivent faire dépasser le contexte actuel du droit français ou plutôt républicain.
Car si l'on se plonge dans l'histoire de notre pays avec bonne foi, on ne manquera pas de remarquer que cette république dont certains déplorent la perte prochaine dans le magma européen est précisément la responsable de cette perte progressive de l'indépendance de la France. Ainsi, dès l'explosion qu'a constitué la Révolution française, la première république proclamée à la chute de la royauté, et donc du principe même de souveraineté que constituait le souverain déchu, baigne dans un messianisme révolutionnaire qui bouleverse l'ordre européen et poursuit le but de répandre une idéologie qualifiée de libératrice. Libératrice, elle l'a été au point d'être nihiliste : le messianisme révolutionnaire, élan du républicanisme, est un mouvement abstrait de contestation de toute tradition et de toute légitimité, et constitue par là l'anti-patriotisme complet. Napoléon, dont on dit parfois qu'il a fixé la Révolution française, continuera sur cette voie en installant certains de ses frères sur des trônes d'Europe, avec la mission de répandre les valeurs de la Révolution, de gré ou de force - on en verra le beau résultat en Espagne, qui opposera une belle résistance à cette première Europe politique révolutionnaire que l'Empereur n'aura pas la force d'achever.
Dès lors qu'on a compris cela, il est bien vain de pleurer la perte du responsable de ses maux : la république d'aujourd'hui ne fait qu'accomplir ce qui lui est consubstantiel dès l'origine. Elle ne disparaît pas, loin s'en faut, elle s'amplifie, elle s'accomplit dans cette grande Europe jacobine qui est l'expression la plus achevée qui fut jamais de la Révolution française, révolution qui a initié la démocratie de façade et le terrorisme idéologique. C'est la contamination progressive des pays de l'Europe par les valeurs révolutionnaires initiées par la France, c'est la destruction de l'ordre ancien des monarchies - quand bien même certaines survivent bien diminuées - qui ont rendu possible ce monstre politique. Le fameux "plan B" des souverainistes ne saurait consister en la défense d'une république patriote qui n'est qu'un non-sens, comme vouloir défendre la France avec un drapeau bleu blanc rouge et en chantant la Marseillaise l'est aussi. Le plan B ne peut être que le retour à la véritable tradition de la France, soit la restauration d'un roi légitime, aîné des Capétiens, sacré à Reims et qui n'accepte au-dessus de sa souveraineté que celle de Dieu.
Hier, la république a magnifié ses fondamentaux hypocrites. Comme Louis XVI, incarnation de la souveraineté légitime de la France, a été condamné jadis pour trahison envers la nation, quand il était justement le dernier rempart pour éviter la guerre comme le démantèlement de la nation par le relativisme républicain, la république a signifié à Versailles à qui en doutait encore qu'elle n'avait rien à faire de la France, de son peuple, de sa tradition, et que son ambition était universelle et nihiliste : la boucle est bouclée.
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