jeudi 3 mai 2007 | By: Mickaelus

Le débat Royal - Sarkozy

Je ne pensais pas regarder ce débat télévisé dont j'appréhendais, avec raison d'ailleurs, la médiocrité et l'effet sur mes nerfs, mais je me suis, finalement, laissé entraîner par l'enthousiasme de quelques proches, friands de ce genre d'exercice un peu comme les Romains d'antan pouvaient l'être des jeux du cirque. Ce n'est effectivement pas un hasard si un régime - la République - né dans le sang ne fait envisager la construction politique que par des confrontations malsaines au sein de cette guerre civile à blanc permanente que constituent le suffrage universel et la course aux places.

Je n'ai ainsi pas été déçu à cet égard en visionnant un débat peu intéressant au niveau des idées - puisque cela ressemblait plus à une confrontation entre deux premiers ministres potentiels qu'à autre chose -, mais en même temps très révélateur sur la nature humaine telle qu'elle peut être exacerbée dans ce contexte du pouvoir républicain nécessairement hautement concurrentiel et nullement apaisé ni serein.

Cela est particulièrement vrai pour la gauche dont la haine pour la droite - droite qui si elle est aujourd'hui grandement défigurée, altérée et amoindrie a une origine orléaniste très lointaine - est consubstantielle a sa volonté destructrice de la France et même, aujourd'hui, des ruines qu'il en reste, de tout ce qui peut la rappeler au souvenir des Français ou de ceux qu'il conviendrait d'appeler leurs héritiers déracinés. Cette gauche mortifère avait lors de ce débat un visage, celui de Marie-Ségolène Royal, véritable Robespierre en jupons. Cette femme a montré hier soir la hauteur, le mépris, le dédain, la fourberie, la tyrannie, dont une femme de gauche autoritaire est capable. Le ton de Marie-Ségolène Royal, face à un Nicolas Sarkozy dont toute l'ambition était de faire montre de sang froid, a alterné entre celui d'une maîtresse d'école autoritaire à la voix chuintante, celui d'une mégère acariâtre ou bien encore d'une harpie hystérique, notamment lors de sa perte de contrôle ou plutôt de sa crise de nerfs lors de l'évocation des handicapés, essayant de se faire valoir en profitant d'une catégorie de personnes qui ne lui ont rien demandé - en matière de cynisme, on ne peut guère trouver mieux ! Cette personne qui ne jure que par les partenaires sociaux pour se dédouaner de toute prise de position qui la gênerait ou par les jurys populaires - on se croirait revenu au temps des sans-culottes - m'est apparue comme extrêmement incapable et dangereuse à la fois. Imagine-t-on un seul instant un président pour la France qui ait aussi peu de sang froid ? Si Mme Royal se croit autorisée à des coups de sang à l'occasion de tout désagrément, croit-on qu'elle soit capable de mener une politique étrangère sereine ? A la vérité, je craindrais presque qu'à la manière des sultans d'antan elle se fasse apporter sur un plateau la tête de quelque patron qui l'aurait fâchée. Il faut encore parler de fourberie quand Mme Royal s'attache à piéger M. Sarkozy sur des chiffres à propos du nucléaire, qu'elle maîtrise encore moins que celui, ou bien encore de cet esprit brouillon qui lui a fait commettre une myriade de hors-sujets et d'interruptions discourtoises.

Evidemment il ne s'agit pas d'oublier que ce débat n'a pas fait mention une seule fois des questions de mœurs, très peu des questions de politique étrangère, ou bien encore que M. Sarkozy appartient à une droite qui n'ose pas s'affirmer et qui néglige l'affirmation de la France au profit de ce qu'il appelle lui-même de ses vœux lors du débat, l'Europe politique. Mais si on observe la chose au niveau humain, force est de constater qu'il est impossible de souhaiter voir et tout simplement vivre la présidence de la reine des sans-culottes, d'un Robespierre en jupons. Si le vote blanc était le seul mot d'ordre à donner par les partis de la vraie droite, on peut comprendre ses militants et sympathisants qui, malgré tout, voudront faire leur possible pour empêcher la gauche dépensière, ennemie du travail, démagogique, haineuse et tyrannique de revenir au pouvoir.