Si les résultats du candidat et président du Mouvement Pour la France ne se sont pas montrés à la hauteur des espérances de ses militants et de ses sympathisants, on pouvait néanmoins se targuer d'avoir conservé honneur et dignité au soir de cette lourde défaite. Ainsi, Philippe de Villiers avait déclaré :
Je me suis personnellement réjoui de cette déclaration qui démontrait enfin à tous les corbeaux de mauvais augure que Philippe de Villiers n'allait pas trahir son camp et ses convictions en faveur de l'européiste et du communautariste Nicolas Sarkozy. Quelle ne fut donc pas ma surprise quand je pris connaissance du communiqué suivant, du même Philippe de Villiers :
Or, comme il nous y invitait lui-même à la fin de sa déclaration au soir du premier tour, je n'ai pas oublié le message adressé aux Français et à ses électeurs, un message d'honneur et de volonté pour la suite du combat pour la France. Comment ne pas alors crier à la trahison quand, après avoir martelé pendant des mois, après la droitisation du MPF, que pas une voix n'irait à l'UMPS, Villiers est repris par ses vieux démons et s'abandonne à une logique gauche-droite complètement périmée dès lors qu'il s'agit du salut et de la souveraineté de la France ? Où est le Villiers qui nous invitait à ne plus croire du tout en Sarkozy, où est celui qui prédisait que ces élections présidentielles de 2007 seraient le second tour du référendum sur la constitution européenne ? La seule voie honorable résidait dans la première posture de Villiers, et j'ajoute qu'il fallait dénoncer le vote des Français en faveur des trois candidats européistes et encourager clairement au vote blanc, comme le fait Paul-Marie Coûteaux, contre la soumission de la France à Bruxelles que vont chercher à obtenir Sarkozy et Royal. Quand le pouvoir n'est plus en France, que le président de la république n'est plus qu'un pantin dans les mains de la Commission européenne, à quoi bon s'acharner à différencier deux candidats plus ou moins de gauche de toute façon ? Ce ralliement inattendu de Philippe de Villiers est injustifiable, d'autant que Sarkozy, peu soucieux d'un peu plus des 2 % de voix du MPF, tourne ses regards vers l'UDF, parle déjà de pôles de gauche et du centre pour son éventuelle future majorité présidentielle.
Villiers, tout en reniant son attitude digne au soir des résultats du premier tour, prend le risque de s'aliéner tous ceux qui avaient rejoint le MPF après sa droitisation de 2005 ; cela était hautement perceptible sur le forum France-Espoir hier soir, alors que les modérateurs, submergés, fermaient plusieurs rubriques d'un forum empli par de justes récriminations. Le Mouvement Pour la France s'est ainsi bel et bien sabordé, illustrant encore combien sous une république, la logique des partis ne mène qu'aux accords infâmants et à la corruption.
"[...] Ce soir je veux prendre date pour notre avenir commun ; je veux que chaque Français entende le propos que je vais tenir et qui est inspiré par le seul souci de la France et le respect de mes compatriotes. Le renouveau de notre pays passe par trois urgences absolues :
- La reconquête de nos pouvoirs perdus pour que le peuple français retrouve la maîtrise de son territoire, c'est-à-dire de sa sécurité, de ses protections c'est-à-dire de son outil de travail, de ses lois c'est-à-dire de son destin : l'européisme est une idéologie mortelle, une voie sans issue.
- La deuxième urgence absolue c'est le renouveau de nos repères civiques et moraux pour que la société française soit à nouveau tournée vers la vie, vers la famille, vers l'esprit d'entreprise et non plus vers l'avortement de masse, l'eugénisme, l'euthanasie, et le socialisme et le laxisme.
- La troisième urgence absolue c'est d'affirmer l'autorité de l'Etat face au communautarisme.
[...] Je ne suis pas propriétaire de mes voix ; les Français sont libres et je m'en tiendrai à cette déclaration ce soir qui tend comme je l'ai fait dans ma campagne de se situer à la hauteur des enjeux parce que notre pays aujourd'hui est menacé dans sa vitalité, son identité et sa souveraineté. [...] A tous les Français je dis : souvenez-vous de ce que je vous dis ce soir. [...] Je veux respecter ceux qui ont choisi de me soutenir et de soutenir les idées que je représente."
Je me suis personnellement réjoui de cette déclaration qui démontrait enfin à tous les corbeaux de mauvais augure que Philippe de Villiers n'allait pas trahir son camp et ses convictions en faveur de l'européiste et du communautariste Nicolas Sarkozy. Quelle ne fut donc pas ma surprise quand je pris connaissance du communiqué suivant, du même Philippe de Villiers :
"J’ai défini, au soir du premier tour, les trois grandes urgences pour le renouveau de la France : le rétablissement de la souveraineté populaire, l’affirmation des valeurs civiques, et le renforcement de l’autorité de l’Etat contre le communautarisme.
J’ai entendu aujourd’hui la neutralité stratégique et politicienne de François Bayrou qui sonne comme une offre de services à la candidate socialiste.
Pour ce qui me concerne, je ne ferai pas la politique du pire car je refuse depuis toujours les alliances électorales contre-nature et parce que je me suis toujours opposé à la gauche et à l’extrême gauche.
Malgré les différences évidentes qui existent avec le programme du Président de l’UMP, je ne peux pas souhaiter pour la France cinq nouvelles années du socialisme le plus archaïque qui auraient pour conséquence certaine, par exemple, l’extension des 35 heures à toutes les entreprises, la régularisation massive de tous les sans-papiers ou encore l’adoption d’enfants par les couples homosexuels.
Dans ce nouveau contexte et fidèle à mes convictions, j’invite les Français à faire le choix de la droite et de Nicolas Sarkozy pour barrer la route à la gauche.
Le MPF entend dès les élections législatives prochaines incarner la droite patriotique de gouvernement, c’est-à-dire, une droite décomplexée, courageuse et vigilante capable d’inspirer au futur gouvernement les vraies réformes dont la France a besoin."
Or, comme il nous y invitait lui-même à la fin de sa déclaration au soir du premier tour, je n'ai pas oublié le message adressé aux Français et à ses électeurs, un message d'honneur et de volonté pour la suite du combat pour la France. Comment ne pas alors crier à la trahison quand, après avoir martelé pendant des mois, après la droitisation du MPF, que pas une voix n'irait à l'UMPS, Villiers est repris par ses vieux démons et s'abandonne à une logique gauche-droite complètement périmée dès lors qu'il s'agit du salut et de la souveraineté de la France ? Où est le Villiers qui nous invitait à ne plus croire du tout en Sarkozy, où est celui qui prédisait que ces élections présidentielles de 2007 seraient le second tour du référendum sur la constitution européenne ? La seule voie honorable résidait dans la première posture de Villiers, et j'ajoute qu'il fallait dénoncer le vote des Français en faveur des trois candidats européistes et encourager clairement au vote blanc, comme le fait Paul-Marie Coûteaux, contre la soumission de la France à Bruxelles que vont chercher à obtenir Sarkozy et Royal. Quand le pouvoir n'est plus en France, que le président de la république n'est plus qu'un pantin dans les mains de la Commission européenne, à quoi bon s'acharner à différencier deux candidats plus ou moins de gauche de toute façon ? Ce ralliement inattendu de Philippe de Villiers est injustifiable, d'autant que Sarkozy, peu soucieux d'un peu plus des 2 % de voix du MPF, tourne ses regards vers l'UDF, parle déjà de pôles de gauche et du centre pour son éventuelle future majorité présidentielle.
Villiers, tout en reniant son attitude digne au soir des résultats du premier tour, prend le risque de s'aliéner tous ceux qui avaient rejoint le MPF après sa droitisation de 2005 ; cela était hautement perceptible sur le forum France-Espoir hier soir, alors que les modérateurs, submergés, fermaient plusieurs rubriques d'un forum empli par de justes récriminations. Le Mouvement Pour la France s'est ainsi bel et bien sabordé, illustrant encore combien sous une république, la logique des partis ne mène qu'aux accords infâmants et à la corruption.
2 commentaires:
Bonjour. Sale temps paur la France n'est-ce pas ?
Connaissant un peu mes idées, vous allez sans doute trouver cela curieux, mais Philippe de Villiers m'a encore déçu. Même si j'étais loin de partager toutes ses idées politiques, il est évident que ce ralliement sonne comme un véritable déffrocage : défendre la souveraineté nationale, l'unité de la République (ou de la Nation, si vous préférez), et les valeurs morales, et appeller à voter pour le seul qui veut faire passer un TCE-bis par le parlement, qui est l'instigateur du communautarisme en France et qui voulait (ou veut ?) donner le droit de vote aux étrangers, c'est un peu fort de café. Sans compter ses récents propos sur la génétique... Voilà pourquoi le clivage droite/gauche a ses limites quand on parle de la Nation. Ceci dit, contrairement à vous qui semblez tomber des nues, je m'y attendais : en Vendée (où j'habite également), des accords de longue date n'ont-ils pas été signés entre le MPF et l'UMP pour les législatives ?
Bonjour Hugues. Je ne suis pas absolument surpris par votre déception, car, si je sais votre hostilité à Philippe de Villiers ou à la droite réactionnaire plus largement comme à l'identité catholique de la France, je conçois aussi fort bien que vous comme ceux qui partagent vos idées soient toujours heureux de trouver le souverainisme et l'indépendance de la France défendus sur quelque point de l'échiquier politique. Le fait est que j'ai perdu le pari que j'avais fait sur le MPF version 2005, qui était le dernier parti républicain respectable en ce qu'il faisait avancer la France dans le bon sens, celui de son identité et de sa liberté. Les accords vendéens comme vous les appelez, et qui n'avaient rien de nécessaire à mon sens, ne font que traduire les rapports féodaux qu'entretiennent de grands partis suzerains avec de petits partis vassaux. Le jour de ma déception marque donc mon entrée officielle dans l'opposition royaliste à un régime dont il n'y a rien, absolument rien de bon à attendre.
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