lundi 30 avril 2007 | By: Mickaelus

Ma déception villiériste et mon choix du vote blanc

Il s'agit d'un message que j'ai écrit sur le forum France-Espoir et qui résume, à ce que je crois, très bien ma position suite à l'appel de Philippe de Villiers en faveur d'un vote Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle et mon choix du vote blanc.


"Il y a bien des mois que je me suis mis en congé de ce forum, mais eu égard aux temps troublés qui nous arrivent au MPF et en France en général, je veux juste donner mon avis d’adhérent, pour peu qu’il soit entendu dans ce tourbillon cacophonique qui rend ce forum certes amusant mais un peu chaotique.

Ayant adhéré au MPF au début de 2006, j’ai adhéré au MPF flamboyant né du grand élan de 2005, à celui qui aspirait à devenir un grand mouvement patriote français. Certes, étant royaliste, réactionnaire, contre-révolutionnaire, j’ai fait une grosse concession car je croyais vraiment en la volonté de Philippe de Villiers de créer un grand rassemblement patriote de droite à tendance réactionnaire, définitivement débarrassé de toute influence de l’UMP, de toute compromission et de toute vassalisation à la droite traîtresse, et sans les défauts du FN ni sa tendance nationale jacobine de plus en plus perceptible.

De fait, je me suis parfaitement reconnu dans la posture adoptée par Villiers le dimanche soir quand il a dit clairement respecter l’engagement de ses adhérents et militants – et le sien propre au passage ! – en ne donnant pas de consigne de vote. Quelle déception quand j’eus pris connaissance du fatal communiqué de presse dans lequel Villiers retirait implicitement son respect à ses adhérents – car s’il disait les respecter en ne donnant pas de consigne, c’est reconnaître qu’on ne le fait plus que de changer d’avis. Voilà comment saborder un parti en une déclaration, faisant retourner le MPF à son statut d’avant 2005, en n’ayant pas le courage d’assumer la défaite jusqu’au bout. Villiers s’est reconnu comme vassal de son suzerain Sarkozy pour que ce dernier lui laisse son fief vendéen. Voilà qui me paraît intolérable, et personnellement, ayant adhéré au MPF version 2005, je ne me considère plus comme adhérent de ce MPF revenu à ses anciens démons.

La deuxième chose que je veux dire sur le fond, au-delà de cette constatation qui fait que les thèmes de l’UMPS et de l’indépendance de la vieille terre de France s’effacent, c’est que cet appel à voter Sarkozy me paraît injustifiable. D’abord parce qu’après avoir voulu faire de cette élection présidentielle le second tour du référendum sur la constitution européenne, il est ignominieux, déshonorant, d’inviter à voter pour un européiste. Après avoir tant répété que le président était un pantin sous les ordres de Bruxelles, et qu’il le sera plus encore quand le nouveau traité européen sera imposé à la France – par le parlement ou référendum, l’intention est la même - aujourd’hui on semble oublier cette priorité qu’est l’indépendance de la France, sa liberté, pour en revenir à un dépassé combat gauche droite. Le plus comique étant que les deux candidats sont de gauche, un peu plus ou un peu moins, islamophiles, homophiles, pour des préférences communautaires, pour une immigration supplémentaire, pour le financement des mosquées, pour l’avortement de masse. Il n’y a qu’un ridicule avantage économique qu’on accorde à Sarkozy, voire sécuritaire. Cependant j’ai un peu de mémoire, je me souviens des émeutes des banlieues quand ce cher Sarkozy vantait sa « police républicaine » qui ne faisait rien et se faisait ridiculiser, je me souviens du CPE et des révoltes étudiantes contre lesquelles on n’a rien fait. Je me souviens encore qu’avec l’Europe nous n’avons pas les mains libres économiquement et que demain nous les aurons encore moins avec le nouveau traité, et que, surtout, sans frontières françaises nous ne pouvons rien faire. N’oublions pas enfin que tout n’est pas joué tant que les législatives ne sont pas terminées.

En bref, je voterai blanc lors de ce second tour, je voterai contre l’européisme, et pour la seule vraie francité, la royauté, avec un bulletin : vive le roi. C’est d’ailleurs ce qui m’étonne quand je lis beaucoup de gens qui se désespèrent de ne pas trouver autre chose que le MPF, qui pensent au MNR, aux identitaires, aux groupuscules gaullistes, etc. N’oublions que la vraie droite est monarchiste. Ceux qui désespèrent du combat républicain et de ses magouilles devraient faire un combat de fond et d’avant-garde en prévision de la guerre civile qui surviendra en France et des actions à mener alors.

Je suis finalement, triste pour les ralliés sarkozystes de circonstance qui s’apprêtent à cautionner Chirac II et une gauche light. Brader son honneur pour des miettes, des différences microscopiques, est vraiment dérisoire ; l’ambition du MPF méritait mieux, sincèrement !"

2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Certes, étant royaliste, réactionnaire, contre-révolutionnaire, j’ai fait une grosse concession car je croyais vraiment en la volonté de Philippe de Villiers de créer un grand rassemblement patriote de droite à tendance réactionnaire, définitivement débarrassé de toute influence de l’UMP, de toute compromission et de toute vassalisation à la droite traîtresse, et sans les défauts du FN ni sa tendance nationale jacobine de plus en plus perceptible."
"Les concessions sont les marches de l'échafaud, comme dit Gomez Davila.Généralement les français n'apprécient que moyennement ce penseur colombien, jugé "trop extrême", ou bien, ils le relisent et éludent les phrases dérangeantes.
Sur ce point, je rejoint Vladimir Volkoff, moi non plus je ne me juge pas compétent pour exercer mon pseudo droit de vote. D'ailleurs (le sang hispanique sans doute)je me refuse à baisser le pantalon devant les démocrates. Je ne veux ni les droits ni les devoirs de l'ectoplasme républicain. En votant même blanc, on cautionne quelque part le système démocratique.
Pour ce qui est du FN je suis bien content de vous entendre critiquer sa "tendance nationale jacobine". J'ai constaté que bien des réactionnaires aguerris, ont fini par adopter cette forme de pensée, à la suite de quelques années passées à militer pour le FN. (voyez le malentendu national d'Alexis Arette là dessus).C'est regrettable. La cause de tout cela : l'abandon des principes au profit des actions. (c'est décidé, j'écris un post là dessus).
Salutations chouannes.

Mickaelus a dit…

Je suis tout à fait d'accord avec la citation que vous me proposez de Gomez Davila - que je n'ai jamais lu mais que vous me rendez curieux de découvrir, après m'être un peu renseigné sur lui - seulement j'ai mis un peu de temps à comprendre qu'il était impossible de mener un combat français et réactionnaire dans le cadre républicain (l'expérience présidentielle aura eu le mérite de me faire rompre définitivement avec ce type d'illusion) ; cela est perceptible dans ce que j'écrivais il y a environ un an sur ce blogue. Dans le vote blanc il y a effectivement, incontestablement, une prise en compte du suffrage, puisqu'on juge intéressant de manifester à travers lui une réaction, aussi contestataire soit-elle. Reste que le monde royaliste, français (avec un parti comme l'Alliance Royale), comme européen (les monarchies européennes bien trop parlementaires et "républicaines") est loin d'être au clair là-dessus : la Révolution française a malheureusement trop bien fonctionné. Au-delà du niveau local, la démocratie est un poison intégral. Concernant le FN, aujourd'hui que je me suis complètement ressourcé dans le légitimisme français, je maintiens d'autant plus ce que j'en écrivais dans ce billet. Quand on encense le drapeau bleu, blanc, rouge, la Marseillaise, Valmy, la laïcité à la républicaine, il paraît bien difficile de se faire passer pour un réactionnaire. Tout juste reste-t-il une idée toute superficielle et formelle d'indépendance nationale alors qu'on ne souhaite plus s'interroger sur ce qu'est la France, sur sa tradition royale et catholique. Bref, "l'abandon des principes au profit de l'action" est une phrase qui résume bien l'engagement républicain (parce qu'il est vain de croire que France et république sont synonymes). En tout cas j'irai lire votre billet avec intérêt.

Salutations légitimistes,

MN