jeudi 13 octobre 2016 | By: Mickaelus

Louis XX présenté par Yann Moix dans Paris Match

L'article publié le 2 octobre est disponible sur le site de Paris Match : cliquer ici.

Le site de l'Institut de la Maison de Bourbon en propose quelques citations via sa rubrique "la Mémoire" :




"Non pas un roi qui se sert de la France, mais un roi qui sert la France",
me dit Louis XX...

"Il déteste la laïcisme, cette religion de l'outrance. Et pense que c'est par la religion catholique, à partir d'elle et non contre elle qu'il faut penser l'islam ; idée plus moderne qu'il n'y paraît..."

"Ce n'est pas en dissimulant ses racines christiques que l'on peut sortir de la crise, mais en les affirmant..."

"S'il y a crise, c'est d'abord et avant tout une crise de légitimité.
Le roi est vivant, vive le roi !"

Yann Moix dans Paris Match n° 3515 du 29 septembre au 5 octobre 2016


Voici également un bref commentaire écrit et publié sur le forum :

FLF_BZH a écrit : C'est assez étonnant qu'une telle personne ait un entretien avec Monseigneur, et que cela donne quelque chose de relativement plaisant pour un légitimiste.

Mickaelus : Oui, je dois bien convenir que cela m'a étonné moi aussi, et un peu intrigué également : comment cela s'est-il fait et pour quelle raison, à l'initiative de qui et par quels intermédiaires ? Je n'ai évidemment pas la réponse, mais Yann Moix en joue un peu dans l'article puisqu'il écrit que le duc lui a donné "rendez-vous", avant de se corriger immédiatement en indiquant qu'il a été reçu. Peut-être est-ce là tout ce qu'il y a à savoir, et je ne pense pas que le duc d'Anjou aurait accepté l'entretien sans s'être assuré d'un minimum de convenances.


Le titre de l'article est peut-être ce qu'il y a de plus déplaisant en fin de compte, puisqu'il présente le duc d'Anjou en tant que "prétendant", mais finalement, le dernier paragraphe nous parle bien d'un "héritier" du trône de France, ce qui convient forcément mieux à nos convictions légitimistes. On peut par endroit se poser quelques questions sur le ton de l'article, un peu léger parfois et qui frise l'ironie (ou bien est-ce une simple vitalité de l'écriture, ne voyons pas forcément le mal partout), mais le simple fait de poser la question de la restauration sans moquerie (je me souviens du passage d'Yves-Marie Adeline de l'Alliance Royale chez Laurent Ruquier à l'occasion de l'élection présidentielle de 2007, c'était bien autre chose...) est à mettre au crédit de Yann Moix, qui conclut bien par l'évocation par le point essentiel, la "crise de la légitimité" en France. Une crise qui n'est pas toute neuve, même si les effets indésirables se font de plus en plus visibles pour certains apparemment (à cet égard, il est bien difficile de s'accorder avec la notion de "rois populaires" pour Mitterrand et Chirac, même si je conçois la remarque d'un point de vue formel pour qualifier un certain style de présidence, par opposition aux deux derniers élus du quinquennat).

Et puis, même s'il ne s'agit que de propos rapportés, c'est un plaisir que d'avoir l'écho du duc d'Anjou qui confirme bien qu'en tant que roi, il prendrait la suite de Charles X et pas de Louis-Philippe, ce qui contraste avec les allégations de "légitimistes" libéraux qui nous affirment que Louis XX ne saurait être le roi que d'une monarchie constitutionnelle "à l'espagnole". C'est qu'être l'héritier des rois de France ou bien du roi des Français (laissons de côté les antiques regi (du singulier rex) francorum dont le sens n'est pas comparable), ce n'est pas la même chose : point de trône sans autel non plus comme le rappelle l'article, ce à quoi je ne puis que m'associer vivement, cette belle formule ayant servi à titrer mon blogue puis ce forum. La notion de laïcité est renvoyée à sa juste place également, elle qui n'aura aucun adversaire lors de l'élection présidentielle de l'année prochaine, il faut le rappeler, car les candidats se positionneront tous par rapport à cela. Le légitimisme, non content de représenter la tradition de la civilisation française et de l'institution capétienne, est en effet le seul à promouvoir le catholicisme comme ciment civilisationnel, et réponse à la présence de l'islam - encore faut-il que celui-ci soit infiniment minoritaire, et que l'on comprenne que les valeurs christiques évoquées dans l'article ne sauraient se résumer à l'accueil de migrants syriens (chrétiens pour ma part).

En effet, pour le clergé (dont la théologie est devenue trop souvent fort étrange pour rester poli) comme pour le peuple, il reste beaucoup à faire pour faire accepter le retour du roi de France légitime, doté de prérogatives nécessaires à un règne qui ne soit pas comparable à de l'orléanisme ou du bonapartisme avec la bonne dynastie. En cela, je conçois la prudence du duc d'Anjou, qui ne fait que suivre les traces du comte de Chambord, parfois incompris ; la querelle autour du drapeau démontrait que monter sur le trône pour souscrire aux vues adverses n'aurait pas rendu service à la France ni à la cause royale. Louis XVI avait déjà refusé en son temps, et avec raison, cette conception de la monarchie avec un roi prisonnier. Pour autant, il y a peut-être une autre manière de prendre contact avec les Français ; la mention par Moix de l'appui de certains intellectuels peut en faire partie, bien qu'en tous les cas il faille bien prendre garde à ce que le duc d'Anjou ait le plein contrôle des événements, avec les groupes et cercles qui se font les gardiens désintéressés des lois fondamentales. Car rien ne serait pire qu'une restauration intéressée.