Aux amis de la monarchie

Air : Le roi des preux, le fier Roland.

Braves Français, vaillants guerriers,
Toujours caressés par la gloire,
Mars de ses plus brillants lauriers,
Ornait toujours votre victoire ;
Mais l'ennemi de l'univers
Un jour trompa votre courage,
Et d'un beau fard couvrant vos fers
Vous entraîna dans son naufrage.

Vaincus après tant de hauts faits,
Vous avez tremblé d'être esclaves,
Et vous pleuriez l'honneur français
Sur le tombeau de tant de braves ;
Mais croyez-moi, dans le combat
La gloire encore vous appelle ;
Non, la gloire ne périt pas
Quand la valeur est immortelle.

L'honneur porta nos étendards
Aux champs de la riche Ibérie,
Quand l'Espagnol sur ses remparts
Déchirait sa triste patrie ;
Nos bataillons ont pris l'essor
Où la victoire les demande ;
Oui, le Français peut vaincre encor
Quand c'est un Bourbon qui commande.

Volez, brisez d'indignes fers,
C'est un Bourbon qu'on doit nous rendre ;
C'est la cause de l'univers,
Français, que vous allez défendre :
Déjà l'on a vu sous vos coups
Tomber la discorde en furie ;
Songez que vous avez pour vous
Le ciel, l'honneur et la patrie.

Sur le char des triomphateurs,
Rendez au Roi qui le demande,
Rendez à la France, à nos cœurs,
Le fier guerrier qui vous commande ;
Venez décorer vos foyers
De ces drapeaux réduits en poudre,
Et couvrir d'immortels lauriers
Vos fronts sillonnés par la foudre.

EUGÈNE MALHERBE DU GUÉMAUDS,
DE LA SOC. ROY. ET LITT.

Le chansonnier royaliste, dédié aux braves de l'armée d'Espagne (1823)