Interrogé par la presse, c'est un Philippe de Villiers dépité - on le serait à moins ! - qui déclare que nombre de Vendéens auraient voté pour Nicolas Sarkozy en pensant à lui, dénonçant implicitement le rouleau compresseur du vote utile, sans doute avec raison en partie. Cependant, le coeur du problème semble être l'orientation politique du Mouvement Pour la France qui en a pris un coup après la défaite de Philippe de Villiers à l'élection présidentielle avec un score malheureusement sans appel.
Que s'est-il passé avant le premier tour et entre les deux tours, pour que le meneur historique et candidat du MPF passe d'une absence de consigne de vote pour le second tour à une invitation à voter pour Nicolas Sarkozy ? Le phrasé de Véronique Besse, députée de ma circonscription en Vendée, semble confirmer le plus explicitement du monde les pressions exercées sur Philippe de Villiers par les élus vendéens plus soucieux de conserver leur place que de se battre pour leurs idées. Ainsi, elle qui évoque l'invitation de Philippe de Villiers à voter Sarkozy comme on se cacherait derrière un bouclier, énonce le plus tranquillement du monde que suite à cela, logiquement selon elle, sa candidature aux législatives s'inscrit dans le cadre de la majorité présidentielle. Une majorité présidentielle qui, il faut le rappeler, s'élargit à la gauche en mécontentant même des fidèles de Sarkozy, implique un mini-traité européen, l'immoralité primaire avec la reconnaissance homosexuelle et de l'avortement, le déni fondamental de la civilisation française avec discrimination positive et financement public des mosquées, la mondialisation et l'impuissance économique.
Comme il est loin, le temps où on dénonçait l'UMPS et la fausse droite qu'est l'UMP ! De là à se demander si toute une frange de l'ancien MPF n'avait pas digéré le virage droitier initié en 2005 après le référendum sur la constitution, il n'y a qu'un pas, que je franchis : il semble bien que Philippe de Villiers ait été lâché par des lieutenants félons restés sur l'ancienne ligne du parti et qui ont profité de la défaite pour prendre leur revanche. Voilà une mutinerie malheureuse qui entâche la crédibilité d'un parti qui aurait dû constituer une droite réactionnaire utile pour la France.
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