Cette allocution a été prononcée lors d'un déjeuner à la Maison d'éducation de la Légion d'honneur, qui a fait suite à une messe de requiem à la mémoire de Louis XVI, célébrée en la basilique royale de Saint-Denys devant près de deux mille personnes.
Secrétariat de Monseigneur le Duc d'Anjou
Réception à la suite de la
Messe pour le Roi Louis XVI
Saint-Denis
Samedi 21 janvier 2017
Allocution de Monseigneur le
Prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou
Madame la Surintendante,
Messieurs les abbés,
Mesdames et Messieurs les Élus
Mesdames, Mesdemoiselles et
Messieurs,
Chers Amis,
Une nouvelle fois nous nous
retrouvons, la Princesse et moi-même parmi vous, à l’occasion de l’anniversaire
de la mort du roi Louis XVI que nous avons, tous, à cœur de commémorer chaque
année.
Cette cérémonie est bien plus
qu’un hommage rendu au roi martyr. Pouvoir nous réunir aujourd’hui dans ce
haut-lieu qu’est l’ancienne abbatiale devenue Maison d’éducation de la Légion
d’Honneur, donne un relief tout particulier à cette rencontre maintenant traditionnelle
entre la France et son histoire.
Ainsi, qu’il me soit permis en
tout premier lieu, de remercier les autorités . J’adresse toute ma gratitude
aux autorités religieuses, à son excellence l’Évêque de Seine-Saint-Denis et au
Recteur de la Basilique qui ont autorisé le Mémorial de France à faire célébrer
cette messe dont le roi Louis XVIII avait souhaité qu’elle soit perpétuelle.
Comme chef de Maison j’apprécie que cette célébration n’ait jamais été remise
en cause. Je félicite le Mémorial de France à Saint-Denys d’avoir perpétué
cette cérémonie, depuis un peu plus d’un siècle maintenant, quand elle est
devenue privée. Après mon grand-père, après mon père, je suis très heureux de
pouvoir régulièrement rappeler l’intérêt que porte le successeur légitime des
Rois de France au maintien de ce devoir de mémoire et de piété vis-à-vis du roi
martyr.
J’adresse à Monsieur le Grand
Chancelier de la Légion d’Honneur des remerciements tout particuliers, à
travers vous Madame la Surintendante qu’il a chargé de le représenter. Il a
permis pour cet évènement historique et commémoratif, que l’ensemble de
l’ancienne abbatiale retrouve son unité. L’église et les bâtiments de l’abbaye
réunis. Pour un moment, l’histoire et le présent se retrouvent. J’y vois plus
qu’un symbole dans ce lieu voué désormais au présent puisqu’il est un des plus
prestigieux établissements d’enseignement de France. Avec les jeunes filles qui
y suivent leurs études,
la Maison d’éducation de la Légion d’Honneur poursuit l’œuvre de transmission
du savoir. Transmission si nécessaire puisqu’elle donne à chaque génération les
fondements non seulement des connaissances mais aussi ceux du devoir et des
valeurs qu’incarne le premier Ordre de la nation.
Être ici en ce 21 janvier 2017,
permet donc à la fois de se souvenir tout en pensant à l’avenir. En ce sens
histoire et éducation sont intimement liées et j’aime à le dire dans cette
institution où ces mots prennent tout leur sens. Former et éduquer n’est-ce pas
le devoir auquel tous les parents sont attachés, comme la Princesse et
moi-même, nous le sommes pour nos trois enfants. L’héritage et la transmission
donnent les bases solides sur lesquelles l’avenir peut se construire. Non pas
un avenir d’utopies et d’idéalisme, mais un avenir ancré dans le réel et alimenté
par les racines de la tradition. Toute famille désire léguer à ses enfants un
héritage moral et matériel, vivant, travaillé, amélioré. Quant aux enfants ils
sont fiers de leurs parents et du travail accompli par eux. Voilà ce qui fait
une société saine et unie, et pleine d’espérance pour l’avenir.
Les perspectives d’un avenir
meilleur demeurent la première préoccupation des parents et des éducateurs.
Ainsi il ne faut pas avoir de nostalgie pour le passé, mais chaque jour, se
demander comment avec l’héritage reçu, comment avec les racines qui sont les
nôtres, nous pouvons écrire de nouvelles pages à l’histoire de France et
apporter notre pierre à l’édifice soit pour bâtir, soit pour consolider, soit
pour supporter les périodes difficiles.
Louis XVI dans son Testament
appelle à cet espoir renouvelé. Son exemple doit nous aider à nous surpasser.
Voilà ce que je voulais vous
transmettre en ce début d’année, avec les vœux que la Princesse et moi-même
pouvons adresser à vous tous, à vos familles et à tous les éducateurs.
Puisse Saint Louis qui repose
avec tous les rois dans cette nécropole continuer à veiller sur la France pour
qu’elle demeure fidèle aux promesses de son baptême et aux valeurs de justice
et de paix qui ont fait d’elle, au long des siècles, un modèle pour les
nations.
Merci de m’avoir écouté.
Louis, duc d’Anjou
Source : page la Mémoire de l'Institut de la Maison de Bourbon (lien direct) - (des photographies de la messe et du déjeuner évoqués en introduction peuvent être consultées sur cette page dans l'article du 21 janvier)
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