mercredi 21 janvier 2015 | By: Mickaelus

Discours de Mgr le duc d'Anjou à la mémoire de Louis XVI et pour la France

Secrétariat de Monseigneur le Duc d'Anjou



Discours prononcé par Monseigneur le duc d'Anjou
Chef de la Maison de Bourbon
lors de la réception
du samedi 17 janvier 2015
suivant la messe célébrée à la mémoire de
Louis XVI et pour la France


Chers Amis,

Nous voici réunis une nouvelle fois autour de la mémoire de Louis XVI. Remercions le Père Augustin Pic d'avoir su, avec la hauteur du théologien, éclairer pour nous les aspects les plus profonds de sa personnalité de roi et de chrétien et en tirer les leçons applicables à nos vies quotidiennes.

Nous nous retrouvons chaque année à l'occasion de l'anniversaire de l'assassinat du roi, mais il n'est pas question pour autant de nous tourner simplement vers le passé avec nostalgie. Ceci serait contraire à la tradition royale que traduit la formule ancienne « le Roi est mort, vive le Roi ». Hymne à la vie, au progrès. Chaque roi, et Louis XVI en particulier s'est préoccupé de faire avancer la société, de l'adapter. Roi géographe, Louis XVI, a ouvert la France sur le monde ; épris de sciences humaines et politiques il avait compris que des réformes étaient nécessaires notamment en matière fiscale.

Voilà un roi qui n'aurait pas aimé notre société dont on dit souvent qu'elle est bloquée, qu'elle est désenchantée notamment pour les plus jeunes.
La Royauté était là pour ré-enchanter chaque génération. Saint-Louis si commémoré l'an dernier, tant en France qu'à l'étranger a fait bouger les structures qui par nature ont toujours tendance à se scléroser. Il a réformé la justice, les impôts, renouvelé l'exercice de la charité, favorisé la paix et la diplomatie s'éloignant des guerres féodales. Ainsi, huit siècles après sa mort, le siècle de Saint-Louis est objet d'admiration.

Cette année nos regards et notre réflexion se porteront vers François Ier et Louis XIV. Deux autres symboles d'une monarchie active ayant œuvré également pour les générations à venir. Ces exemples éclairent notre mission. En commémorant, nous appréhendons les ressorts de l'action des rois et leurs effets. Or il me semble qu'il est très important d'avoir cette vision prospective pour notre temps si inquiet et qui a des raisons de l'être. Ce sentiment j'ai l'impression qu'il est partagé par beaucoup. Je l'ai ressenti lors de mes derniers déplacements à Paris mais aussi en province, à Bouvines et à Aigues-Mortes ou encore dans le Missouri cet été. L'histoire et les commémorations servent de repères pour mieux guider notre action présente.

Ainsi lorsque je m'exprime sur tel ou tel événement du passé, bien évidemment j'honore une action d'hier d'autant plus que souvent elle s'est accompagnée du sacrifice de ceux qui y ont participé, mais chaque fois ma préoccupation est de savoir ce que cela apporte pour aujourd'hui, pour demain.
France qu'as-tu fait de ton histoire ?
Que peut-elle nous apprendre ?

Chacun peut voir les grandes différences entre les façons de faire contemporaines et la politique des rois. Ils étaient animés par une vision du long terme. Voir loin pour bien gouverner c'est-à-dire toujours se poser la question « avec ce que je fais aujourd'hui, dans quelque domaine que ce soit, quelles seront les conséquences pour demain ? » Notre société ne doit-elle pas s'interroger sur ses responsabilités et son rapport au temps ?

Ce souci du futur était associé à un profond sens de la justice, lié à ce don de l’Esprit Saint qui s’appelle la crainte de Dieu. De Saint-Louis à Louis XVI, tous les rois se sont posé la question des plus fragiles (les veuves, les orphelins, les enfants, les vieillards, les estropiés et les malades) et de leurs droits – de la naissance à la mort – afin qu’ils ne soient pas lésés. Ces questions ne sont-elles pas toujours d’actualité ? De cruelle actualité ?

Voilà à quoi servent les commémorations, à nous mettre en face des réalités du quotidien pour essayer de trouver des solutions. Le rappel des fondements de notre histoire peut nous y aider.

Voyez-vous si je tiens ces propos aujourd’hui, en cette période où il est traditionnel d’échanger des vœux c’est parce qu’il me semble que ce sont des vœux que nous pouvons tous formuler pour notre Chère France. Elle a besoin de retrouver les sources de sa pensée, de ce qui a fait sa grandeur et sa force : responsabilité dans l’action, justice pour tous, confiance, sens à donner à la société.

Avant moi, mes prédécesseurs, notamment mon grand-père et mon père, ont rappelé tout cela. Sans doute parlaient-ils trop tôt. Il me semble que ce langage est plus audible désormais. Le Saint-Père le tient. Les jeunes l’attendent. C’est à nous d’être les sentinelles de notre société et de lui apporter le fruit de l’expérience. A nous d’être des précurseurs. La récente actualité tragique nous y convie et comme le disait le Cardinal Vingt-Trois dimanche dernier « il ne faut jamais désespérer de la paix si l’on construit la justice ».

Ainsi je termine ces mots en vous demandant à tous de prendre aussi vos responsabilités dans tous les domaines où vous agissez, dans vos familles et dans la vie professionnelle ou associative. Nous ne courrons pas derrière une quelconque nostalgie mais nous souhaitons rendre notre monde meilleur. Tel est bien le message de dix siècles de monarchie. Toujours nous demander ce que la royauté pourrait apporter de neuf et de fort pour demain ! Telle est ma façon de voir.

Dans cet esprit, j’ai souhaité réorganiser les associations ayant pour objectif de mieux faire connaître l’histoire de la royauté française et de ses apports à la société. Il me semble qu’avec une seule association nous serons plus forts. Si l’autonomie des uns et des autres doit être préservée, l’unité dans la complémentarité est une nécessité. L’unité a toujours été au cœur de la pensée royale. Il fallait la retrouver.

J’ai aussi souhaité que les domaines de compétence soient mieux lisibles notamment vis-à-vis de l’extérieur. D’un côté avec l’Institut nous pouvons continuer la nécessaire œuvre culturelle et d’approfondissement des connaissances ; de l’autre avec mon secrétariat que j’ai voulu élargi, peut être menée une action plus ouverte, notamment sur les problèmes éthiques, sociaux et économiques auxquels la société est confrontée. Je continuerai ainsi mes déplacements en province et à l’étranger pour mieux comprendre les situations des uns et des autres et apporter le message d’espoir que peut représenter pour eux l’héritage de la monarchie française et des valeurs qu’elle véhicule.

J’espère tout au long de l’année vous retrouver nombreux, afin qu’ensemble, fidèles à la tradition nous sachions être des artisans du futur, voilà les vœux que je forme en ce début d’année, pour vous et vos familles et pour que la France, demeure fidèle à sa tradition de fille aînée de l’Église.

Merci de m’avoir écouté.


Source (ainsi que des photographies et une vidéo) : Institut de la Maison de Bourbon
dimanche 11 janvier 2015 | By: Mickaelus

Charlie Hebdo, la république et l'islam

Il est bien triste et navrant de reprendre un peu la plume – on me passera, je l'espère, cette métaphore pour mon clavier sans fil – après le bouleversement du 7 janvier 2015, dans un contexte pétri de violence et de naïveté à la fois, en un début d'année qui annonce un 2015 douloureux après un 2014 tellement maussade. Si j'emploie le mot bouleversement, c'est parce qu'il n'est pas exagéré d'un point de vue émotionnel ; en effet, l'assassinat des dessinateurs caricaturistes et autres amis et collaborateurs de Charlie Hebdo, sans négliger – surtout pas – les policiers ayant payé le prix ultime de leur vie dans l'exercice de leur métier, est en train de provoquer un traumatisme dans une opinion dont la capacité à s'émouvoir tout d'un coup à propos de ce qui était pourtant sous son nez depuis des années, et malgré les avertissements de prétendus prophètes de malheur et autres corbeaux, n'est plus à démontrer. De bouleversement réel, il n'y en a pas vraiment, il s'agit plutôt de l'accomplissement d'une menace, ou plutôt d'une étape de cette guerre de civilisation qui progresse, hélas, lentement mais sûrement, alors que les éléments se mettent en place inéluctablement, telle la Machine infernale de Cocteau, alors que si l'on peut espérer comme Giraudoux que la Guerre de Troie n'aura pas lieu, cela demeurera un vœu pieux. Mais à qui la faute ?

Au temps jadis, alors que les Grandes Invasions – que certains historiens qualifient désormais de grandes migrations, ébranlaient l'empire romain, on parlait de peuples barbares, le barbare étant l'étranger par excellence, un étranger qui n'était pas soluble dans sa civilisation. Et pourtant, ces peuples germaniques contre lesquels les romains avaient lutté, s'étaient avérés bien utiles comme auxiliaires militaires aux côtés des dites invincibles légions romaines : César n'avait-il pas déjà vaincu nos ancêtres les Gaulois en bonne partie grâce à la cavalerie des germains, sans remettre en cause ses qualités de stratège pour autant ? Il n'empêche que l'empire romain, tout supérieur qu'il était ou qu'il se pensait au regard des cultures celtiques et germaniques, souffrait de graves lésions intérieures dont les barbares ont fini par profiter puis par triompher, et c'est à cela que nous devons l'émergence de la France, quand Clovis régénéra le territoire d'anciennes provinces romaines jadis terres de tribus gauloises, à travers son baptême catholique. Ces barbares ont pu le faire parce qu'ils enviaient l'opulence et le prestige romains et qu'au cours de leurs services militaires de plus en plus fréquents, ils finissaient par être des romains en puissance, leurs chefs par acquérir des grades militaires. Rome faisait rêver, on ne voulait pas vraiment la détruire mais se l'approprier. Il en va bien autrement de la France et des barbares actuels.

Les barbares auxquels nous avons affaire aujourd'hui, n'ont rien à voir avec ceux de jadis, et pourtant notre contrée décadente – j'ai nommé la république, nous présente nos « grandes migrations » comme aussi nécessaires, que ce soit par des prétextes démographiques, économiques ou même symboliques, au nom de la « grande » concorde religieuse et ethnique. Les barbares antiques étaient des peuples qui faisaient la guerre pour des raisons pragmatiques, pour des raisons qui ont toujours eu cours pendant la longue histoire de l'humanité. Les barbares que d'aucuns nomment islamistes, la font au nom d'une religion, l'islam, d'un prophète, Mahomet. Ils sont des barbares à ce titre qu'ils ont assassiné des civils sans défense de manière impitoyable, et ceux-ci méritent notre compassion la plus sincère pour cette raison fort simple que personne ne mérite de mourir ainsi. Mais il ne s'agit pas seulement d'une action terroriste, car il n'est pas question de revendiquer quelque chose de ponctuel et de précis à l'état républicain, mais au contraire de s'inscrire dans une guerre au nom de l'islam, car c'est bien d'un acte de guerre dont il faut parler pour ces soldats entraînés, pourvus d'armes d'assaut contre lesquelles les policiers ne pouvaient rien, encore moins avec le désavantage de la surprise. Nos barbares nous sont non seulement étrangers, mais ils ne souhaitent pas s'intégrer, ni encore moins s'assimiler : ils éprouvent une détestation profonde pour la France, pour son histoire, pour ses héros, pour son patrimoine, et loin de vouloir la glorifier, ils désirent ardemment sa destruction.

Tout part de malentendus regrettables et d'hypocrisies criminelles au sujet des principes de la France, de la laïcité, de la république et de l'islam. La place de cette dernière religion en France est problématique en ce qu'elle véhicule des principes et des dogmes qui sont profondément contraires aussi bien à la France monarchique traditionnelle qu'à la république relativiste d'aujourd'hui, c'est pourquoi, afin de faire accroire au peuple que tout peut encore aller bien, on a pris soin, un peu partout dans le monde, de distinguer commodément l'islam de l'islamisme, ce dernier étant supposé être une idéologie politique n'ayant rien à voir avec son origine religieuse. Alors, les barbares de 2015 sont-ils musulmans ou islamistes, et cela revient-il à imputer ce crime à tous les musulmans ? Il convient d'être clair à ce sujet : il n'existe qu'un Coran et qu'un seul Islam, mais il existe tout autant des degrés de pratique religieuse et d'application concrète des dogmes plus ou moins forts, plus ou moins nuancés. Ce qu'on appelle islamisme n'est jamais qu'une application violente et littérale de l'islam qui, il faut le rappeler, s'est répandu par la violence depuis ses origines, jusqu'en Europe, alors que la France a échappé au sort de l'Espagne grâce à quelques défenses vigoureuses comme celles de Charles Martel. Les assaillants de Charlie Hebdo et de l'épicerie Hyper Cacher de la Porte de Vincennes sont donc bien des musulmans, ayant suivi les voies guerrières de leur prophète et de ses successeurs. Cela ne signifie pas que tous les musulmans soient de tels guerriers saints de leur religion, mais celle-ci est ainsi faite qu'elle prescrit la conversion du monde entier à l'islam par la force si possible, par la ruse au besoin : il n'existe que deux régions véritables d'après cette vision, les terres d'islam et le reste du monde. Voilà la guerre qui a cours.

La république et son principe de laïcité sont-ils aptes à nous défendre face à ces attaques qui pourraient très bien se radicaliser plus encore pendant les prochaines années ? La réponse est non, et cela pour de nombreuses raisons. On a pu constater, de manière très pragmatique, combien les forces de l'ordre étaient démunies à cause de l'angélisme républicain et de sa politique de l'autruche. Les policiers sont quasiment désarmés et ont à peine le droit de se servir de leurs armes, des territoires entiers sont perdus dans les banlieues où des armes de guerre circulent, la justice, minée par un groupe de juges à l'idéologie de gauche, se fait laxiste face à la délinquance, les réseaux se forment dans les prisons et sur internet, tandis qu'on apprend même ces jours-ci que de petits terrains d'entraînement djihadistes existent à la campagne dans des territoires isolés. Et pourtant, depuis combien d'années l'impunité des criminels n'est-elle pas dénoncée, depuis combien de temps ne réclame-t-on pas la reprise des quartiers, par des moyens militaires s'il le faut ? Mais nous ne sommes pas en guerre, répondait-on alors : et pourtant ! Le gouvernement s'émeut bien vite maintenant, pour récupérer la colère populaire et s'en faire un halo de sainteté, de ce qu'il savait très bien pouvoir se produire, n'importe où, n'importe quand. Le laisser-faire de la république n'est pas que pratique, il est idéologique, naturellement, et même religieux. Au nom de la liberté religieuse, on tolère sur le sol de la république une religion dont les principes sont profondément contraires à ce principe de liberté, mais cela pour une raison très simple et bien triste. C'est parce que les motivations de la république ne sont pas seulement de faire valoir sa triade dogmatique de liberté, égalité et fraternité, mais de détruire les ruines encore subsistantes de la France d'avant, celle qui a donné tant de héros et de saints à notre histoire, et Dieu sait si l'islam, avec le relativisme et le consumérisme, sont une arme pour empêcher tout retour de cette France-là. Une arme bien dangereuse, toutefois. Michel Houellebecq l'a imaginé tout récemment dans son roman Soumission, qui évoque judicieusement la possibilité de l'accouplement monstrueux de la démocratie et de l'islam qui pourrait prendre le pouvoir par les urnes, légalement, pacifiquement, en laissant la « grande migration » orchestrée par la république porter ses fruits avec le temps, pendant qu'on encourage les Français dits de souche à l'avortement de masse. Mais pourquoi la république prendrait-elle ce risque ?

Parce qu'elle et la franc-maçonnerie sont une religion sans Dieu, tout autant qu'une institution, tout paradoxal que celui puisse paraître, et qui a la même prétention messianique et universelle que peut l'avoir le catholicisme, c'est pourquoi ce dernier, comme religion légitime de la France, a toujours été l'ennemi premier. Il ne faut donc pas s'étonner qu'à cette heure où l'on commémore les victimes du terrorisme, on ne s'émeut toujours pas du génocide vendéen de 1793-94 ; ah non, c'étaient des catholiques traditionnels, non pas des anarchistes, des libertaires et des francs-maçons, que certains envisagent déjà de faire entrer au Panthéon. A la grand'messe universelle et médiatique, ne manquaient plus que les saints et les martyrs de la république. Et de glorifier le sacrifice de ces combattants de la liberté, quand on dit à peine un mot des militaires français tombés au champ d'honneur (le véritable), ainsi que la liberté d'expression, quand tous les bien-pensants se réjouissaient encore récemment de l'éviction d'Eric Zemmour d'i-Télé. Mais c'est que lui, comme les Vendéens de jadis quoi que d'une manière différente, ne pense pas « comme il faut. » La religion républicaine a en effet ses pontifes politiciens, ses prêcheurs et moralistes médiatiques, et ses dogmes tout relatifs. L'essentiel pour elle est de faire le vide de tout ce qui est français, pour favoriser le nihilisme athée et le consumérisme, ou encore le mondialisme, aussi on peut difficilement attendre quoi que ce soit de sa conception de la laïcité ; on commémore le vide au nom du vide, et l'on comprend presque pourquoi tant de musulmans peinent à adhérer à une France présentée de manière aussi vile. Non pas qu'ils en deviennent plus excusables, mais enfin, comment faire chérir à de nouveaux arrivés l'histoire d'un pays, au sujet duquel on raconte dans les écoles que tout ce qu'il a véhiculé avant la Révolution était méprisable ? La laïcité républicaine méprise les racines et ne promeut pas de messianisme véritable, ni de direction, aussi les Français d'aujourd'hui ne parviennent-ils pas à se reconnaître dans un projet d'avenir ni dans une civilisation, et c'est pourquoi ils se replient dans des communautés diverses et parfois adverses, d'où surgissent parfois des radicaux. En ce sens, il s'agit bien d'un suicide français, titre du roman de Zemmour, mais il a cours depuis bien plus de quarante ans, de par des institutions et des contre-valeurs qui portaient les germes de notre destruction.

La laïcité française, je veux dire la laïcité royale et catholique, était au contraire celle qui défendait le principe d'une civilisation se reconnaissant elle-même, dans son passé, son présent, et son avenir entrevu, comme sources de vitalité. Un pays qui renie son passé porte en germe la détestation de soi pour les générations futures ; un pays qui accueille les ennemis de sa civilisation, porte la responsabilité de sa destruction ; un pays qui ne fait plus valoir ses principes, est un pays à la dérive, dont les habitants n'ont plus d'espoir. La France a pourtant connu beaucoup de périodes difficiles, mais toujours des héros ou des saints ont surgi pour brandir la bannière du royaume, notamment Henri IV pendant les guerres de religion. Mais à l'époque, nous avions un roi pour réunir tous les peuples de France sous la Couronne, et la religion catholique était celle de l’État, ce qui permettait de donner une direction civilisationnelle au pays, sans interdire l'aménagement de certaines libertés, individuelles ou religieuses. Sous Napoléon, la religion catholique était encore la première religion de l'empire, et sous les rois restaurés, Louis XVIII et Charles X (1814/1815-1830), elle redevint celle de l’État, avec des libertés cultuelles mais une autorité immuable en haut. Hélas, le règne de Charles X s'échoua contre le principe de liberté en 1830, qui prit une part dans la chute du royaume, aussi n'est-il pas possible d'être Charlie pour un légitimiste, s'il ne fallait qu'une seule raison (et il en est tant d'autres) : la liberté ne saurait être absolue, car pour un chrétien sincère, c'est la Vérité qui libère. S'agissant de Charles X, la prise d’Alger fut un dernier acte important de son règne, laissé bien malheureusement en suspends. Alors que Napoléon III se montra hésitant tout au long de son règne quant au statut de l'Algérie, il est n'est pas impensable d'imaginer qu'une telle conquête conservée par les Bourbons aurait pu s'accompagner par un véritable élan missionnaire et chrétien dans la patrie de saint Augustin. N'est-ce pas là une partie de la solution, parfaitement antagoniste au relativisme mortifère et libertaire de la république, qui se veut universalisme nihiliste et source de détestation de soi, les uns contre les autres ? Si l'on part du principe que l'islam contient, hélas, irréductiblement ces principes de conquête inscrit dans un Coran dicté par Allah et donc immuable, et que certains musulmans n'ont point ce désir en eux, pourquoi ne pas prôner le retour de ces populations au christianisme ? Quelques milliers de musulmans ont le courage de se convertir dans les pays arabes, et il faut saluer cette volonté. Voilà une intégration à la France qui serait belle et spirituelle, à mille lieues de l'hypocrisie et du vide républicains. L'assimilation dont on parle tant ne saurait être que civile, elle doit être morale et spirituelle, sans cela, ne demeurera que le communautarisme source de conflits voire de guerre civile.

En ce début d'année 2015, on ne peut que prier pour le retour du roi, dans l'espérance d'une France catholique régénérée, loin des célébrations républicaines qui acclament les principes responsables de nos maux et qui résonnent comme un glas funèbre. « Dieu se rit de ceux qui déplorent des effets dont ils continuent de chérir les causes », disait Bossuet.


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