mercredi 26 novembre 2008 | By: Mickaelus

La Marseillaise des Blancs




Lire aussi : La Marseillaise des Volontaires Royaux

Quentin Durward

"Adaptée du célèbre roman de l'écrivain écossais Walter Scott, à qui l'on doit également Ivanhoé et de nombreux autres récits historiques, cette version télé a quelque peu vieilli. Elle nous entraîne néanmoins avec plaisir dans les aventures de ce jeune homme fougueux et chevaleresque, franc et courageux que fut Quentin Durward, contraint de fuir son Écosse natale pour la France où il prendra part à la querelle entre Louis XI et le duc de Bourgogne. Il est assez difficile de ne pas enchaîner les épisodes : c'est le piège tendu par ce DVD ! La copie présente des striures, des tremblements, les couleurs sont pâles et manquent de piqué mais il ne faut pas oublier que c'est une série assez ancienne (1971). Il est donc normal que la pellicule soit marquée par le temps. Une galerie de photos est proposée en bonus. --Sophie Wittmer

Quentin Durward fuit l'Ecosse et gagne la France où la tension est vive entre le roi Louis XI et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. L'objet de la querelle n'est autre que la riche et fortement convoitée province de Croye. Considéré comme un espion et capturé, Quentin Durward échappera-t-il à ses accusateurs ?"

dimanche 23 novembre 2008 | By: Mickaelus

Les lois de succession de la monarchie de Danemark soumises à un référendum en juin prochain

C'est en juin 2009 que la constitution qui régit la monarchie de Danemark sera peut-être mise à jour par un référendum, dont la motivation est de demander aux Danois s'ils souhaitent ou non que les lois de succession permettent à une fille aînée de devenir reine, même si elle a un frère cadet. La couronne ne peut pour l'instant aller à une femme que s'il n'y a pas d'héritier masculin. Je trouve cela ridicule pour au moins deux raisons.

Sur le fond tout d'abord, le Premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen a déclaré à propos de ce référendum et de son objet qu'il s'agissait d'"une question d'égalité". Cette vieille passion révolutionnaire qu'est l'Egalité obsède malheureusement, manifestement, tous les régimes aujourd'hui. Évidemment, ce n'est pas dans une monarchie constitutionnelle que l'on s'attend à ce que la fonction sacrée du roi soit bien comprise, encore moins dans un pays protestant où les femmes peuvent être pasteurs.

Sur la forme ensuite, on ne voit pas bien en quoi le peuple a une quelconque légitimité pour se prononcer sur ce genre de question, et encore moins pour trancher. Drôle d'époque que celle où les monarques européens ne remplissent plus leur fonction, en vertu du pouvoir souverain du peuple, et où le politiquement correct peut transformer des lois de succession sur des critères irrationnels et irréligieux.

samedi 22 novembre 2008 | By: Mickaelus

Le président russe Medvedev imitant la gestuelle de Sarkozy

Être français, une histoire de fidélité à un héritage

Si je me propose cette réflexion, c'est en premier lieu parce que les conditions requises d'après la légalité républicaine pour être français ne me conviennent pas, en ce qu'elles ne peuvent correspondre au contenu comme aux fondements de la civilisation française. Il ne s'agit donc pas ici de se limiter au cadre légal actuel, de se poser la question selon la seule problématique de l'immigration et du problème posé par les sans-papiers : le savoir être français aujourd'hui est un problème qui concerne aussi bien ceux qu'on qualifie de Français de souche - et peut-être en premier, puisque ce sont eux qui acceptent décennie après décennie la destruction toujours plus poussée du patrimoine français.

Il me paraît difficile de définir en quoi consiste être français sans avoir une idée au moins assez précise de ce qu'est la France, car si on est français, c'est par rapport à la France en tant que civilisation, pas simplement parce qu'on est né sur un territoire qui s'appelle France (ou parce qu'on y a été naturalisé). Même si vivre en France est une qualité qui paraît assez évidente pour être français (comme on est parisien si on vit à Paris), il n'en reste pas moins que cette qualité est loin d'être suffisante en ce qui me concerne au niveau de la nation et encore plus de la civilisation ; tout se joue d'abord sur les valeurs.

Aujourd'hui le terme de français me semble galvaudé, pour dire les choses clairement, et ne pas correspondre à l'attitude de la majorité des citoyens de la république ; le terme de républicain serait plus juste, et parfois même aucun terme ne serait opérant puisque dans notre société fragmentée à l'excès et donc individualiste, les gens ne trouvent plus guère de référent global pertinent - à peine sait-on aujourd'hui si selon le politiquement correct on devrait être plutôt "français" (comprendre républicain) ou européen voire même citoyen du monde.

De fait, les citoyens sont républicains et non français s'ils se reconnaissent fidèles aux principes et aux institutions républicaines qui se sont construites par opposition aux valeurs de la civilisation française. Quelles seraient donc les valeurs et les fondamentaux de la civilisation française, qui nous permettraient de prétendre au titre de français au niveau moral par notre fidélité ?

D'après moi, la France, en tant que civilisation - car en tant que nation au sens strict il faudra l'accomplissement de l'unité capétienne pour que le territoire conquis par Clovis soit enfin vraiment unifié - prend la suite de l'Empire romain, qui présentait un mélange de valeurs hellénistiques, romaines et catholiques puisque l'Empire à sa disparition est catholique ; la civilisation française prend alors naissance par le baptême de Clovis à travers l'union du trône et de l'autel qui devient sa structure minimale et irréductible. Il faut donc noter d'une part qu'avant l'avènement de Clovis il n'y a pas de France en tant que civilisation, et que, d'autre part, la monarchie catholique est le référent minimum, puisque jamais jusqu'à Louis XVI il ne sera remis en question.

Etre français, au niveau de la civilisation, c'est donc d'abord une question de fidélité : on est pleinement français quand on se reconnaît comme partie du grand corps que structure la monarchie catholique française et qu'on ne remet aucunement en cause cette vérité de la nation française, ce sans quoi on est un rebelle et un anarchiste. Au niveau religieux, s'il est évidemment préférable d'être catholique et issu du peuple français d'origine, il me semble que toute personne qui pratique une religion non sectaire, dont la religion est clairement minoritaire sur le territoire et dont les fondamentaux n'impliquent pas la remise en cause de la monarchie française catholique peut être française - cela exclut de fait la possibilité pour un musulman d'être français.

Cette fidélité au niveau de la civilisation doit être complétée par une fidélité au niveau politique, en référence à l'œuvre d'unité accomplie par les Capétiens et aux lois fondamentales qui se sont définies avec pragmatisme au fil des siècles dominés par la royauté française. Cela implique la reconnaissance du roi légitime, Mgr. le duc d'Anjou, dit Louis XX, aujourd'hui, comme celle du drapeau blanc des Bourbons, supplanté par le drapeau bleu blanc rouge des révolutionnaires.

Être français, en somme, pour moi, c'est la qualité principale du légitimiste : la fidélité aux principes de la civilisation française et aux lois fondamentales du royaume de France.

La reine Sofia d'Espagne victime de la monarchie parlementaire pour son anniversaire

Au début du mois, alors que la reine d'Espagne fêtait son soixante-dixième anniversaire, une polémique est venue entacher l'événement, venant confirmer aux royalistes convaincus pourquoi une monarchie parlementaire est inefficace et nocive et rappeler les royalistes naïfs et modernistes à la réalité.


La reine s'est ainsi dite "écœurée" des commentaires malveillants qui n'ont pas manqué d'être tenus contre elle, à cause de certains de ses propos rapportés dans une biographie intitulée La Reine de très près - une biographie autorisée doit-on préciser. Il aurait plutôt fallu l'appeler La Reine de trop prêt car alors que tout le monde se loue de la discrétion de cette reine d'Espagne catholique pratiquante - monarchie parlementaire oblige - on y peut lire des opinions que beaucoup auraient préféré ne pas voir diffusées, même par voie écrite dans une biographie qui reste tout de même quelque chose de personnel. Des opinions contre l'avortement et l'euthanasie, mais surtout contre le "mariage" homosexuel qui a été légalisé en Espagne par le gouvernement Zapatero ; ainsi si les homosexuels "veulent vivre ensemble et s'habiller en mariés, ils peuvent être dans leur droit, ou non, selon les lois de leur pays […], mais qu'ils n'appellent pas cela mariage, car ça ne l'est pas." Le collectif gay de Barcelone n'a pas manqué de réagir en déplorant des "déclarations vexatoires" tout en réclament le retrait du livre. Rien que de très prévisible. Mais cela devient plus sérieux quand le parti de "droite", le Parti Populaire (drôle de nom, au passage, pour un parti de droite) ose parler d'"ingérence dans la société espagnole" et le journal de gauche Publico affirmer que "la reine Sofia a la droit d'avoir une opinion, mais pas de la diffuser".

On ne saurait mieux définir que par ces propos et cette polémique ce qu'est une monarchie parlementaire : une république à couronne, où les têtes couronnées sont là pour faire de la figuration et ont pour seul droit celui de se taire. Cela est après tout malheureusement logique quand on sait que dans une monarchie parlementaire c'est le peuple qui détient le pouvoir souverain, or dans une monarchie véritable c'est le roi qui doit détenir ce pouvoir souverain, faute de quoi il n'est plus au sommet de la pyramide des pouvoirs mais en dehors. Le problème c'est qu'en Espagne, Juan Carlos est le premier responsable de cette situation, ce qui est très dommage pour quelqu'un qui descend de Louis XIV.
samedi 8 novembre 2008 | By: Mickaelus

La monarchie absolue sous Louis XIV, par François Bluche

"Dès 1661 Louis XIV a donné au régime français une unité, un style. Il en est résulté presque aussitôt cette monarchie absolue qu'admirent alors les Français, et que tentent d'imiter les rois d'Europe.

Aujourd'hui ces faits sont trop oubliés. Nos sensibilités échappent malaisément au pouvoir des mots. Or, depuis 1789, un enseignement simplificateur a noirci le concept de monarchie absolue. Le XIXe siècle l'a d'ailleurs peu à peu remplacé par l'horrible mot d'absolutisme, faisant de l'ancien régime un système de l'arbitraire, voire du despotisme ou de la tyrannie. La monarchie de Louis XIV devenait rétrospectivement comme le règne du bon plaisir.

On peut en général retrouver l'origine de chaque légende. Depuis Charles VII les lettres patentes des rois s'achevaient par l'expression : "Car tel est notre plaisir." Nos ancêtres, à qui le latin n'était pas étranger, lisaient : Placet nobis et volumus (C'est notre volonté réfléchie). Ils voyaient en cette formule la décision délibérée du Roi, non son caprice. De même traduisaient-ils sans hésiter monarchia absoluta par monarchie parfaite.

De l'enthousiasme de 1661 à la morosité trop soulignée de 1715, cinquante-quatre ans vont passer, souvent rudes, sans vraiment modifier l'admiration des Français pour le régime. Il est naturel, même pour ceux qui ont à se plaindre du monarque, de célébrer la monarchie absolue. Aux yeux d'un Pasquier Quesnel (1634-1719), janséniste exilé, la constitution française est parfaite, où "la royauté est comme éternelle". Le Roi jouit d'une légitime souveraineté ; "on le doit regarder comme le ministre de Dieu, lui être soumis et lui obéir parfaitement". Un Pierre Bayle (1647-1706), calviniste exilé, condamne les gouvernements mixtes, glorifie après Hobbes "l'autorité des rois", déclare froidement que "le seul et vrai moyen d'éviter en France les guerres civiles est la puissance absolue du souverain, soutenue avec vigueur et armée de toutes les forces nécessaires à la faire craindre".

Mais absolutus, venant du verbe absolvere (délier), les Français du XVIIe siècle savent aussi que monarchia absoluta signifie monarchie sans liens, et non pas sans limites. Les juristes théoriciens de la souveraineté (André Duchesne, Charles Loyseau, Jérôme Bignon) avaient, comme par hasard, développé leurs théories en 1609 et 1610, au lendemain de la grande anarchie des guerres de religion et de la reconstruction du royaume par le Béarnais. Qu'ils l'aient senti ou non, prôner alors une monarchie absolue revenait à exalter Henri IV ; leurs lecteurs pouvaient au moins comprendre qu'une pratique relativement débonnaire était conciliable avec la rigidité des principes. En 1609, il n'était pas question de confondre monarchie absolue et despotisme.

D'ailleurs, pour les juristes comme pour les Français instruits, le pouvoir royal, s'il est absolu, est également circonscrit. Le monarque doit respecter les maximes fondamentales, dites encore lois du royaume. La plus importante est la loi de succession, familièrement désignée sous le nom de "loi salique". Unique au monde, logique, précise, œuvre du temps et forgée par les grands événements de notre histoire, garante de la continuité et de l'unité du royaume, cette loi montre clairement que l'État passe avant le Roi. On peut dire qu'elle tient lieu à la France de constitution coutumière. La deuxième loi fondamentale affirme le caractère inaliénable du Domaine. Elle s'appuie sur un grand principe : le souverain n'est qu'usufruitier, et non propriétaire de son royaume. La troisième maxime - non reçue par tous, fortement commentée depuis 1614 - est appelée loi d'indépendance : le Parlement de Paris en a fait le système des libertés de l'Église de France, une permanente sauvegarde contre les empiétements de Rome.

De ces grands traits de notre droit public, résulte l'idée que la monarchie est plus absolue que le monarque."

François Bluche, Louis XIV, dans Le grand règne