jeudi 27 septembre 2007 | By: Mickaelus

La généalogie de Louis XIV

"[...] Comme les astrologues s'attachent à la conjonction des astres, ainsi les historiens du temps passé scrutaient-ils volontiers les généalogies princières dans l'espoir d'y trouver la clef des grands destins. Nous pourrions dire, à leur exemple : à son aïeul Henri IV, Louis empruntera la bravoure, la ruse, le sens du secret, le goût des belles femmes. Il tiendra du roi d'Espagne Philippe II, son bisaïeul, l'obsession de bien accomplir son métier monarchique. Ce type de considérations, qui n'est plus à la mode, n'était pas sans valeur : dans les grandes familles, et même dans toutes lignées fidèles à certaine tradition, la contemplation des ancêtres pèse parfois plus que la mystérieuse action de l'hérédité.


Mais bientôt la galerie des aïeux s'anime étrangement, grouille, laisse voir mille visages souvent étranges, toujours contrastés. Dans celle de Louis XIV apparaissent l'empereur Charles Quint, mais aussi Rurik le Viking, souche de la noblesse russe, Frédéric Barberousse, Charles le Téméraire, le condottiere Jean de Médicis, le doux poète Charles d'Orléans. Certaines répétitions de personnages, presque lancinantes, méritent d'être notées : du Téméraire notre héros descend six fois, d'Inès de Castro - la reine morte - vingt-deux fois ; et trois cent soixante-huit fois de saint Louis, dont il n'eut pas la sainteté, mais dont il hérita le gallicanisme. Enfin n'est-il pas émouvant de savoir Louis le Grand, en sa vie souvent fidèle à l'héroïsme cornélien, descendu quinze cent soixante-quinze fois du Cid Campeador ?

Les grandes dynasties, alliées par-delà les frontières, sont toujours un peu cosmopolites. Pourtant chacun s'efforce de déceler chez tout illustre monarque la nationalité dominante. Maurice Barrès écrivait froidement : « Louis XIV est un Médicis. Bonaparte est toscan. Sublime Toscane. » Quelques auteurs plus méthodiques ont examinés les quartiers ascendants du souverain (on sait que les quatre quartiers d'un personnage sont ses quatre grands-parents, les huit quartiers, ses huit arrière-grands-parents, etc.). Les uns pensent y découvrir une majorité allemande, ce qui prédisposait le roi de France en 1658 à une éventuelle candidature à l'Empire. D'autres ne voyaient que ses ancêtres espagnols, et prédestinaient en conséquence le créateur de Versailles à imposer une stricte étiquette de cour. Personne n'avait la patience de remonter assez haut dans le temps. Aujourd'hui, un généalogiste a voulu en avoir le cœur net. Il a retrouvé cinq cent dix des cinq cent douze quartiers ascendants de Louis XIV, c'est-à-dire les ancêtres du Roi examinés en coupe à la dixième génération. L'élément germanique (quarante-trois quartiers allemands et quatorze autrichiens) n'y représente que onze pour cent ; les Slaves (trente-six quartiers) et les Anglais (rencontrés trente-cinq fois), chacun sept pour cent. Les pays latins font le reste de l'ascendance royale, soit soixante-quinze pour cent : cent quarante-cinq quartiers français, huit lorrains et cinq de la maison de Savoie, cent trente-trois quartiers espagnols, cinquante portugais, quarante et un italiens. Le roi de France est tout de même assez français.

Au reste, ces questions ne préoccupaient nullement nos pères. Non seulement le Roi était français par essence - quand il aurait compté trente et un quartiers étrangers sur trente-deux -, mais ce caractère était imprescriptible. D'après le vieux droit public, un prince de la lignée directe (masculine) de Hugues Capet, né légitime, ne pouvait perdre sa qualité de Français. En 1589, Henri de Bourbon n'avait pas été gêné par son titre de roi de Navarre - souveraineté étrangère -, mais par son protestantisme ; et l'on n'avait pas davantage reproché à Henri III d'avoir provisoirement régné sur la Pologne. C'est pourquoi, lorsque se posera, à la fin du règne de Louis XIV, la question d'une candidature française à la couronne d'Espagne, le duc d'Anjou - devenu Philippe V - savait qu'il conservait et conserverait tous ses droits à une éventuelle succession au trône de France. Aucune convention internationale ne pouvait sur ce point l'emporter sur l'usage du royaume. Ce n'était pas une banale coutume, mais une loi fondamentale, élément imprescriptible de notre constitution non écrite.

D'ailleurs, n'est-il pas inadéquat, à ainsi dénombrer les quartiers ascendants de nos princes, de marquer les reines de France à l'encre indélébile, de leur "nationalité" de naissance ? Le "royaume de Catherine de Médicis", veuve de Henri II et régente, ne se situe point, que l'on sache, en Toscane... Et si Anne d'Autriche, comme nous y avons fait allusion, n'a pas toujours résisté, du vivant de Louis XIII, à la tentation des intelligences espagnoles, tout changea avec son veuvage. Dès 1643, elle ne sera que reine de France, plus patriote, mieux dévouée aux intérêts de son pays d'adoption que bien des princes de la maison de France. Telle est la force et l'efficacité des lois fondamentales. Non contentes de canaliser notre droit public au long des siècles, elles impressionnent les sensibilités et fondent les meilleures traditions de la cour. Après la mort de son mari, Anne d'Autriche, devenue la Reine mère, n'aura plus d'espagnol que sa fierté, son sens de l'honneur et les formes de sa dévotion."

François Bluche, Le grand règne, Louis XIV, p. 270-272

mercredi 26 septembre 2007 | By: Mickaelus

Pétition nationale : "non à la Turquie en Europe"

Une pétition sur le même thème que la précédente, du Front National cette fois-ci.


Marine LE PEN a tenu une conférence de presse ayant pour thème la présentation de la pétition nationale contre l’entrée de la Turquie en Europe.

Voir la plaquette de la pétition (pdf)
Voir la vidéo de la conférence de presse

mardi 25 septembre 2007 | By: Mickaelus

Pétition du MPF : non à la Turquie dans l'Europe !

Une initiative bienvenue que cette pétition qu'on peut signer ici. En voici le texte :


"En 2004, Nicolas Sarkozy expliquait à propos de l’adhésion de la Turquie à l’Union Européenne : /« Une décision aussi importante ne pourrait être prise qu’après un référendum en France pour connaître l’opinion des Français »/

Son vœu fût alors exaucé puisqu’une révision constitutionnelle de mars 2005 imposa par l’article 88-5 que chaque nouvelle adhésion soit désormais soumise à référendum.

Aujourd’hui, le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes Jean-Pierre Jouyet déclare être favorable à la suppression de cet article sans qu’aucun démenti ne soit publié par l’Elysée.

Si le chef de l’Etat semble avoir changé d’avis sur cette question, le peuple français, lui est toujours opposé à cette adhésion.

Parce que nous sommes soucieux de l’avenir de l’Europe, nous demandons à Nicolas Sarkozy de s’opposer à l’entrée de la Turquie dans l’Europe avec la même fermeté que celle dont il a fait preuve durant la campagne présidentielle.

Nous demandons au Président de la République d’user de son droit de veto pour que la Commission européenne cesse les négociations avec la Turquie."
dimanche 23 septembre 2007 | By: Mickaelus

La vie est en nous

Cette série de courts films très intéressante constitue un témoignage poignant sur l'avortement et ses conséquences funestes. On trouvera là matière à réfléchir sur la nature d'un acte que la société actuelle présente comme quelque chose d'anodin, de banal, d'une manière particulièrement atroce et irresponsable, quand c'est au contraire quelque chose de grave qui touche ce qu'il y a de plus essentiel et fondamental en chacun de nous, hommes et femmes, car "la vie est en nous".










Le site
samedi 22 septembre 2007 | By: Mickaelus

Monopoly France : votons pour Toulouse et Poitiers !

C'est en 2008 que paraîtra une énième version du célèbre Monopoly, intitulée Monopoly France, qui verra les vingt-deux rues parisiennes que nous connaissons tous remplacées par vingt-deux villes françaises. C'est à nous de déterminer quelles seront ces villes (parmi celles qui sont a priori en lice) en votant sur le site du Monopoly (il reste dix-huit jours).

En vue des élections municipales de 2008, c'est l'occasion idéale de promouvoir deux villes qui ont chacune leur tour mis un frein à l'invasion arabe de la France : Toulouse en 721 et Poitiers lors de la fameuse bataille de 732. On trouvera tous les détails utiles sur la page de l'action Monopoly France de Coranix.

jeudi 20 septembre 2007 | By: Mickaelus

Thibaud ou les Croisades

"Retrouvez les exploits de Thibaud le chevalier blanc et de son fidèle compagnon Blanchot, au XIIème siècle. Symbole de la croisade victorieuse à Jérusalem, Thibaud se plie à l'idéal de chevalerie et de charité chrétienne. - Cette série est la première grande fresque qui fût offerte aux téléspectateurs par la télévision française. Diffusée chaque après-midi de la semaine, la série permit d'apercevoir au gré des épisodes quelques futures vedettes, tels Pierre Arditi ou bien encore George Beller. Culte !"

mardi 18 septembre 2007 | By: Mickaelus

Thierry la fronde


"1360, Thierry de Janville et ses compagnons sont des hors-la-loi depuis qu'ils se sont ralliés à la cause du Roi de France retenu prisonnier dans les geôles du royaume d'Angleterre. Thierry a formé le projet insensé d'aller libérer son roi. Son arme contre les ennemis du Royaume ? Une fronde, qu'il manie à merveille."




Comment tout commença...





Les Inconnus : Thierry la France

dimanche 16 septembre 2007 | By: Mickaelus

Le délire sans-culotte du blog du Cochon Hallal

Suite à cet article sur l'incendie manqué de la mosquée de Nantes nord, le blog du Cochon Hallal s'était empressé de relayer une action sur laquelle il émettait pourtant moult réserves, se demandant comment faire goûter à des "républicanistes gauchistes laïcistes" (ce qu'il semble être) le texte d'un "royaliste droitiste catholiciste" (mon humble personne, telle qu'elle est qualifiée là-bas). L'empressement a été en effet vraisemblablement trop grand puisque la rédaction dudit blog vient de s'apercevoir - il était temps ! - que le texte était décidément par trop antirépublicain et de ce fait, "tarte", "grotesque", "comique", ce dont il témoigne ici (1). Comme ce délire sans-culotte m'a fort amusé, je vais me faire le plaisir de prendre cette tirade comme cobaye pour désigner les incohérences essentielles des purs républicains et autres gauchistes qui croient défendre une civilisation française qu'ils ne connaissent même pas. Cela commence comme suit :

"En relisant le texte de notre ami royaliste de manière plus attentive, il me semble que le Blog ne peut cautionner un tel texte.


Motifs :

- Apologie du crime. Non, on n'a pas le droit de se réjouir d'un incendie dans notre pays. (premier paragraphe au 13 septembre)"

Il faut tout d'abord souligner que si mon texte est qualifié de grotesque, la rédaction du Cochon Hallal a dû le lire au moins deux fois avant de se rendre compte de son ineptie ; cela en dit déjà long sur la qualité intellectuelle du commentateur... La suite n'est guère mieux, puisqu'après la sotte pédanterie c'est la pleutrerie qui se fait jour. Quoi, j'aurais osé me réjouir qu'on ait porté une atteinte légère à l'enceinte sacrée d'une mosquée ? Il y a de quoi rire devant la poltronnerie de gens qui s'attachent à dénoncer l'islam, et dont Charles Martel n'eût jamais rien fait dans son armée.

"- Délires antirépublicains quand on sait que 99.5% des français sont républicains et qu'aucun candidat à l'élection présidentielle ne remettaient pas en cause le républicanisme. Et en ayant ces éléments en tête, il apparaît dès lors particulièrement tarte à notre avis d'écrire que "Si les Français doivent s'affliger de la construction des mosquées en France - comme partout dans le monde par compassion pour les âmes perdues des Infidèles - on ne s'étonnera pas que les républicains raisonnent tout autrement, eux dont les valeurs sont constituées d'anti-valeurs abstraites niant la tradition, la nature, bref l'identité de la France."..."

Ici commence le plat de résistance que je vais vous aider à savourer. Voyons d'abord la grammaire douteuse de cette phrase - "[...] aucun candidat à l'élection présidentielle ne remettaient pas en cause le républicanisme" - qui donne, en la reformulant sans les négations, ceci : "tous les candidats à l'élection présidentielle remettaient en cause le républicanisme". Il semblerait que l'auteur, qui a déjà eu du mal à comprendre mon texte pourtant grotesque, a exprimé le contraire de ce qu'il désirait tant sa maîtrise de la langue française laisse à désirer. On ne peut toutefois pas en vouloir à un cochon - qu'il soit hallal ou non - d'écrire comme tel. Sur le fond, je ne sais pas bien d'où sont sortis ces chiffres, qui me semblent plus traduire la résignation du peuple français et son conditionnement totalitaire par les machines que sont la télévision et l'Education nationale. On se souviendra que lors des élections présidentielles, un sondage rendait compte que 17 % des Français seraient favorables à ce que le chef de l'Etat soit un roi en France, et que 20 % d'entre eux pourraient voter pour un candidat royaliste au premier tour des élections présidentielles. Voilà bien démontré que le faible nombre de militant royaliste trouverait un écho plus large qu'on ne le croit dans la population sans l'étau totalitaire du régime. Car qui a empêché Yves-Marie Adeline de se présenter devant les Français pour proposer l'idée du roi, sinon la République ? En voilà un au moins qui dénonçait le "républicanisme" comme dirait mon critique. Et qu'on ne se leurre pas trop sur d'autres candidats. Croit-on vraiment que des hommes comme Jean-Marie Le Pen et Philippe de Villiers nagent de gaieté de coeur dans les eaux républicaines ? Comme nombre de leurs militants, n'est-ce pas plutôt par désespoir de pouvoir emprunter une autre voie - royaliste, bonapartiste, que sais-je encore - qu'ils proclament un attachement de façade à un système qui ne peut être contourné sous peine de mise à l'écart comme Adeline lors des présidentielles ?

"Comme il n'y a décidément pas grande différence entre les Français (qui ne voient pas d'utilité urgente à ce que nous ayons une reine d'Angleterre) et les républicains de France, je me demande à quelle logique se réfère ce texte... sans doute à cette curieuse logique qui voudrait que tradition = nature = identité de la France ? (Nous passons sur le comique "comme partout dans le monde par compassion pour les âmes perdues des Infidèles"...)"

On ne va pas espérer de notre critique une quelconque pertinence en matière d'histoire de France et de philosophie politique, mais seulement rappeler que, de toute évidence, comme la France est une civilisation qui trouve sa fondation dans le baptême de Clovis et son accomplissement dans l'oeuvre de nos rois, les gens qui peuvent se réclamer pleinement du titre de français sont ceux qui sont encore fidèles à la nature, je dirais même à la vocation royale et catholique de leur pays, qu'ils soient royalistes, qu'ils soient militants du MPF, FN, MNR, parfois même UMP et ex-UDF s'étant résignés au triomphe sempiternel des anti-valeurs républicaines et des prétendues "Lumières" tout en souhaitant leur faire barrage sur certains points. On appelle aujourd'hui France ce qu'on ne devrait qualifier que de République, car cette dernière a usurpé le nom de sa victime par une suprême ironie, de là l'ambiguïté des mots républicain et français aujourd'hui. Mais comme on disait "roi de France", on ne dit plus que "président de la République", ce qui veut tout dire.

"Nous n'avons rien contre les royalistes, étant donné que nous pensons que monarchie et démocratie ne sont pas incompatibles, comme en témoignent les exemples européens, tandis que République et barbarie ne sont pas non plus incompatibles à l'exemple de l'Iran... Donc nous ne sommes pas républicanolâtres mais là, je ne vois pas quelle cause un tel site ne dessert pas si tous ses autres textes sont du même ordre."

Je retourne son compliment à l'intéressé. En fait, il n'est pas "républicanolâtre" comme il le précise, mais, ce qui est sans doute encore pire, il conditionne son soutien à tout type de régime à sa compatibilité avec la démocratie ; sacro-sainte démocratie ! Quelle ironie tout de même quand on sait rétrospectivement que ce sont les valeurs révolutionnaires - tolérance religieuse, "toutes les religions se valent" - qui ont permis à l'islam de s'implanter en France - pardon en République ! On voit d'ailleurs si les monarchies bâtardes européennes, imprégnées des valeurs révolutionnaires et des Lumières, sont efficaces du point de vue de la cohérence religieuse de leur pays... Ce n'est évidemment pas de ce type de monarchie qu'on se réclame si on se réfère au combat royaliste de l'Action française - et de la Restauration nationale aujourd'hui - et de l'ultraroyalisme - devenu légitimisme - d'antan. Même si certaines républiques peuvent aller dans le bon sens - comme en Pologne - ce n'est qu'avec une structure qui défend efficacement notre civilisation française que l'islam pourra être contré. Cette structure ne sera jamais la République qui obligera toujours au grand écart entre relativisme intégral et tradition. Je n'ai pas besoin de rappeler quel régime à produit Charles Martel et les Croisades, lequel promouvait la France comme fille aînée de l'Eglise, ce dont l'actuel système, enfoncé dans la repentance et paralysé par son nihilisme absolu (si on postule que toute culture se vaut et que toute idée est respectable, comment défendre une civilisation dont on nie en plus la fondation ?), est bien incapable.

"C'est un véritable problème que l'opposition à l'islamisation, tant les casseroles sont nombreuses. Il nous faut être vigilant non seulement vis-à-vis de ceux qui s'engagent de manière plus ou moins volontaire aux côtés de la Barbarie mais aussi vis-à-vis de ceux qui sont contre l'islam en apportant des idées-boulets qu'on se retrouve facilement à trainer sans qu'on s'en rende compte - ça a été sans doute un problème pour la manifestation SIOE. Nous avons été trop enthousiaste au Blog qu'un nouveau site propose des actions SITA pour aller vraiment lire sur le moment ce que raconte notre ami - et alors que je me préparais à faire l'action proposée, je me suis rendu compte du grotesque du texte. Mea culpa donc."

L'"idée-boulet" me paraît surtout être celle qui fait qu'on fait de son combat contre l'islam un absolu sans chercher à voir plus loin que le bout de son nez, et ce n'est certainement pas en jouant en plus sur le tableau du politiquement correct démocrate que cela risque de progresser. Lutter contre l'islam présuppose la compréhension de l'identité française, de sa tradition catholique. Si on commence à dénigrer l'islam au nom de la laïcité - grand écart des villiéristes que j'estime pourtant - alors que cette laïcité promeut l'égalité de toute religion, bon courage. Soit on défend la catholicité de la France et la structure royale qui en permet la défense, soit on tire contre son camp. Combattre l'islam en France avec la laïcité, c'est en fait le nourrir.

"Nous espérons que ce texte servira de leçon à l'auteur de l'action proposée : ou bien il persiste à vouloir débiter sa petite idéologie personnelle vieillote dont tout le monde - ou presque - se contre-fiche, ce qui est plutôt une bonne chose pour se préserver du ridicule, ou bien il fait un effort de réflexion pour se rendre compte que décidément non, nous ne sommes plus en 1789 et que les Chouans, c'est fini, mort, basta, terminé depuis quelques décennies... quitte à proposer un modèle royaliste qui serait, pourquoi pas, plus convaincant."

Je crois que la nature et l'histoire de la France n'est pas une idéologie, contrairement au républicanisme de mon critique, auquel j'ai suffisamment démontré combien sa petite leçon est vaine, puisqu'il ne fait que nourrir son ennemi par les principes qui lui permettent de rester sur place. De plus, juger un principe selon son âge et non selon sa qualité et sa pertinence est d'une bêtise absolue, digne des gauchistes progressistes les plus stériles et bornés.

"En tout cas, pour nous c'est une bonne leçon pour ne plus nous éparpiller à aller à la pêche aux actions proposées de ci de là sur internet pour nous épargner un peu de travail personnel - et en tout cas, nous ne nous sentons tenus de rendre compte à l'avenir que des actions qui nous semblent relever de valeurs simples réellement communes au monde civilisé - tels la Liberté, les Droits de l'homme et la Raison."

On sent poindre la prétendue universalité des Lumières françaises, le prélude à la grande guerre enclenchée par la Révolution et poursuivie par Napoléon au nom de quoi... du vide, du "tout se vaut", de la libération d'on ne sait quoi, sinon de la grande civilisation française pour embrasser la décadence et la haine de soi pour deux siècles - et cela continue pour notre malheur. Car si le Grand Siècle de Louis XIV n'était pas civilisé, on se demande bien quelle époque française l'était. La raison était celle qui s'immergeait dans la foi au sens où l'entendait Saint Thomas d'Aquin, la liberté était la belle liberté spirituelle du Christ Sauveur. La France n'était pas pourvue de sa pleutrerie constitutionnelle, on n'y voyait aucune mosquée, elle était rayonnante par les armes, les lettres et les arts. Que reste-t-il de tout ceci ? Rien, sinon des cuistres sans honneur, comme celui que vous avez pu lire, qui croient donner la leçon aux Français qui n'ont pas désarmé, et qui savent que ce n'est pas la république nihiliste qui pourrait triompher de l'islam - et de bien d'autres problèmes -, mais une France qui renouerait avec sa vocation royale et catholique.

(1) P. S. : l'article en question a été supprimé depuis, tandis que l'article du 16 septembre, relayant l'action sita, a été effacé.

jeudi 13 septembre 2007 | By: Mickaelus

Charles de Foucauld, lettre à René Bazin : des musulmans peuvent-ils être français ?

Cette lettre sincère et clairvoyante est à méditer car elle est pour nous une leçon à la fois théologique et historique. Si nous savons ce qui s'est passé dans les anciennes colonies françaises, l'analyse ici faite peut être transposée sans difficulté aux niveaux français et européen, pour contredire l'optimisme irresponsable de nos prétendues élites républicaines quant à l'intégration des populations musulmanes dans notre société occidentale, quant à la volonté même d'intégration de ces dernières.

"JESUS CARITAS,

Tamanrasset, par Insalah, via Biskra, Algérie, 29 juillet 1916.

Monsieur,

Je vous remercie infiniment d'avoir bien voulu répondre à ma lettre, au milieu de tant de travaux, et si fraternellement. Je pourrais, m'écrivez-vous, vous dire utilement la vie du missionnaire parmi les populations musulmanes, mon sentiment sur ce qu'on peut attendre d'une politique qui ne cherche pas à convertir les musulmans par l'exemple et par l'éducation et qui par conséquent maintient le mahométisme, enfin des conversations avec des personnages du désert sur les affaires d'Europe et sur la guerre.

Vie du missionnaire parmi les populations musulmanes

(...) Les missionnaires isolés comme moi sont fort rares. Leur rôle est de préparer la voie, en sorte que les missions qui les remplaceront trouvent une population amie et confiante, des âmes quelque peu préparées au christianisme, et, si faire se peut, quelques chrétiens. (...) Il faut nous faire accepter des musulmans, devenir pour eux l'ami sûr, à qui on va quand on est dans le doute ou la peine, sur l'affection, la sagesse et la justice duquel on compte absolument. Ce n'est que quand on est arrivé là qu'on peut arriver à faire du bien à leurs âmes. Inspirer une confiance absolue en notre véracité, en la droiture de notre caractère, et en notre instruction supérieure, donner une idée de notre religion par notre bonté et nos vertus, être en relations affectueuses avec autant d'âmes qu'on le peut, musulmanes ou chrétiennes, indigènes ou françaises, c'est notre premier devoir : ce n'est qu'après l'avoir bien rempli, assez longtemps, qu'on peut faire du bien. Ma vie consiste donc à être le plus possible en relation avec ce qui m'entoure et à rendre tous les services que je peux. À mesure que l'intimité s'établit, je parle, toujours ou presque toujours en tête à tête, du bon Dieu, brièvement, donnant à chacun ce qu'il peut porter, fuite du péché, acte d'amour parfait, acte de contrition parfaite, les deux grands commandements de l'amour de Dieu et du prochain, examen de conscience, méditation des fins dernières, à la vue de la créature penser à Dieu, etc., donnant à chacun selon ses forces et avançant lentement, prudemment. Il y a fort peu de missionnaires isolés faisant cet office de défricheur ; je voudrais qu'il y en eût beaucoup : tout curé d'Algérie, de Tunisie ou du Maroc, tout aumônier militaire, tout pieux catholique laïc (à l'exemple de Priscille et d'Aquila), pourrait l'être. Le gouvernement interdit au clergé séculier de faire de la propagande anti-musulmane ; mais il s'agit de propagande ouverte et plus ou moins bruyante : les relations amicales avec beaucoup d'indigènes, tendant à amener lentement, doucement, silencieusement, les musulmans à se rapprocher des chrétiens devenus leurs amis, ne peuvent être interdites par personne. Tout curé de nos colonies, pourrait s'efforcer de former beaucoup de ses paroissiens et paroissiennes à être des Priscille et des Aquila. Il y a toute une propagande tendre et discrète à faire auprès des indigènes infidèles, propagande qui veut avant tout de la bonté, de l'amour et de la prudence, comme quand nous voulons ramener à Dieu un parent qui a perdu la foi...

Espérons qu'après la victoire nos colonies prendront un nouvel essor. Quelle belle mission pour nos cadets de France, d'aller coloniser dans les territoires africains de la mère patrie, non pour s'y enrichir, mais pour y faire aimer la France, y rendre les âmes françaises et surtout leur procurer le salut éternel, étant avant tout des Priscille et des Aquila !

Comment franciser les peuples de notre empire africain

Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.

Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force, mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui. D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du Medhi, il n'y en a pas : tout musulman (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi) croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non-musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l'engage à subir avec calme son épreuve ; "l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération", disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles, mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Medhi...

Les Kabyles

Comme vous, je désire ardemment que la France reste aux Français, et que notre race reste pure. Pourtant je me réjouis de voir beaucoup de Kabyles travailler en France ; cela semble peu dangereux pour notre race, car la presque totalité des Kabyles, amoureux de leur pays, ne veulent que faire un pécule et regagner leurs montagnes.

Si le contact de bons chrétiens établis en Kabylie est propre à convertir et à franciser les Kabyles, combien plus la vie prolongée au milieu des chrétiens de France est-elle capable de produire cet effet !

(...) Si la race berbère nous a donné sainte Monique et en partie saint Augustin, voilà qui est bien rassurant. N'empêche que les Kabyles ne sont pas aujourd'hui ce qu'étaient leurs ancêtres du IVe siècle : leurs hommes ne sont pas ce que nous voulons pour nos filles ; leurs filles ne sont pas capables de faire les bonnes mères de famille que nous voulons.

Pour que les Kabyles deviennent français, il faudra pourtant que des mariages deviennent possibles entre eux et nous : le christianisme seul, en donnant même éducation, mêmes principes, en cherchant à inspirer mêmes sentiments, arrivera, avec le temps, à combler en partie l'abîme qui existe maintenant.

En me recommandant fraternellement à vos prières, ainsi que nos Touaregs, et en vous remerciant encore de votre lettre, je vous prie d'agréer l'expression de mon religieux et respectueux dévouement.

Votre humble serviteur dans le Cœur de Jésus.


Charles de Foucauld"

Source

lundi 10 septembre 2007 | By: Mickaelus

Tentative d'incendie manquée sur le chantier de la mosquée de Nantes nord

C'est dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 septembre qu'on a tenté d'incendier, malheureusement sans succès, la cabane du chantier d'une mosquée qui se construit depuis quelques semaines à Nantes, au boulevard René Cassin. L'acte, minime, a en fait plus vraisemblablement tout du geste symbolique et militant puisque seul l'encadrement de l'entrée comporterait des traces de fumée, et que d'après des témoins, des affiches représentant les fameuses caricatures de Mahomet avaient été collées sur les lieux.

Comme on s'en doute, les réactions ne se sont pas faites attendre. L'association culturelle musulmane de Nantes Nord (ACMNN), responsable de la funeste construction de l'édifice et qui a porté plainte le mercredi matin (plainte à laquelle s'est associée la ville de Nantes, comme on s'en serait douté), a réagi en ces termes à travers Noureddine Cherkaoui, secrétaire général du Conseil régional du culte musulman (CRCM) : "J'ai l'impression qu'il y a une recrudescence de ce genre de choses [...] ; [j'espère] que les autorités sauront répondre fermement, il faut, plus que jamais couper court à ce type de geste. Car au-delà des seuls musulmans, pour qui la mosquée est un lieu sacré, c'est tout le peuple français qui est touché par de tels agissements." Le peuple français, je suis d'accord, devrait être touché par de tels événements, mais de gratitude et pas par un autre sentiment ; c'est pourquoi je préfère pour ma part ne pas condamner cet acte militant qui, aussi minime soit-il, doit être compris pour ce qu'il est : un acte de résistance à l'islam, dont chaque mosquée érigée souille le territoire de la France, fille aînée de l'Eglise.

Si les Français doivent s'affliger de la construction des mosquées en France - comme partout dans le monde par compassion pour les âmes perdues des Infidèles - on ne s'étonnera pas que les républicains raisonnent tout autrement, eux dont les valeurs sont constituées d'anti-valeurs abstraites niant la tradition, la nature, bref l'identité de la France. Tel est le cas du député-maire de Nantes, Jean-Marc Ayrault, félon et grand dhimmi s'il en est en terre de France. Voici ce qu'il déclare à propos de cette affaire : "Tout acte, propos, toute inscription à caractère raciste, quels qu'ils soient, doivent être dénoncés et poursuivis. Nantes est une ville tolérante. Je suis convaincu que l'immense majorité des Nantaises et des Nantais partage ce sentiment." Je tiens à souligner la tristement comique incohérence, très républicaine, des propos du socialiste, qui se veut tolérant tout en encourageant la délation de tous ceux qui ne pensent pas comme lui et qui n'adhèrent pas à son dogme collaborateur. En vérité, ce félon présente une tendance très Gestapo dans sa volonté de servir à tout prix l'envahisseur musulman. Car c'est bien de cela dont il s'agit : les hommes de son espèce, bien pires que les collaborateurs de jadis forcés par la conquête allemande et de ce fait irresponsables, vendent d'eux-mêmes leur pays à qui le veut conquérir sournoisement. Les Français de coeur ont pour devoir de dire non à cette perfide trahison de la France par la république, le premier de ces devoirs étant d'oser parler, de dire non au politiquement correct et à la doxa républicaine de la tolérance félonne. On pourra notamment consulter cette page qui appelle à s'élever contre la construction de la grande mosquée de Nantes.

[D'après Presse Océan, 6 et 8 septembre]

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Si comme moi vous estimez que la France n'a pas vocation à voir se produire la construction de mosquées sur son territoire, agissez à votre humble niveau pour protester (le nombre fera la force) et diffusez cet article aux responsables nantais dans le cadre de l'opération SITA.

1. Imprimez (Fichier > Imprimer (Ctrl+P)) cet article qui ne prend qu'une page et imprimez au verso la lettre du Père Charles de Foucauld.

2. Un timbre au tarif "20 grammes" permet d'envoyer deux feuilles : ajoutez donc l'argumentaire de présentation de l'islam.

3. Choisissez comme destinataire le nom d'un des conseillers municipaux de Nantes dans cette liste. Ecrivez à l'adresse suivante :

[Monsieur ou madame ; nom prénom ]
Mairie de Nantes
2, rue de l'Hôtel de Ville
44094 Nantes cedex 1

vendredi 7 septembre 2007 | By: Mickaelus

L'entrevue du camp du Drap d'or entre François Ier et Henri VIII chantée par Clément Marot

C'est à partir du 7 juin 1520, entre Guines et Ardres (villages proches de la Picardie, française, et de Calais, ville anglaise), que se déroule la fameuse entrevue du camp du Drap d'or entre le roi de France, François Ier, et le roi d'Angleterre, Henri VIII, le premier cherchant à s'allier avec le second contre son ennemi Charles Quint. Malgré la magnificence dont firent preuve les deux souverains, l'alliance n'eut pas lieu, le cardinal Wolsey, ministre du roi d'Angleterre, étant déjà en pourparlers avec Charles Quint (peut-être faut-il citer l'anecdote selon laquelle lors d'un combat amical à main nues entre les souverains François Ier l'emporta avec une aisance humiliante pour Henri VIII). Clément Marot, alors dans la suite de la sœur du roi de France, la duchesse d'Alençon (la future Marguerite de Navarre), chante dans cette ballade et ce rondeau cette entrevue qu'il espère utile à la France et à la paix.


Auguste Debay, L'entrevue du camp du drap d'or. 7 juin 1520


Ballade VIII

Du triomphe d'Ardres, et Guines fait par les rois de France, et d'Angleterre.

Au camp des rois les plus beaux de ce monde
Sont arrivés trois riches étendards :
Amour tient l'un de couleur blanche et monde,
Triomphe l'autre avecques ses soudards,
Vivement peint de couleur célestine :
Beauté après en sa main noble et digne
Porte le tiers, teint de vermeille sorte.
Ainsi chacun richement se comporte,
Et en tel ordre et pompe primeraine
Sont venus voir la royale cohorte
Amour, Triomphe, et Beauté souveraine.

En ces beaux lieux plus tôt que vol d'aronde
Vient celle amour des célestines parts,
Et en apporte une vive, et claire onde,
Dont elle éteint les fureurs du dieu Mars :
Avecques France, Angleterre enlumine,
Disant : "Il faut qu'en ce camp je domine" :
Puis à son vueil fait bon gué à la porte,
Pour empêcher, que Discorde n'apporte
La pomme d'or, dont vint guerre inhumaine :
Aussi afin que seulement en sorte
Amour, Triomphe, et Beauté souveraine.

Pas ne convient, que ma plume se fonde
A rédiger du Triomphe les arcs,
Car de si grands en hautesse profonde
N'en firent onc les belliqueurs Césars.
Que dirai plus ? richesse tant insigne
A tous humains bien démontre et désigne
Des deux partis la puissance très forte.
Bref, il n'est coeur qui ne se réconforte
En ce pays, plus qu'en mer la Sereine,
De voir régner (après rancune morte)
Amour, Triomphe, et Beauté souveraine.

Envoi.

De la beauté des hommes me déporte :
Et quant à celle aux dames, je rapporte
Qu'en ce monceau laide serait Hélène.
Parquoi conclus, que cette terre porte
Amour, Triomphe, et Beauté souveraine.

Clément Marot, L'Adolescence clémentine (1532)

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Rondeau XXXII

De la vue des Rois de France, et d'Angleterre entre Ardres, et Guines.

De deux grands Rois la noblesse, et puissance
Vue en ce lieu nous donne connaissance
Que amitié prend courage du lion
Pour ruer jus vieille rébellion,
Et mettre sus de Paix l'éjouissance.

Soit en beauté, savoir, et contenance,
Les Anciens n'ont point de souvenance
D'avoir onc vu si grand perfection
De deux grands Rois.

Et le festin, la pompe, et l'assistance
Surpasse en bien le triomphe, et prestance
Qui fut jadis sur le mont Pélion.
Car de là vint la guerre d'Ilion :
Mais de ceci vient Paix, et alliance
De deux grands Rois.

Clément Marot, L'Adolescence clémentine (1532)

samedi 1 septembre 2007 | By: Mickaelus

Le contrat social de Rousseau : la république ou la mort

Unité, Indivisibilité de la République, Liberté, Egalité, Fraternité, ou la mort - Gravure coloriée éditée par Paul André Basset, prairial an IV (1796)

"[...] Le traité social a pour fin la conservation des contractants. Qui veut la fin veut aussi les moyens, et ces moyens sont inséparables de quelques risques, même de quelques pertes. Qui veut conserver sa vie aux dépens des autres doit la donner aussi pour eux quand il faut. Or le citoyen n'est plus juge du péril auquel la loi veut qu'il s'expose, et quand le Prince lui a dit : Il est expédient à l'Etat que tu meures, il doit mourir ; puisque ce n'est qu'à cette condition qu'il a vécu jusqu'alors, et que sa vie n'est plus seulement un bienfait de la nature, mais un don conditionnel de l'Etat.

La peine de mort infligée aux criminels peut être envisagée à peu près sous le même point de vue : c'est pour n'être pas la victime d'un assassin que l'on consent à mourir si on le devient. Dans ce traité, loin de disposer de sa propre vie on ne songe qu'à la garantir, et il n'est pas à présumer qu'aucun des contractants prémédite alors de se faire pendre.

D'ailleurs tout malfaiteur attaquant le droit social devient par ses forfaits rebelle et traître à la patrie, il cesse d'en être membre en violant ses lois, et même il lui fait la guerre. Alors la conservation de l'Etat est incompatible avec la sienne, il faut qu'un des deux périsse, et quand on fait mourir le coupable, c'est moins comme citoyen que comme ennemi. Les procédures, le jugement, sont les preuves et la déclaration qu'il a rompu le traité social, et par conséquent qu'il n'est plus membre de l'Etat. Or comme il s'est reconnu tel, tout au moins par son séjour, il en doit être retranché par l'exil comme infracteur du pacte, ou par la mort comme ennemi public ; car un tel ennemi n'est pas une personne morale, c'est un homme, et c'est alors que le droit de la guerre est de tuer le vaincu. [...]"

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (1762), Livre II, chapitre V : du droit de vie et de mort

Ce texte extrait du célèbre Contrat social de Rousseau est inquiétant à plus d'un titre. Si certains partisans de la peine de mort ou d'un Etat plus sévère et répressif pourraient avoir à première vue quelque envie de le trouver bon, ils feraient bien d'y regarder à deux fois avant cela. J'aimerais même dire clairement à certains militants de droite souverainiste et nationale qu'ils tireraient contre leur camp se faisant.

Comme je tenais à l'indiquer par le titre de cet article et par la présence de la gravure qui précède l'extrait de Rousseau, ce dernier fait courir tout comme des pans entiers des prétendues Lumières des principes qui serviront la cause des heures les plus sombres de la Révolution française, et par son truchement des totalitarismes du XXe siècle.

Ce texte tient pour acquis que selon les bases du traité social, le citoyen doit sa vie au souverain et que cette vie, il n'en est plus redevable à la seule nature mais à la société qui lui permet de la conserver. Si la société permet la conservation de la vie, alors, pour Rousseau, elle est apte à définir, selon ses lois, qui doit ou non mourir.

Historiquement, c'est préparer à l'avance le terrain de la conscription généralisée révolutionnaire qui, succédant à la "guerre en dentelles" de style Ancien Régime, considérera tout citoyen comme un instrument de "la patrie en danger", bien loin de la distinction moyenâgeuse entre les états de ceux qui combattent, ceux qui prient et ceux qui travaillent (la noblesse, le clergé et le tiers-état). Ce patriotisme total est la matrice des guerres totalisantes, des guerres des peuples et non plus des armées qui videront l'Europe de sa vitalité au XXe siècle pour entraîner le déclin que l'on sait. On était bien loin d'un tel état d'esprit lors des guerres sous Louis XIV, quand le vieux monarque ne s'est résigné à faire un appel à la résistance de la population que lors d'une phase particulièrement difficile de la guerre de succession d'Espagne (la dernière des grandes guerres du long règne), bien loin d'estimer la vie de ses sujets comme un dû même alors.

De plus, cet argument de la vie due à la patrie est un argument indéfendable pour plusieurs raisons. D'abord, d'un point de vue catholique on ne peut faire autrement que rappeler que la création comme la vie particulière sont dues à Dieu, et qu'un contrat social quel qu'il soit ne peut primer sur cette vérité pour tout français catholique. Quand même Louis XIV, considéré comme le plus absolu des monarques, n'a jamais eu de rapport totalitaire à la vie du citoyen-soldat comme l'aura la République, il faut reconnaître à Rousseau et ses héritiers politiques un orgueil incommensurable : déifier la loi et mettre Dieu en dehors de la cité. Cela est d'autant plus mégalomane que cette loi, loin d'être transcendante, est d'essence démocratique, c'est-à-dire, fluctuante, sujette à des opinions, ni divines ni rationnelles, mais numériques et hasardeuses.

Ainsi, pour qu'un souverain ou le pouvoir législatif ait droit de vie ou de mort, encore faudrait-il que les lois soient parfaites, et que l'erreur ne soit pas de mise. Or l'histoire nous enseigne que la première application des idées rousseauistes se fit pendant la Révolution, et il est particulièrement intéressant de se pencher à cet égard sur le cas de la contre-révolution vendéenne. Car qui s'est révolté contre la conscription totalitaire de la Convention sinon les Vendéens, dignes héritiers alors d'une population d'Ancien Régime non fanatisée comme celle de la Révolution et qui n'aurait jamais voulu de cela ? Qui a été considéré comme "rebelle et traître à la patrie" comme le suggère l'extrait sinon les Vendéens par la République, alors qu'ils défendaient une cause juste et vraie, la France légitime et la religion catholique ?

Cela nous donne une belle leçon pour l'avenir, que tout gouvernement pour être juste ne peut l'être vraiment sans une caution morale, et que cette caution morale ne peut pas être la raison fluctuante et humaine des Lumières, mais le principe transcendant d'une monarchie catholique qui avait un visage plus humain, plus juste même dans la guerre que la République qui l'a fait trépasser.

L'intitulé même de la gravure d'entrée présente elle-même le condensé de contradictions extrêmes, car on se demande bien comment la République pourra jamais faire trouver la liberté sans la vérité, ni l'unité d'une nation en contradiction avec sa fondation royale quand la recherche de la vérité - l'identité catholique et royale de la France - doit conduire à une rébellion sanctionnée par la mort, au moins civile comme c'était le cas des émigrés sous la Révolution. En fait de fraternité, la République est ainsi un régime partisan et de la réconciliation impossible dans une nation en contradiction avec son identité et avec la vérité.