samedi 28 juillet 2007 | By: Mickaelus

Puy du Fou : la cinéscénie (2006)

envoyé par Locelot

"En 2006, plus de 1100 acteurs sur scène.
Mise en scène de Philippe de Villiers.
Bande originale de Nick Glennie-Smith.
La plus grande scène du monde.

Ce magnifique spectacle aux musiques sublimes retrace l'histoire de France et de Vendée du Moyen-Âge jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale en passant bien évidemment par les Guerres de Vendée (1793-1796)."

Puy du Fou : mousquetaire de Richelieu (Grand Carrousel)


envoyé par Locelot

C'est en présence du cardinal de Richelieu, de Louis XIII et d'Anne d'Autriche, ou encore de son auteur, Pierre Corneille, que les spectateurs sont invités à apprécier le Cid, pièce maîtresse du théâtre français du XVIIème siècle. Mais quand parmi les comédiens sont démasqués des fugitifs, c'est un spectacle tout autre qui se joue au Grand Carrousel et qui fait intervenir les fameux mousquetaires avant un final éblouissant... et tout cela avec un sens esthétique magistral : toute la magie d'un classicisme étonnamment moderne.

Puy du Fou : les Vikings (fort de l'an mil)

envoyé par Locelot

La vie suit son cours paisible au petit village du fort de l'an mil, avec ses rituels ; vie champêtre, fête villageoise, adoubement, etc. Mais le haut moyen-âge, si tranquille en apparence, peut voir sa face champêtre s'enflammer soudainement, comme lorsque surgit un drakkar. Le chevalier défenseur du village pourra-t-il contenir l'attaque des barbares nordiques à moins d'un miracle ?

photo prise le 27 juillet 2007

Puy du Fou : le bal des oiseaux fantômes

envoyé par Locelot

Le vieux château du Puy du Fou s'éveille et ses vieux habitants émergent avec lui des brumes de l'oubli pour nous conter quelques passages de leur vie de jadis. Cette narration ponctue ce bal des oiseaux fantômes tout à fait impressionnant, quand oiseaux de toutes sortes, jusqu'aux rapaces et aux vautours, virevoltent au-dessus des têtes des spectateurs.

Puy du Fou : les gladiateurs (stadium gallo-romain)

envoyé par Locelot

Sous le règne de l'Empereur romain Dioclétien, il ne fait pas bon se convertir au christianisme dans la province romaine de Gaule, quand on est tenu de vouer à l'Empereur le culte d'un dieu. Quand à l'ouverture des jeux du cirque le gouverneur de Rome s'insurge de la découverte du signe chrétien du poisson, ce sont les prisonniers chrétiens qui sont en première ligne dans l'arène, premières victimes du pouvoir païen. Mais les choses prennent une nouvelle tournure quand c'est un brave soldat romain qui annonce s'être converti...

Les spectateurs, bénéficiant du superbe cadre du stadium gallo-romain plus vrai que nature, profitent alors des jeux du cirque, entre combats contre les gladiateurs, courses d'auriges et les indispensables fauves...


photos prises le 27 juillet 2007

Puy du Fou : la bataille du donjon

envoyé par Locelot

Ce spectacle fait profiter les spectateurs de tout l'éclat et la richesse du moyen-âge, à travers : des combats grandioses qui font intervenir cavaliers et fantassins armoriés comme machines de guerre ; des tournois lors desquels les chevaliers font percuter leurs lances contre l'écu de leur adversaire de toute la vitesse de leurs puissants destriers ; des bouffonneries ; de la romance ; des cascades de cavalerie impressionnantes.

photos prises le 27 juillet 2007

Le Grand Parc du Puy du Fou

envoyé par padpo

Pour en savoir plus sur la genèse du Puy du Fou, on consultera avec profit L'Aventure du Puy du Fou de Philippe de Villiers :

"Quatrième de couverture
L'aventure du Puy du Fou commence, un jour du printemps 1977, par la découverte d'un château en ruine perdu en plein cour du bocage. Séduit par le site, Philippe de Villiers décide aussitôt de mettre sur pied son projet: c'est ici que l'histoire de la Vendée sera ressuscitée, mise en son et lumière, rejouée par une armée d'acteurs amateurs. Depuis, un quart de siècle s'est écoulé: le Puy du Fou est entré dans le 3e millénaire et attire chaque année un nombre croissant de spectateurs.

Au fil de cet entretien, Philippe de Villiers retrace l'étonnante saga du Puy du Fou, les difficultés qu'il a dû surmonter, toute la persuasion qu'il lui a fallu mettre en oeuvre pour convaincre les sceptiques, pour triompher des tracasseries et des accusations de chouannerie venues de tous bords. Des débuts du projet dont on lui prédisait l'échec à l'extraordinaire succès d'aujourd'hui, toute l'histoire de cette réussite de spectacle populaire nous est ici contée par un homme de panache et de volonté, qui a su trouver les moyens et mobiliser les énergies pour que s'accomplisse son rêve grandiose et magnifique."


On peut aussi consulter Le Puy du Fou, en Vendée: L'histoire mise en scène de J. - C. Martin.

Aux amoureux de la lecture et de l'endroit et pour rester dans l'ambiance, on peut encore conseiller ce roman historique, Le fantôme du Puy-du-Fou d'Antoine Morhery :


"Quatrième de couverture
On n'avait pas cru tout de suite la vieille mère Boulogne, du village des Epesses, lorsqu'elle affirma avoir vu, plusieurs nuits de suite, une silhouette de femme flottant au-dessus des douves du château du Puy du Fou... Puis, peu à peu, le pays de la " Butte du hêtre ", au coeur du Haut-Poitou, qu'on n'appelait pas encore la Vendée, se mit à croire au fantôme du Puy du Fou et la malédiction fut alors le lot quotidien des habitants et des familles de la contrée... Au coeur de la Vendée, deux familles, les Saintaignon et les Veyrac, se déchirent après des temps d'amitié et d'amour... Commençant à la Saint-Barthélemy pour s'achever à l'avènement d'Henri IV, hanté par des personnages aussi truculents que célèbres (Navarre, Agrippa d'Aubigné, Catherine de Médicis, Henri III, Nicolas Rapin ou Gilbert du Puy du Fou), ce roman historique exaltant plonge le lecteur dans l'époque mystérieuse de la fin de la Renaissance. Qu'adviendra-t-il de Renaud de Saintaignon et de Robin de Veyrac ? de leurs familles, de leurs amours ? Que restera-t-il de ces temps troublés de passions et de haines ?"


Quelques endroits du Grand Parc :





vendredi 20 juillet 2007 | By: Mickaelus

Medieval II Total War Kingdoms - Crusades campaign (chapter 3 of 4)

Voici la nouvelle vidéo du supplément à venir de Medieval II Total War, qui concerne la très alléchante campagne qui aura pour thème les Croisades.



vendredi 13 juillet 2007 | By: Mickaelus

Quelques commentaires sur le discours du président de la république à Epinal

S'il y a bien une chose que confirme à première vue ce discours de Nicolas Sarkozy - qu'on peut lire ici, par exemple, dans son intégralité - c'est sa volonté de s'inscrire dans un héritage, celui de la Ve République, tout en s'efforçant d'adapter cet héritage à ce qu'il appelle la France d'aujourd'hui. Loin de vouloir donner naissance à une VIe République ou à un régime tout à fait parlementaire comme certains politiques en avaient eu l'idée pendant la campagne présidentielle, il s'agit pour le président de consolider des institutions, la vision d'un Etat fort, jugées les meilleures pour la France républicaine, en les mettant cependant au goût du jour, raison pour laquelle une réflexion va être engagée. Certes, s'il s'agit de rester dans le cadre républicain, je ne peux que préférer l'oeuvre du Général à la perspective d'un retour au régime radical des partis ou l'instauration d'un parlementarisme outrancier.

Mais toutes ces belles paroles, si elles sont de toute façon peu susceptibles d'être goûtées par un royaliste qui voit le salut de la France ailleurs que dans le régime républicain, quel qu'il soit, sont déjà démenties par les faits. Si Nicolas Sarkozy a beau jeu d'insister sur la vision de l'Etat de Charles de Gaulle, son attachement à la Constitution de 1958, il passe sans surprise sous silence la vision de la France du fondateur de la République, qui jamais ne se serait engagé dans la voie d'une Europe politique mais aurait à l'évidence maintenu le cap d'une Europe des nations, fidèle en cela à la vision originelle de l'Europe, idéal alors utile tant qu'il n'avait pas la vocation totalisante voire totalitaire qu'on lui connaît malheureusement aujourd'hui. Il est bien difficile de prétendre aimer une Constitution modifiée il y a peu en faveur du pouvoir européen, et un modèle assujetti dans des proportions trop élevées à la législation européenne. L'action passée, présente, et à venir n'en doutons pas, du président de la république, prend le contrepied de la vision de la France du Général de Gaulle. La posture de Nicolas Sarkozy est dès lors tout à fait contestable, surtout à la veille d'un 14 juillet résolument européen, et on se demande pourquoi sont adressées tant de louanges à des institutions qu'on travaille à inféoder à Bruxelles de toutes ses forces.


Il y aurait beaucoup à dire sur le discours en lui-même qui aborde quelques points historiques intéressants et quelques questions identitaires importantes, aussi ne vais-je en citer que quelques passages.

"Je ne parle pas non plus d'une politique de la table rase. Je ne parle pas d'une politique qui voudrait faire comme si la France était un pays neuf, sans histoire, sans mémoire et sans héritage."

"La France c'est le pays de la diversité, de la diversité des paysages, des climats, des cultures. La France c'est un agrégat de peuples et de provinces unis par une volonté. La France c'est une construction politique. La France c'est un projet. Pour que la France existât, il a fallu que nos Rois la veuillent avec obstination pendant des siècles, et que la République à son tour la veuille aussi avec la même passion, avec la même obstination.

Il a fallu pendant mille ans travailler à unir mille petites patries pour en faire une grande. Et depuis mille ans la France n'a cessé d'être travaillée par l'obsession de son unité.

La France une et indivisible n'est pas une invention de la Révolution Française, ce n'est pas une invention du jacobinisme.

La France une et indivisible, c'est un idéal national qui a cheminé pendant des siècles jusqu'à son plein accomplissement.

La France une et indivisible, c'est l'idéal d'une nation qui sait ce que son unité lui a coûté de peines et de sacrifices et qui ne veut rien accepter qui puisse la remettre en cause."


On peut donner raison sur un point au président quant à ces propos sur la France : l'idée de la France comme sa construction et son unification n'est certainement pas une idée révolutionnaire, même si la république a pu radicaliser ce dessein unitaire, car c'est à mon avis sous le règne de Louis XIV que le royaume de France a pu connaître une unité sous l'égide d'une monarchie moderne et administrative, mais une unité qui était alors respectueuse des régions françaises. Il est bien évident dès lors que faire de la politique en France doit - devrait ! - tenir compte d'un long héritage qui a trouvé son aboutissement dans le projet capétien dont l'apogée se situe sous Louis XIV. Car à propos de projet le propos de Nicolas Sarkozy est bien défaillant, formel et superficiel finalement. La France ce n'est pas qu'un projet d'unification parfaite qui avance dans l'histoire, la France c'est aussi une identité, et de cette identité il n'est fait nulle mention dans ce discours d'Epinal, bien au contraire, comme nous le verrons. La France est née d'un héritage, romain et catholique, et a connu un grand roi qui a posé ses fondations : Clovis. Elle s'est affirmé sous la double lumière du trône et de l'autel jusqu'au temps de Louis XIV après avoir surmonté bien des épreuves. Le président de la république passe rapidement, on comprend aisément pourquoi, du projet capétien au projet républicain dans son discours, oubliant la rupture qui s'est opérée lors de la révolution. Si la France était une, unie sous la monarchie, c'est bien parce que le Roi de France, au-delà des diversités régionales, incarnait la France, qu'il tirait sa force, sa légitimité de la tradition et de Dieu. Rien de tel pour le président d'une France divisée en partis, lui-même chef de parti, et en laquelle se confrontent des idéologies comme on ne l'avait pas vu sous la monarchie. Le discours en convient d'ailleurs.

"Il ne faut pas chercher ailleurs la cause de la passion française pour l'égalité. L'égalité c'est la clé de voûte de l'unité de la France. L'égalité c'est ce par quoi les Français ont surmonté leurs particularismes pour devenir les citoyens d'une seule nation. Ce n'est pas parce qu'ils sont semblables les uns aux autres. Ce n'est pas parce qu'ils se sont forgé au cours des siècles une histoire, des valeurs, une destinée communes que les Français éprouvent le sentiment de leur unité, c'est parce qu'ils se sentent égaux en droits et en devoirs."

"En France, l'Etat doit être laïque, c'est-à-dire également respectueux de toutes les religions et de toutes les croyances."

"En France, la République exige que chaque citoyen soit regardé dans ses rapports avec l'Etat sans considération de ses origines, de sa religion, de sa couleur ou de ses appartenances politiques."

Je parlais ci-dessus de l'oubli de l'identité de la France, ou plutôt d'un discours qui s'inscrirait en négatif à cet égard, ce dont nous avons la confirmation à travers ces quelques citations. Pour le président de la république, l'identité de la France, son "ciment", c'est la passion de l'égalité. Difficile de faire plus révolutionnaire ! On n'est guère loin de Ségolène Royal et de François Bayrou qui déclaraient clairement et fièrement pendant la campagne présidentielle que l'identité de la France c'était la République, que la France était née en 1789 - sans les garnitures que Nicolas Sarkozy appelle l'héritage et qu'il cite pour faire joli et s'en débarrasser au plus vite. Je dirais plutôt personnellement que c'est la république qui est née en 1789, et que la France s'est vue peu à peu étouffée par ce régime, jusqu'à être fort malmenée de nos jours, en histoire comme en politique. Cette France construite aussi par son identité catholique, ce qu'on veut faire oublier aujourd'hui par des politiques pro-immigration, pro-multiculturalisme, anti-famille, anti-morale, cette France qui rayonnait encore sous Louis XIV il y a 300 ans au temps de la contre-Réforme. Le ciment n'était pas tant l'égalité que la religion catholique, et ce ciment qui a duré plus de mille ans me semble peser bien plus lourd que les quelques 200 ans de déchirements républicains. Nicolas Sarkozy, qui s'est fait le champion cynique de l'identité française pendant la campagne présidentielle, n'y a sans doute jamais réfléchi sérieusement ; ce qu'il défend c'est le dogme républicain, certainement pas la France. On ne peut pas prétendre défendre la France sans défendre son identité catholique et en promouvant l'implantation de l'islam. On ne peut pas prétendre construire sa politique sur un héritage millénaire et évoquer les Rois de France ses prestigieux aînés quand on ne prend même pas la peine de hiérarchiser la légitimité des religions en France, se faisant de ce fait l'adepte d'un relativisme historique et théologique tout à fait nauséabond. On ne peut prétendre non plus que la France n'est pas un peuple où domine depuis longtemps une ethnie, ce que reconnaissait lui-même Charles de Gaulle. Non, la France n'est pas qu'un Etat fort sans histoire, déchiré par la passion de l'égalité, sans culture, sans religion, car cela c'est la définition de la république, universalisme dévoyé et athée, régime des guerres civiles à blanc.

Lire aussi :
La fondation de la France
Commentaire du discours de Latran de Nicolas Sarkozy ou réflexion sur la république et la religion
L'impossible combat français et réactionnaire dans le cadre républicain


mercredi 11 juillet 2007 | By: Mickaelus

Le motu propio de Benoît XVI à propos de la messe en latin

L'élection de Benoît XVI comme Souverain Pontife avait suscité un souffle d'espérance et semblé pleine de promesses aux catholiques qu'on appelle aujourd'hui traditionnalistes - à ne pas confondre avec les intégristes comme certaines personnes malignes le souhaiteraient ! - et il semble aujourd'hui que ce soit avec raison, puisqu'avec ce motu propio "sur l'usage de la Liturgie romaine antérieure à la réforme de 1970", Sa Sainteté a fait il y a quelques jours un geste fort et très attendu en leur direction afin de normaliser leur situation dans l'Eglise catholique romaine et d'atténuer des tensions malheureuses dues, parfois, à d'étranges intransigeances de la part des conciliaires.

Il s'agit d'un décret qui me paraît à l'évidence inspiré par la volonté du Seigneur, et qui, d'un simple point de vue rationnel, est on ne peut plus juste. Comment imaginer, en effet, qu'à l'heure du dialogue interreligieux à outrance et de l'oecuménisme, les seuls qui ne pourraient bénéficier d'une attitude conciliante seraient justement ceux qui se trouveraient être les plus attachés à la tradition de l'Eglise ? Ce serait imaginer une Eglise qui tournerait le dos à sa tradition, à ses fondations les plus inébranlables.

Il n'est pas question d'imaginer alors un "retour en arrière" comme le racontent certaines mauvaises langues - qu'on s'empresse de diffuser à l'antenne des journaux télévisés français - bien empressées de geindre, alors que le décret stipule clairement à propos des deux formes de liturgie concernées, que "ces deux expressions de la "lex orandi" de l'Eglise n'induisent aucune division de la "lex credendi" de l'Eglise ; ce sont en effet deux mises en oeuvre de l'unique rite romain." Dès lors, ne saurait être exprimée l'idée même d'une concurrence quelconque. En vérité, les seuls qui puissent être gênés par cette clarification de la situation par Benoît XVI sont ceux que l'on peut qualifier de catholiques progressistes frénétiques, qui souhaitent saper nombre de fondamentaux de l'Eglise dans un dessein inavouable. Car le motu propio est très clair sur le respect que tout catholique doit à la tradition : "le Missel romain promulgué par S. Pie V et réédité par le B. Jean XXIII doit être considéré comme l'expression extraordinaire de la même "lex orandi" de l'Eglise et être honoré en raison de son usage vénérable et antique."

D'ailleurs, sans entrer dans les détails, il est aisé de concevoir la valeur fondamentale de l'usage du latin, langue sacrée par excellence, et Dieu sait si nos sociétés occidentales auraient besoin de renouer avec le sacré. Benoît XVI, au cours de son pontificat, a discouru de façon très claire contre la dictature du relativisme. Quel meilleur remède que cette langue qui se voulait universelle ? Le latin l'est d'autant plus quand on fait le simple constat qu'il provient de Rome, cette Urbs à vocation universelle, dont nous tenons une partie de notre héritage, et dont l'Eglise catholique et romaine a été une manière de continuateur sur le plan spirituel lors de l'effondrement de l'Empire romain d'Occident. Songeons encore que ce dont l'Eglise a le plus besoin pour être forte en ces temps de bouleversement, c'est d'un noyau de vrais fidèles aimant la tradition et le dogme catholique tel qu'il est défini depuis le Concile de Trente au temps de la Contre-Réforme - tel qu'il pouvait rayonner sous Louis XIV ! - et non pas d'un élargissement, d'une ouverture absurde et incohérente au niveau théologique qui ne pourra être qu'un facteur d'affaissement.

mardi 10 juillet 2007 | By: Mickaelus

Pas de "grâce présidentielle" le 14 juillet : une usurpation en moins !

Il est sans doute inutile de préciser d'entrée de jeu que le 14 juillet n'est pas jour de fête pour un royaliste, qui ne peut se réjouir ni de la prise de la Bastille (14 juillet 1789), ni de la mascarade qui a nom Fête de la Fédération (14 juillet 1790). Quand le président de la république profitait de cette journée pour exercer un droit de grâce très contestable, c'était sans doute le bouquet ; je me trouve donc relativement d'accord avec Nicolas Sarkozy, pour une fois, quand il se refuse à l'idée de "grâce automatique". Seulement, ce n'est sans doute pas pour les mêmes raisons. En effet, sous l'Ancien Régime, c'est au Roi de France qu'appartenait ce droit de grâce, et il me semble injustifiable qu'un président en soit lui aussi pourvu pour une raison très simple : alors que le président reçoit son pouvoir du peuple, de la nation, par le truchement du suffrage universel, le Roi, lui, régnait selon les lois fondamentales du royaume et tenait son pouvoir de Dieu à qui il rendait des comptes. Par son sacre à Reims, le Roi de France était donc investi par l'Eglise catholique et rendu apte à user du droit de grâce. Il est, réciproquement, bien évident qu'un président, ne bénéficiant pas de ce lien sacré - en dehors même du fait qu'il est un usurpateur - ne peut prétendre à cette fonction purement régalienne, sans compter que le principe de séparation des pouvoirs, s'il est inutile dans une monarchie absolue de droit divin, est fondamental en république. Sans lien avec Dieu, un chef d'Etat n'a aucune légitimité à se substituer à la justice des hommes.

vendredi 6 juillet 2007 | By: Mickaelus

Le franc parler de Patrick Devedjian ou la république au naturel

A quelques jours de distance des faits ou plutôt de leur relation publique, il me faut écrire combien le gros plan médiatique sur la petite "affaire Devedjian" m'a amusé ; il le faut parce qu'elle est l'occasion de rappeler quelques évidences, ce dont se privent bien les médias et les partis politiques traditionnels, tous imbriqués dans le même système politique.

On a feint de découvrir que les hommes politiques pouvaient être naturels et que de leur bouche pouvait s'exhaler quelque mot ordurier et fétide ; voilà une hypocrisie qui m'est apparue fort plaisante. Qui ne se souvient par exemple du ton, fort détendu dirons-nous, de Jacques Chirac avant une certaine interviewe avant qu'il ne se reprenne très soudainement, ayant compris que les caméras étaient déjà actives, ou bien, tout simplement et plus prêt de nous, lors de la campagne présidentielle, de ces accès de civilité feints entre Marie-Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy ? Et pourtant, Patrick Devedjian n'a fait qu'appliquer le programme de Jean-François Copé : arrêter la langue de bois.

Le mot de Devedjian à l'égard de Mme Comparini, "salope", a choqué. Et pourtant, il n'est pas difficile aux Français de se rendre compte que les hommes politiques se détestent, se haïssent, et s'étriperaient bien volontiers la plupart du temps. Non seulement lorsqu'ils appartiennent à des camps opposés, comme on peut le constater à l'envie en se délectant des séances puériles de l'Assemblée nationale, qui peuvent tourner au pugilat, de même que lors des débats politiques à la télévision, mais également quand divers courants ou plusieurs personnalités s'affrontent au sein d'un même parti. On n'a pas oublié comment la vieille garde chiraquienne s'est retirée un peu maussade au profit des jeunes loups sarkozystes, et encore moins les règlements de compte entre les éléphants socialistes. On ne parle même pas des affaires conjugales du couple Hollande-Royal, qui auraient, me suis-je laissé dire, conduit la seconde à voler la vedette au premier en se présentant aux élections présidentielles dont il rêvait.

Les hommes politiques se haïssent, c'est un fait incontestable. Le pouvoir fait s'entrechoquer en permanence les orgueils et les ambitions, il véhicule nécessairement une violence intense. Toutefois le régime républicain me semble accentuer cet état de fait qui puise dans la nature du pouvoir et surtout dans la nature humaine. Dans un système politique voué à la recomposition perpétuelle et à l'instabilité par ces élections et cette lutte des partis que je qualifie de guerre civile à blancs, chacun s'estime digne du pouvoir et se sent lésé dès lors qu'il ne l'obtient pas, de même qu'au contraire il s'agit d'écraser un adversaire qu'on a vaincu. Il ne faut pas non plus s'étonner qu'un régime né dans le sang et vivant par le mensonge engendre des ambitions aussi mal dégrossies que celles que nous voyons dans cette société où tout le monde se croit apte à devenir député, chanteur, écrivain, que sais-je encore. Les haines de cour au temps jadis avaient au moins le mérite de se manifester avec art, avec quelque bon mot, quelque épigramme ; la haine elle-même était comme civilisée par la grandeur de la France d'alors. La haine à la républicaine est donc le reflet de notre médiocratie.

Qu'on ne feigne donc plus de s'étonner de la grossièreté de Devedjian qu'on a surtout accablé parce qu'il avait eu le malheur de dévoiler maladroitement un défaut partagé par tous ses semblables en politique, alors même que le président de la république n'a pas ménagé ses efforts avant et après son élection pour faire croire à son respect de l'opposition. Il n'est pourtant pas difficile de comprendre que la politique policée n'a jamais été que celle du Roi de France, seul arbitre concevable et possible dont le respect pour des collaborateurs qu'il choisit ne peut être mis en doute. La république ne sera jamais autre chose que le régime de la haine, de l'envie, quelque soin qu'on prenne pour cacher cette vérité.