mardi 27 mars 2007 | By: Mickaelus

Lettre ouverte de Monseigneur Jean-Pierre Cattenoz aux candidats aux prochaines élections

Voici une lettre dont je vous recommande vivement la lecture tant y transparaît l'esprit évangélique et le courage qu'on aimerait voir embrasser tout homme d'Eglise.

Mesdames et Messieurs les candidats, quand je vous écoute, j’ai mal pour mon pays. Bien sûr, je me réjouis devant les germes d’espérance contenus dans les nombreuses propositions énoncées dans vos programmes.

Il y a quelques semaines, je me suis réjoui de vous voir tous unanimes pour inscrire l’abolition de la peine de mort dans notre Constitution. Aujourd’hui, je suis consterné par vos programmes qui portent en eux les germes d’une culture de mort pour notre société.

Certes, comme archevêque d’Avignon, il ne m’appartient pas de prendre position publiquement pour l’un ou l’une d’entre vous. De même, en intervenant, je n’entends nullement porter atteinte à la liberté politique des catholiques de mon diocèse. Je voudrais seulement vous alerter et alerter tous les hommes de bonne volonté sur plusieurs points de la campagne électorale dont les enjeux me semblent majeurs pour l’avenir de notre pays.

Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie. Or je constate combien en laissant fragiliser la famille vous portez atteinte au patrimoine de l’humanité.

La famille est le sanctuaire de la vie, une réalité décisive et irremplaçable pour le bien commun des peuples. Elle est la cellule vitale et le pilier de toute vie en société. L’avenir de l’humanité passe par la famille. Elle est le centre névralgique de toute société, une école d’humanisation de l’homme où il peut grandir et devenir pleinement homme. La famille est le lieu privilégié et irremplaçable où l’homme apprend à recevoir et à donner l’amour qui seul donne sens à la vie. Elle est le lieu naturel de la conception, de la naissance, de la croissance et de l’éducation des enfants. Elle est le milieu naturel où l’homme peut naître dans la dignité, grandir et se développer de manière intégrale.

L’institution du mariage, fondement de la famille, échappe à la fantaisie de l’homme ; le mariage plonge ses racines dans la réalité la plus profonde de l’homme et de la femme, il est l’union de l’homme et de la femme. « Impossible de contester cette norme sans que la société ne soit dramatiquement blessée dans ce qui constitue son fondement. L’oublier signifierait fragiliser la famille, pénaliser les enfants et précariser l’avenir de la société » (Benoît XVI, 20 février 2007).

Or, la plupart de vos programmes électoraux loin de protéger et de promouvoir la famille fondée sur le mariage monogame entre l’homme et la femme ouvrent la porte au mariage entre personnes du même sexe et à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels. Aucune autre forme de vie commune que l’union d’un homme et d’une femme ne peut être juridiquement assimilable au mariage ni ne peut recevoir, en tant que telle, une reconnaissance légale. Toute tentative de relativiser le mariage en lui donnant le même statut que d’autres formes d’unions radicalement différentes est dangereuse pour notre société. Tout cela offense la famille et contribue à la déstabiliser en voilant sa spécificité et son rôle social unique.

Concernant le “mariage homosexuel”, il faut distinguer l’homosexualité comme fait privé et l’homosexualité comme relation sociale prévue et approuvée par la loi. La légalisation d’une telle union finirait par entraîner un changement de l’organisation sociale tout entière qui deviendrait contraire au bien commun. Les lois civiles qui devraient être des principes structurants de l’homme au sein de la société, jouent un grand rôle dans la formation des mentalités et des habitudes. Le respect envers les personnes homosexuelles ne saurait en aucune manière conduire à l’approbation du comportement homosexuel ou à la reconnaissance juridique des unions homosexuelles (cf. Cardinal Ratzinger, « Considération à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles », Congrégation pour la Doctrine de la Foi, juin 2003).

Le nombre de séparations et de divorces s’accroît, rompant l’unité familiale et créant de nombreux problèmes aux enfants, victimes innocentes de ces situations. La fragilité et le nombre de foyers monoparentaux ne sont pas sans poser question. La stabilité de la famille est aujourd’hui menacée ; pour la sauvegarder, il ne faut pas avoir peur d’aller à contre-courant de la culture ambiante. Les diverses formes de dissolution du mariage sont l’expression d’une liberté anarchique qui se fait passer à tort pour une libéralisation de l’homme. Au contraire, reconnaître et soutenir l’institution du mariage est un des services les plus importants à apporter aujourd’hui au bien commun et au véritable développement des hommes et des sociétés, de même que la plus grande garantie pour assurer la dignité, l’égalité et la véritable liberté de la personne humaine.

Malheureusement bien des projets sur le mariage, le divorce, l’adoption tiennent, certes, compte des désirs des adultes, mais oublient complètement l’intérêt des enfants. Le droit à l’enfant semble prendre le pas sur le droit de l’enfant.

Comme le montre unanimement l’expérience, l’absence d’une maman ou d’un papa au sein d’une famille entraîne bien des obstacles dans la croissance des enfants. Comment des enfants insérés dans des unions homosexuelles où manquent la bipolarité sexuelle et l’expérience conjointe de la paternité et de la maternité pourront-ils grandir et mûrir humainement sans porter les séquelles de cette absence ? Comment assurer l’équilibre de la structure psychologique et sexuelle de l’enfant dans un couple où il n’y a qu’un sexe ?

L’affaiblissement de la cellule familiale est une des causes majeures des difficultés des jeunes. La crise de la famille est une cause directe du mal être des jeunes. La majorité des jeunes en difficultés sont issus de familles humainement et socialement fragilisées.

Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’évangile de la vie, de cette vie qui fait de nous des hommes de l’utérus au sépulcre.

La banalisation de l’avortement et le silence sur les conséquences psychologiques, les blessures et les souffrances cachées qui marquent à jamais les femmes sont intolérables. L’information tronquée sur les séquelles provoquées par l’avortement chez les femmes qui y ont eu recours est insupportable.

La liberté de tuer n’est pas une vraie liberté, mais une tyrannie. Jean-Paul II dans sa lettre encyclique « L’Evangile de la vie » a eu des mots très vrais et très durs sur la réalité de l’avortement : « Parmi tous les crimes que l’homme peut accomplir contre la vie, l’avortement provoqué présente des caractéristiques qui le rendent particulièrement grave et condamnable […]. L’avortement provoqué est le meurtre délibéré et direct, quelle que soit la façon dont il est effectué, d’un être humain dans la phase initiale de son existence, située entre la conception et la naissance. La gravité morale de l’avortement provoqué apparaît dans toute sa vérité si l’on reconnaît qu’il s’agit d’un homicide et, en particulier, si l’on considère les circonstances particulières qui le qualifient. Celui qui est supprimé est un être humain qui commence à vivre, c’est-à-dire l’être qui est, dans l’absolu, le plus innocent qu’on puisse imaginer : jamais il ne pourrait être considéré comme un agresseur, encore moins comme un agresseur injuste ! Il est faible, sans défense, au point d’être privé même du plus infime moyen de défense, celui de la force implorante des gémissements et des pleurs du nouveau-né. »

Alors que la peine de mort a été abolie pour une question de principe, l’avortement devrait être considéré comme atteignant la dignité de la personne à naître.

Certes, l’avortement est désormais inscrit dans les lois, mais il n’en demeure pas moins immoral au regard de l’Evangile et de l’Evangile de la vie.

L’acceptation de l’euthanasie fait peser des menaces graves sur les malades incurables et sur les mourants. Certes, le contexte social et culturel actuel augmente la difficulté d’affronter la souffrance à l’approche de la mort. Il rend plus forte la tentation de résoudre ce problème en l’éliminant à la racine par l’anticipation de la mort au moment considéré comme le plus opportun. Pourtant, les médecins affirment aujourd’hui savoir soulager la quasi-totalité des douleurs. La vraie question est donc celle des soins palliatifs.

La vie humaine est sacrée, de son commencement naturel jusqu’à son terme. Tout être humain a le droit au respect intégral de ce bien qui est pour lui primordial. Nous ne pouvons accepter la promotion de lois visant à légaliser l’euthanasie.

La manipulation des embryons fait peser une lourde menace sur notre société. L’embryon est un être vivant qui possède un patrimoine génétique humain. Il est une personne humaine, il faut la protéger parce qu’elle est membre à part entière de l’espèce humaine et mérite notre respect.

Les progrès de la science et de la technique peuvent se transformer en menace si l’homme perd le sens de ses limites. Il faut prendre conscience que la chosification de l’embryon nous conduira tôt ou tard à l’eugénisme.

Effectivement, cette manipulation débouche sur un eugénisme subtil. En effet, le dépistage prénatal a changé de nature, il n’est plus destiné à traiter mais bien à supprimer. Un tel dépistage renvoie à une perspective terrifiante, celle de l’éradication.

Aujourd’hui, la venue au monde de certains enfants est devenu non souhaitable. La science propose même des outils pour réaliser le rêve de l’enfant sans défaut. Plusieurs de vos programmes construisent pas à pas une politique de santé qui flirte avec l’eugénisme.

Les recherches biotechnologiques toujours plus pointues visent à instaurer des méthodes d’eugénisme toujours plus subtiles et qui visent à la recherche de l’enfant parfait, fruit d’une sélection totalement contrôlée. Par leur maladie, par leur handicap, ou plus simplement par leur présence même, ceux qui auraient le plus besoin d’amour, d’accueil, de soin, sont jugés inutiles et considérés comme un poids insupportable dont il faut se débarrasser, qu’il faut éliminer.

Nous voyons se déchaîner comme une sorte de conspiration contre la vie.

Au nom de l’Évangile, je veux défendre la vie, l’Évangile de la vie. Je ne peux fermer les yeux devant tant d’hommes et de femmes aujourd’hui en France qui se sentent blessés, exclus, mis sur le bord de la route pour de multiples raisons personnelles, économiques, sociales, politiques ou même religieuses.

Certes, il appartient aux politiques de gouverner, mais je ne peux m’empêcher de vous rappeler que l’économie se doit d’être au service de l’homme et du bien commun dans le respect de la justice sociale et de la solidarité humaine. La mondialisation des échanges commerciaux et la globalisation de l’économie semblent se fonder sur une conception intégralement libérale de l’économie, de ses mécanismes. L’économie prime sur tout et là encore des conceptions individualistes et libérales dominent au détriment du respect de l’homme et de la solidarité entre les hommes.

Comment vivre une authentique fraternité humaine dans notre pays ? Comment respecter les plus pauvres ? Comment répondre au droit au logement et à des logements qui n’accentuent pas la déstructuration de la cellule familiale ? Comment prendre en compte l’émigration comme un fait désormais structurel de notre monde ? Comment accueillir de manière juste tout en étant généreuse ? Comment lutter contre tous ceux qui exploitent les immigrés clandestins, les marchands de sommeil, les employeurs véreux ? Comment réfléchir à la question de l’emploi, du travail et de sa juste rémunération ? Comment prendre en compte les menaces écologiques ?

Autant de questions pour lesquelles nous attendons des réponses qui ne soient pas des promesses électorales trop souvent sans lendemain, mais des engagements clairement exprimés.

Où sont vos priorités ? Sont-elles du côté de groupes de pression susceptibles de vous apporter des voix le temps d’une élection ou sont-elles vraiment au service de notre pays ?

Au nom de l’Évangile, je ne peux que dénoncer avec les Associations Familiales Catholiques la racine de tout cela : un individualisme à tout crin qui gangrène notre société.

Nous constatons l’évolution du droit civil qui consacre depuis trente ans l’individualisme des droits. Le droit qui dicte et façonne les normes sociales, privilégie l’individu, la vie privée, considère que les choix affectifs ne peuvent et ne doivent avoir aucune conséquence ni sur les enfants ni sur la vie civique, économique et sociale.

Dans notre culture, on exacerbe souvent la liberté de l’individu conçu comme sujet autonome, comme s’il se suffisait à lui-même, en marge de ses relations avec les autres, étranger à ses relations avec autrui. Beaucoup voudraient organiser la vie sociale seulement à partir des désirs subjectifs et changeants, sans aucune référence à une vérité objective comme la dignité de tout être humain, ses droits et ses devoirs au service desquels doivent se mettre les responsables de notre société.

Ainsi toutes les formes d’union conjugale sont mises sur un pied d’égalité, le droit à l’enfant se substitue au droit de l’enfant. On laisse se propager et se développer des pratiques de contraception abortives, l’avortement et les dérives eugénistes. La famille et les familles ne sont plus considérées comme les corps fondateurs de la société, mais comme une juxtaposition d’individus. Ainsi naissent et prospèrent au gré des gouvernements, des politiques à caractère social, destinées à pallier les effets de cet individualisme qui gangrène la société. Cette conception individualiste de la société soumet notre pays aux dérives d’une opinion aux repères brouillés et aux groupes de pression qui pèsent de tout leur poids en cette période électorale (cf. Déclaration des AFC, Débats préélectoraux 2007-2008).

Au nom de l’Évangile et à la veille de l’élection présidentielle et des élections législatives, je ne peux qu’inviter les hommes politiques, les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté à passer au crible de l’Évangile et de l’enseignement de l’Église vos propositions avant de se déterminer dans leur choix.

Avignon le 22 mars 2007



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mercredi 21 mars 2007 | By: Mickaelus

Pétition pour la reconnaissance du génocide vendéen

L'intitulé de cette pétition est le suivant :

Je demande à la République française de reconnaître le génocide vendéen pour la période de 1793 à 1794 comme le propose projet de loi N° 3754 présenté par M. Lionnel LUCA, Député des Alpes Maritime.

Pour la télécharger, cliquer ICI.

mardi 20 mars 2007 | By: Mickaelus

Un enseignant victime d'une nouvelle fatwa : soutenons-le !


Voici l'intitulé de la pétition ainsi que son objet - lire cet article en complément :

« Christian Belmer, enseignant, a été suspendu de ses fonctions pour quatre mois, placé en garde à vue, poursuivi par son proviseur le 24 avril devant la justice du Havre, pour avoir notamment écrit sur un blog, sous un nom d'emprunt, une critique d'un tract en faveur de la Palestine distribué auprès des professeurs de son lycée : « C'est donc au sein même de l'Éducation nationale que l'idéologie anti-occidentale, pro-arabe et donc anti-judaïque s'exprime de la façon la plus ouverte et violente. » Où est le délit?» (Ivan Rioufol, dans Le Figaro du 16 mars 2007). Le délit reproché à Christian Belmer ? C'est, au titre de la loi du 29 juillet 1881, d'avoir « porté des allégations ou imputations d'un fait portant atteinte à l'honneur ou à la considération de l'Education Nationale, administration publique ».Ainsi donc, pour notre « Justice », dénoncer la propagande idéologique commise par certains fonctionnaires « au sein » d'une administration publique, serait lui porter atteinte. On croit rêver devant tant de mauvaise foi ! C'est donc celui qui dénonce qui est accusé, et non les gens qui ne respectent pas l'indépendance de fonctionnaires du service public.Signez cette pétition pour défendre la liberté de défendre les valeurs qui ont fait la France et son rayonnement dans le monde !

Pour la signer, cliquez ICI.

lundi 19 mars 2007 | By: Mickaelus

La liste définitive des candidats à la présidentielle



La première chose qui me vient à l'esprit en regardant cette drôle de photo de famille, c'est le nombre élevé de candidats qui appartiennent à la gauche - j'en compte personnellement sept voire huit si j'inclus François Bayrou - et même à l'extrême gauche - au moins quatre qui s'en revendiquent clairement. On ne peut qu'espérer que ce soit un facteur de division qui nuise autant à la gauche que lors des élections présidentielles de 2002, et surtout qui profite à la droite souverainiste et nationale dans son ensemble. Reste l'inconnue François Bayrou qui, à mon sens, si son essor inventé par les médias et les sondages se confirmait dans les urnes, servirait à anéantir la gauche plus encore.

J'ai une petite pensée pour Yves-Marie Adeline dont la place dans ce panel de candidats me paraissait légitime, même si je soutiens personnellement Philippe de Villiers, eu égard à ce que représente le royalisme par rapport à l'histoire de France et selon ce que cette dernière pourrait être encore. Qu'on se représente, pour constater pleinement cette injustice, qu'un candidat de l'extrême gauche terroriste, José Bové, dont la place est en prison et non pas parmi des candidats à la fonction suprême, a pu acquérir les parrainages nécessaires en un temps relativement court.

Autre vaincu de ce véritable premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République qui revendique l'héritage gaulliste. Malgré l'estime que je peux avoir pour lui à certains égards, je ne peux que m'inscrire en faux quand il prétend que le gaullisme n'aura aucun représentant lors de cette élection. Philippe de Villiers, à travers son combat souverainiste et patriote, à travers sa vision culturelle de la France, ne peut que recueillir les suffrages des hommes de droite - et même des souverainistes de gauche trahis par Chevènement - qui aiment la France, son indépendance - intérieure contre le communautarisme, extérieure contre l'ingérence étrangère, qu'elle soit européenne ou américaine -, son histoire et ce qu'elle impose comme héritage.

La droite aura donc elle trois candidats sur lesquels je me suis exprimé dans "Le bal des prétendants".

jeudi 15 mars 2007 | By: Mickaelus

L'identité française vue par Max Gallo et Alain Finkielkraut

"Qui connaît encore l'histoire de la France ? On ne la raconte plus et on ne l'enseigne que par lambeaux. On l'accable bien souvent, sans entendre sa voix. Max Gallo retisse cette trame millénaire qui a donné naissance à la nation française. Il suit les mouvements d'une immense fresque: des premiers hommes qui ont habité et peuplé de leurs songes les grottes du Périgord jusqu'à ce début de XXIe siècle. Il ne dissimule rien, ni la gloire ni le désastre, ni le rayonnement des Lumières ni les rapines et les saccages des armées conquérantes. Mais son récit va au-delà du portrait des grands acteurs et du déroulement des événements. Il montre comment, génération après génération, depuis la préhistoire jusqu'à nos jours, se sont constituées sur notre sol des manières d'être, de penser et de croire, d'éprouver, d'agir et de réagir, d'approuver et de se révolter, qui ont composé, touche après touche, l'âme de la France. Celle-ci est au coeur de ce livre. Max Gallo éclaire, par l'Histoire, nos comportements, nos faillites, nos redressements et, en racontant la genèse de l'âme de la France, il dévoile notre présent. On ne peut changer la France qu'en ne trahissant pas son âme. Selon Renan, «tous les siècles d'une nation sont les feuillets d'un même livre». Ce livre, Max Gallo l'a écrit."


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"«Notre question n'est plus, comme au temps de Renan : "Qu'est-ce qu'une nation ?", mais : qu'est-ce que la France, et que doit-elle devenir, encore une nation ou une société résolument postnationale ?» À l'heure de la mondialisation, c'est-à-dire d'un immense bouleversement technique, économique et démographique, dans quelle communauté faut-il que les hommes vivent ? Dans une patrie charnelle ? Dans une France désencombrée de la francité ? Dans un espace polymorphe, sans identité assignable ? Convient-il, pour accueillir dignement l'Autre, dévider ou de perpétuer le soi du chez-soi ? La réponse à ces questions fondamentales, si réponse il y a, ne peut naître que de l'échange, de la dispute, de la confrontation des points de vue. Nous sommes à la croisée des chemins : la tâche qui nous incombe n'est pas de dire ce que nous sommes mais, quand il est encore temps, de le choisir, en toute connaissance de cause. Les textes ici rassemblés proviennent de l'émission «Répliques» qu'Alain Finkielkraut anime sur France Culture. Ils ont été revus, parfois réécrits par leurs auteurs en vue de leur publication. Le présent livre fait suite à Ce que peut la littérature, paru aux éditions Stock/Panama en 2006."


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Extrait d'un article paru dans le Figaro :


L’historien Max Gallo et l’essayiste Alain Finkielkraut reviennent sur l’identité française, attaquée par les adeptes de la repentance et ridiculisée par certaines élites, mais qui est aussi l’objet d’un regain d’intérêt démocratique.

LE FIGARO LITTÉRAIRE. – L’initiative de Nicolas Sarkozy en faveur d’un ministère de l’Identité nationale ramène sur le devant de la scène cette question de la nation. Tout en partant de démarches très différentes, vos deux livres arrivent à un constat assez semblable, plutôt inquiétant. Alors « l’âme de la France », comme le disait Renan, est-elle en péril ou ne traversons-nous qu’un passage à vide comme la France en a tant connu depuis le début du XXe siècle?

La suite ICI.

mardi 13 mars 2007 | By: Mickaelus

Philippe de Villiers a déposé ses 500 parrainages au Conseil constitutionnel


Philippe de Villiers remporte la première bataille


Philippe de Villiers est allé ce soir déposer au Conseil constitutionnel les 500 parrainages nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle. Devant l’ensemble de la presse, Philippe de Villiers a «remercié chaleureusement les maires de France, qui malgré les pressions, parfois les intimidations, ont accepté de lui faire confiance et de parrainer sa candidature». Il a également salué le travail des militants et des cadres du MPF qui, depuis un an, ont sillonné les routes de France et sont allés à la rencontre des maires.
«C’est une première grande victoire» s’est félicité Philippe de Villiers, qui était entouré d’une cinquantaine de jeunes militants et sympathisants des Jeunes Pour la France. «Maintenant, la campagne commence réellement. Je pars à la rencontre des Français pour leur proposer mon projet qui se résume en un mot : je suis l’homme du patriotisme.»
Rappelant les grandes lignes de son projet, Philippe de Villiers a expliqué qu’il avait trois adversaires : le mondialisme, le socialisme et le communautarisme. Et proposé trois priorités aux Français : «une protection européenne pour stopper l’hémorragie des délocalisations, un renouveau moral et civique pour retrouver nos repères aujourd’hui sapés par le laxisme et le socialisme, et le rétablissement de l’autorité de l’Etat face à la montée du communautarisme, notamment islamique.»
Source

On peut également visionner sur le site du MPF la vidéo du dépôt des 500 signatures par Philippe de Villiers accompagné de Guillaume Peltier et de Jérôme Rivière, ou bien encore se rendre sur le blog e-deo pour visionner quelques réactions à chaud.

lundi 12 mars 2007 | By: Mickaelus

Le bal des prétendants VI

J'ai été fort amusé par la prestation de Nicolas Sarkozy lors de l'émission politique A vous de juger sur France 2. En effet, alors qu'il s'est engagé récemment à aider Besancenot et surtout Le Pen - en omettant soigneusement Villiers de l'équation - à acquérir les signatures qui leur faisaient encore défaut, semblant en cela vouloir une élection présidentielle plus démocratique, il a confirmé vouloir ménager l'électorat du Front National, dans l'hypothèse d'un éventuel report de voix en sa faveur lors d'un second tour où il serait présent au contraire de Le Pen, en proposant la création d'un ministère de l'immigration et de l'identité nationale. Cette proposition qui me semble aller de soi ne peut toutefois pas être prise au sérieux chez quelqu'un comme Nicolas Sarkozy qui en même temps se prononce pour le droit de vote des étrangers aux élections municipales - certes avec certaines clauses mais l'idée est en soi inacceptable - et qui lors de la même émission évoquée plus haut déclare que la diversité serait une chance pour la France, prétextant que lui est bien hongrois. Sauf que toutes les origines et toutes les cultures ne se valent pas, et qu'un Européen de l'est sera toujours plus assimilable qu'un arabe musulman.

Les réactions à cette proposition ne se sont pas fait attendre, toutes mâtinées de la même niaiserie politiquement correcte. Marie-Ségolène Royal considère que confondre dans un même ministère immigration et identité nationale relève de l'amalgame. Il est bien évident que la gauche ne compte pas critiquer son réservoir de voix futures potentiel et que toute force déstructurante de la France - l'immigration sauvage - est pour elle la bienvenue. Il est pourtant bien évident qu'une immigration subie qui véhicule une voire plusieurs cultures étrangères, alors que ces populations ne sont pas francisées par la suite, constitue une menace pour la cohésion nationale de la France. François Bayrou, de ce son côté, constate qu'une limite est franchie dès lors qu'on associe immigration et identité nationale. Pour lui, la France n'a qu'une identité, c'est la république. C'est donc que pour M. Bayrou, la France n'a que 200 ans et qu'il faut évacuer tout l'héritage de nos rois. Voilà qui est profondément choquant et ridicule.

Il faut encore évoquer un autre prétendant, tout virtuel celui-là, dont je n'ai jamais considéré comme possible la candidature, je veux parler de Jacques Chirac. La teneur de ses adieux politiques me conduisent cependant à en rester au même sujet, puisque notre président a eu à coeur de rappeler aux Français que leur devoir le plus cher et le plus immuable était de saborder la France, de la déconstruire encore et encore jusqu'à ce qu'on n'en aperçoive plus même les ruines. Pour citer ses propos tout en les précisant, il a appelé à la tolérance inconditionnelle - soit au relativisme et à l'impuissance politique en matière civilisationnelle -, au rejet des extrémismes qui a constitué le combat de sa vie - aimer la France et promouvoir son identité relevant de l'extrémisme pour M. Chirac -, à se détourner du racisme et à considérer toutes les cultures comme équivalentes - si on considère que la France n'est qu'un mélange incertain de cultures incompatibles, l'islamisation ne dérange pas notre président à l'évidence. Les adieux politiques de M. Chirac auront donc été à la hauteur de ses deux mandats, en constituant un discours moralisateur et gauchisant tout aussi creux qu'insolent à l'encontre de tous ceux qui osent encore aimer la France, ses racines catholiques et son histoire en son entier. Lors des réactions à chaud sur le plateau du JT de TF1, de Royal, Bayrou et Le Pen, seul ce dernier a eu à coeur de rappeler le bilan de celui qui a sans doute été le plus mauvais président qu'a connu la France. Je partage avec vous sa conclusion : puisse Dieu pardonner à Jacques Chirac tout le mal qu'il a fait à la France.

dimanche 4 mars 2007 | By: Mickaelus

Le bal des prétendants V

Cela fait plus d'un mois que je n'ai rien écrit sur la campagne présidentielle dans cette rubrique, et pourtant, même si j'y mets du mien, je ne trouve absolument rien de vraiment stimulant et intéressant à relater ; c'est dire le niveau de cette campagne ! Evidemment, si j'étais comme les journalistes qui traitent l'information comme ils le peuvent dans notre médiocratie trébuchante, je m'extasierais, sans doute, devant ces miroitements et ces chatoiements des images changeantes et fluctuantes de nos candidats que je commenterais sans fin. Commenter pour commenter, diable de métier, desséchante manie aussi pertinente que les beuglements des commentateurs d'un match de football ! Ah, quel intérêt pour la France que ces enquêtes sur les patrimoines de Marie-Ségolène et de Nicolas, que le vol des scooters de leurs fils, que ces regards s'attardant sur les petites cours du show-biz et de la pseudo-intelligentsia qui entourent les plus médiatiques de nos candidats ! Que me font les ralliements de Doc Gynéco, de Glucksmann et de Roger Hanin à un Sarkozy dont les revirements incessants, tantôt en faveur du pan gauche de son électorat, tantôt en faveur du pan droite - dernièrement en remodelant sa vision des Etats-Unis - empêchent de dessiner le contour ? Que me fait encore cette émission de TF1 lors de laquelle cent Français sont triés pour nuire à la performance de Nicolas Sarkozy et une autre fois pour mettre en relief la charité condescendante de Marie-Ségolène Royal ? Quel intérêt accorder encore à un Le Pen qui, parce qu'il n'aurait pas encore ses 500 signatures, gesticule en en rejetant la faute sur un Villiers exécré parce que ce dernier croit que le premier les possède, sans doute avec raison ? Qui sont enfin ces Français qui ont perdu toute dignité et qui s'apprêtent peut-être à plébisciter encore ces professionnels du marketing qui jouent de l'offre et de la demande à grands coups de sondages, sondages qui sont censés rythmer une campagne où les idées se font et se défont selon qu'on sent qu'elles plaisent plus ou moins à ces Français qui seuls peuvent donner l'accès à la place suprême tant convoitée !

Aujourd'hui le système du paraître a une nouvelle coqueluche, François Bayrou, un peu à la manière du Chevènement de 2002 - qu'il faut bien dater tant celui de 2007 a changé. Cela fait beaucoup de bruit pour rien à mon avis. Qui aurait eu l'idée de parler de Bayrou comme de l'éventuel troisième homme de l'élection sans ces sondages précommandés et très probablement trafiqués ? Personne ; les sondages sont toute la campagne présidentielle. Le candidat Bayrou sent en ce moment même, selon ses déclarations, une envie de centrisme monter depuis les tréfonds du peuple français. Quelle ironie, quand on sait comme il a bien su comprendre ce peuple qui a rejeté une Constitution européenne chérie par lui à 55 % ! Quelle félonie surtout quand ce prétendu amoureux du peuple français prétend lui faire revoter une Constitution supranationale ! C'est que pour ces gens-là, le peuple français est bien aimable, surtout s'il est docile et qu'il se laisse gouverner par une technocratie européiste déconnectée des intérêts proprement français. Que dire encore de cette représentation nationale qui transcenderait le clivage gauche-droite, alors que M. Bayrou s'est aliéné plusieurs figures de son propre camp, je veux parler de Gilles de Robien bien entendu mais aussi d'André Santini dont on connaît le ralliement récent à la candidature de Nicolas Sarkozy ! Mais il est surtout comique de parler de représentation nationale collégiale quand on veut faire de la France une région européenne, quand on prétend imposer aux Français une constitution supranationale qui ruinerait la liberté nationale et les efforts de redressement économique - qui croit encore à la possibilité de définir nous-mêmes la TVA des restaurateurs ? Une représentation nationale fantoche, avec des gens de gauche et de droite qui se regarderaient en chien de faïence, quelle belle ambition ! Même M. Sarkozy n'a pas tort quand il prétend, si on ne considère un instant et artificiellement que le niveau national, que le vœu de M. Bayrou est le retour à la IVe République. Je termine enfin sur la dette abyssale de notre pauvre France, que François Bayrou a bien raison de souligner, mais pour quels remèdes... Est-il possible d'imaginer un quelconque redressement économique sans une immigration zéro et la fin des aides aux étrangers du style de l'AME - ce qui économiserait chaque année entre 30 et 50 milliards d'euros, sans abroger les 35 heures, sans baisser les charges des entreprises et tout particulièrement des PME qui sont les créatrices de nos emplois, sans, enfin, promouvoir comme le fait Philippe de Villiers un patriotisme populaire qui prend le contre-pied parfait de François Bayrou puisque Villiers veut rendre à la France des frontières et le moyen de restaurer un système de douanes pour protéger le travail français ? Il serait temps, au-delà des affichages, de soutenir un candidat comme Villiers qui a fait ses preuves chez lui, qui est dans l'être et non dans le paraître. Contrairement à ce que pense François Bayrou, la France est toujours un besoin vital pour les Français.

vendredi 2 mars 2007 | By: Mickaelus

Epopées françaises et chrétiennes du XVIIème siècle

Alors qu'au XVIème siècle La Franciade de Ronsard, qui avait eu pour ambition de relater les origines glorieuses de la France et qui avait été entreprise sous l'égide de Charles IX, était restée inachevée, quelques auteurs proches de Richelieu reprirent le flambeau au XVIIème siècle pour magnifier l'origine et l'histoire du royaume de France en les associant au merveilleux chrétien, c'est-à-dire en composant des épopées françaises et chrétiennes. Noble intention et même si la critique n'a retenu que la médiocrité de ces vers, il convient d'en rappeler quelques-uns - je ne suis évidemment pas ici exhaustif - à la mémoire des Français.

Alaric, ou Rome vaincue (1654) (à lire ici) de Georges de Scudéry (1601-1667) est un poème héroïque qui introduit le merveilleux chrétien dans l'épopée des rois barbares et qui préfigure le choix futur de Clovis :

"[...] Là, demeuroit alors, le vaillant roy des goths ;
l' ange le trouva seul, et luy tint ces propos.
Prince chery du ciel, esleve ton courage,
et prepare ton bras à son plus grand ouvrage :
le dieu de tous les roys, ô jeune et vaillant roy,
veut que tu prennes Rome, et te l' aprend par moy.
Marche sans differer, puis qu' il te le commande :
tesmoigne tout le coeur, que ce dessein demande :
et sans t' espouvanter d' un coup si hazardeux,
fais triompher les goths, où l' on triompha d' eux.
Là, de l' ire du ciel laissant de tristes marques,
fais que temples des dieux, et tombeaux des monarques,
trebuchent pesle mesle, et par tes grands efforts,
va renverser l' orgueil des vivants et des morts.
Obeïs promptement, à Dieu qui te l' ordonne :
et de sa propre main attends une couronne :
mais riche, mais superbe, et pour tout dire enfin,
digne de tes exploits, et de ton grand destin.
L' immortel messager avec ces mots acheve :
le roy baisse les yeux, et puis il les releve :
et d' un ton noble et fier, ce heros glorieux,
respond à l' envoyé du monarque des cieux.
J' attaqueray, dit-il, la redoutable ville :
où je voy de l' honneur, rien ne m' est difficile :
et quand Cezar luy-mesme, avec tous les humains,
deffendroit contre moy les hauts murs des romains,
la frayeur sur mon front ne seroit jamais peinte :
plus je verrois à craindre, et moins j' aurois de
crainte :
et devant obeïr à ce commandement,
à moy soit l' entreprise, à Dieu l' evenement.
L' ange estant satisfait de son obeïssance,
disparoist, et retourne à l' eternelle essence :
et ce corps lumineux, qu' il emprunta de l' air,
se dissoud, et remonte, aussi prompt qu' un esclair.
Comme on voit quelquefois les corps mouvans des nuës,
presenter à nos yeux cent formes inconnuës,
et puis dans un moment, legerement passé,
effacer aussi-tost ce qu' on y voit tracé :
tel ce divin fantosme eut sa forme et son estre,
il fut, il ne fut plus, et cessa de paroistre. [...]"

Clovis ou La France chrestienne (1657) (à lire ici) de Jean Desmarets de Saint-Sorlin (1595-1676) est un poème héroïque qui, comme son titre le laisse entrevoir, nous conte la naissance de la France par la soumission bienheureuse du valeureux Clovis à Dieu :

"Quittons les vains concerts
du profane parnasse.
Tout est auguste et saint au sujet
que j' embrasse.
à la gloire des lis je consacre ces
vers.
J' entonne la trompette ; et respans
dans les airs
les faits de ce grand roy, qui sous l' eau du
baptesme
le premier de nos rois courba son diadême ;
qui sage et valeureux, de ses fatales mains
porta le coup mortel aux restes des romains ;
mit la Saone et le Rhein sous sa vaste puissance ;
fit tomber sous son bras la gothique vaillance ;
et faisant aux vaincus aimer ses justes loix,
donna le nom de France à l' empire gaulois. [...]"

Childebrand ou les Sarrazins chassés de France (1666) de Jacques Carel de Sainte-Garde (1620-1684) est un poème épique qui narre la bravoure de Childebrand (v. 690-751), le demi-frère du fameux Charles Martel, lors de leurs expéditions contre les Sarrazins qui menaçaient le royaume de France.

Charlemagne (1664) (à lire ici) de Louis Le Laboureur, un poème héroïque éponyme sur notre grand empereur.

Saint Louys, ou le héros chrestien (1653) (à lire ici) du P. Pierre Le Moyne est un poème héroïque qui met en lumière les exploits du plus grand et du plus saint de nos rois :

"Ie chante les combats, ie chante les victoires,
d' un saint regnant au ciel, regnant dans
les histoires,
qui sur les bords du Nil fumant de ses explois,
fit des croissans brisez un trophée à la croix.
Son zele en cette guerre égala son courage :
l' enfer mit contre luy ruse et force en usage ;
il fit des legions de phantosmes armez ;
il joignit en un corps les elemens charmez :
et dans un camp de feu que les demons formerent,
aveque les sultans les monstres se rangerent.
Mais le bon roy vainquit sultans, monstres, demons ;
fit des fleuves de sang et de morts fit des monts :
le Nil en regorgea de ses gouffres liquides ;
la sueur en coula du front des pyramides :
et pour laisser aux grands de sa posterité,
un modele avant luy vainement souhaitté,
le saint à la valeur allia la constance ;
accorda la victoire aveque la souffrance ;
et reünit en soy par un double laurier,
le iuste au conquerant, le martyr au guerrier. [...]"


La Pucelle ou la France délivrée (1656) (à lire ici) de Jean Chapelain (1595-1674) est un poème héroïque qui chante la résistance française sous la bannière de Jeanne d'Arc :

"Je chante la pucelle, et la sainte vaillance,
qui dans le point fatal, où perissoit la France,
ranimant de son roy la mourante vertu,
releva son estat, sous l' anglois, abbatu.
Le ciel se courrouça, l' enfer esmût sa rage,
mais elle, armant son coeur de zele et de courage,
par sa priere ardente, au milieu de ses fers,
sceut, et flechir les cieux, et donter les enfers. [...]"